ZTE veut imposer sa marque sur le marché français en 2010

Le constructeur chinois s’appuie sur son partenaire Bouygues Telecom avec lequel il lance le Link, un smartphone Android a destination des forfaits bloqués.

La crise économique profite-t-elle à ZTE? Si la question reste posée, il est clair que « l’année 2009 a été particulièrement positive », selon les termes de Emmanuel Rousseau, directeur terminaux mobiles pour ZTE France. Avec un chiffre d’affaires annuel supérieur à 8,8 milliards de dollars, en hausse de 36% comparé à 2008, pour un résultat net qui frôle les 360 millions de dollars (+48%), l’équipementier chinois affiche l’une des plus belles progression du secteur. Et l’année 2010 s’annonce sous les mêmes heureux hospices avec un CA du premier trimestre proche des 2 milliards (+13,5% à trimestre comparé) pour un résultat à 16 millions (+39,7%).

Certes, les 60 millions de terminaux (dont un tiers de clés 3G) ne constituent « que » 22% des résultats et ZTE a profité du boom de la 3G en Chine pour vendre de l’équipement réseaux et les services associés, ses deux autres activités. Le constructeur, classé 5e mondial comme vendeur de terminaux par iSupply, n’en affiche pas moins l’ambition d’inonder le marché mondial de 80 et 100 millions d’unités respectivement en 2010 et 2011.

« Ce qui compte c’est la qualité »

La France constitue un territoire très dynamique. ZTE y a doublé sa part de marché passant de 3% avec 1 million de terminaux en 2008 (sa première année d’exercice) à 6% et 2,5 millions en 2009. Soit une croissance en volume annuelle impressionnante de 150%. Son secret? La vente en marque blanche pour Orange et SFR, et en propre pour Bouygues Telecom avec le X760 en mai 2009. « On est arrivé plus tard chez Bouygues Telecom, consède Emmanuel Rousseau, mais ce qui compte, ce n’est pas la quantité mais la qualité. » Exposition de la marque oblige. Le constructeur n’en maintient pas moins une stratégie, efficace, d’offre de gamme complète à des prix « travaillés ».

Une stratégie maintenue en 2010 avec l’objectif de « proposer une gamme de plus en plus complète de terminaux sous la marque ZTE » associé à l’idée de élever la qualité de l’offre sans toucher aux tarifs. Et à ce titre, Bouygues Telecom constitue un partenaire de choix puisque « nous ne commercialisons pas de téléphones sous notre marque, explique Gilles Ribeaucourt, directeur marketing produits de l’opérateur, nous souhaitons que le fabricant parle au consommateur final, chacun doit se concentrer sur son rôle ».

Link, premier smartphone Android de milieu de gamme

Le terminal Link est le premier smartphone à illustrer ce partenariat. Proposé en exclusivité chez Bouygues Telecom pour au moins trois mois, le Link s’illustre par la plate-forme mobile de Google et son univers applicatif qui s’affichera sur un écran tactile (comme il se doit) 2,8 pouces. Doté de l’ensemble des interfaces de communication (3G, wifi, Bluetooth, GPS), d’un capteur 3,2 mégapixels, d’un accéléromètre et livré avec une carte micro SD 2 Go en standard, le Link est disponible nu à moins de 150 euros (contre près du double pour ce genre de terminaux habituellement).

ztelink.png

« C’est le premier Android destinés au forfait bloqué », se félicite Emmanuel Rousseau qui souhaite ainsi démocratiser l’accès des smartphones aux utilisateurs qui en étaient exclus faute de budget. Bouygues Telecom joue le jeu et le propose à 29 euros en forfait bloqué et « à un chiffre » (comprendre 1 euro) en forfait (non bloqué). Des offres calibrées pour cartonner. L’opérateur mène d’ailleurs une offensive massive sur la plate-forme Android en multipliant les partenariats, notamment du côté de HTC, nous y reviendrons.

Android 1.6

A noter cependant que, équipé d’Android 1.6 (Donut), le Link n’offrira pas les toutes dernières fonctionnalité de la plate-forme ouverte de Google. « Cela s’est joué à quelques semaines, concède Hervé Mascazuzaa, directeur marketing terminaux mobiles de ZTE, nous venions de commencer les tests quand Google a annoncé la version 2.1 d’Android ». Trop tard pour basculer de système, donc. Et la mise à jour vers l’OS mobile plus récent n’est pas à l’ordre du jour. Pour des raisons de logistiques et de coûts. « Nous y réfléchissons », avoue cependant le responsable. Une manière de pouvoir réagir vite en cas de forte demande. Mais il ne pense pas que la clientèle visée exprime ce genre d’exigeance.

Face au Link, quelle place restera-t-il au Cute, successeur du X760 qui s’enrichit de l’interface tactile et de quelques fonctionnalités nouvelles (dont la messagerie instantanée) pour ce terminal d’entrée de gamme? Si la question se pose chez Bouygues Telecom, elle sera moins pertinente chez ses concurrents qui le proposeront sous leur propre marque. Cute et Link sont les deux premier terminaux que ZTE lance sur le marché français en 2010. Deux autres, au moins, suivront avant la fin de l’année. Gageons qu’Android 2.1 (2.2?) sera de la partie cette fois.

(Article mis à jour le 07/05/10.)