Yahoo, Microsoft ou Google? Qui veut soutenir eBay ?

Des rumeurs circulent dans la presse américaine: qui de Yahoo, de Google ou de Microsoft a intérêt à aider eBay à mieux s’en sortir face à la concurrence grandissante -concurrence provenant de ces mêmes partenaires / compétiteurs?

Elle court elle court la rumeur, mais c’est un fait, clic après clic les relations entre eBay et Google se détériorent. Il faut dire que ce dernier, numéro un de la recherche en ligne, commence à empiéter sérieusement sur le secteur d’activité de son partenaire Ebay…

Les résultats d’Ebay déçoivent Le site de vente aux enchères en ligne, malgré un chiffre d’affaires en progrès de 35% et une hausse de 20 % de son bénéfice, a vu son action céder 4,83% rendant caduque la hausse de 3,68% constatée en séance mercredi 19 avril. L’année 2006 a mal commencé pour le portail d’enchères: il enregistre une baisse quasi permanente de son titre. Depuis le début de l’année,, il aurait perdu 14% de sa valeur. Rappelons qu’en 2005, le groupe affichait déjà un recul de 26%. Selon Les Échos, l’affaire inquiète les investisseurs, notamment américains: ils estiment qu’Ebay va difficilement pouvoir maintenir sa croissance, et cela en dépit ou plutôt à cause de nombreuses acquisitions (cf. nos articles). Et ce ne sont pas les déclarations de la présidente du site, Meg Whitman, qui vont les rassurer. Elle a commenté ainsi les résultats trimestriels: « La concurrence des sites comme Google, ou Amazon s’est accrue. » Traduction entendue de ses propos: les prévisions sont plutôt mauvaises. La direction du groupe prévoit que le chiffre d’affaires baisse à 5,7 milliards de dollars contre des prévisions d’analystes à 6 milliards. Une opération anti-google ? Le Wall Street Journal, citant des sources proches du dossier, indique que les discussions ont débuté à l’automne. Ces dernières pourraient entraîner la création d’une alliance entre Yahoo, Microsoft et Ebay visant implicitement à contrer Google. Une information plutôt logique surtout quand on connaît l’aversion du patron de Microsoft pour Google. Le but de l’opération serait de renforcer la position d’eBay en augmentant son portefeuille et son potentiel publicitaire. Seulement voilà, la partie n’est pas gagnée pour Microsoft, ni pour Yahoo. Car Google -qui a entendu parler de ce possible rapprochement- essaie de calmer le jeu. L’opération séduction a commencé et le groupe a ainsi présenté à eBay une série de propositions pour renforcer la relation entre les deux groupes. Du coup, eBay se trouve dans une étrange situation. D’un côté, le groupe est menacé par Google et d’un autre, sa survie pourrait passer par une association avec ce dernier. La confusion semble totale et, dans ce charivari, eBay n’arrive plus à distinguer ses faux amis de ses vrais ennemis et inversement… Jeff Lanctot, manager général d’une agence de publicité en ligne explique : « EBay savait depuis longtemps qu’à long terme Google serait une menace ». En réalité la croissance rapide de la publicité en ligne est un avantage mais aussi un danger pour ses quatre leaders des technologies de l’information. La compétition relancée, la bisbille entre ses mastodontes ne fait que commencer. Pour survivre dans cette jungle, la direction d’eBay a créé une charte de façon à protéger son activité qui peut se diviser de la façon suivante : -l’enchère en ligne, -le service de paiement en ligne PayPal -Skype, l’application permettant de faire de la VoiP. Le groupe espère s’associer avec de nouveaux partenaires dans chacun de ces domaines. Chaque candidat offre des « packages » différents. Celui qui emportera le contrat gagnerait le droit d’utiliser les annonces des clients qui placent des objets en ligne. eBay travaille déjà avec ses trois partenaires, et si un rapprochement se fait, cela ne devrait pas empêcher le groupe de poursuivre cette triple collaboration. Interrogé par le Wall Street Journal, le porte-parole d’eBay, Chris Donlay a refusé de commenter ces rumeurs et hypothèses: « Etant donné la rapidité d’évolution du Net, il n’est pas surprenant que les frontières très fines entre compétition et coopération se chevauchent. » Du côté de Yahoo, Google et Microsoft, silence radio. Le volet financier de l’affaire reste par conséquent inconnu.