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Belnet : une cyberattaque au motif politique ?

Belnet, le FAI des institutions belges, a connu mardi un DDoS d'ampleur. L'attaque a compromis les travaux du parlement fédéral, qui devait discuter d'un sujet politique sensible.

Publié par Clément Bohic le - mis à jour à
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Belnet : une cyberattaque au motif politique ?

Belnet, victime d'une cyberattaque made in China ? Le FAI de l'administration publique belge se garde de désigner un responsable pour l'incident qui l'a frappé ce mardi après-midi. Il n'en cache en revanche pas la nature : un déni de service distribué (DDoS) dit sans précédent.

L'assaut n'a épargné aucune des quelque 200 organisations utilisatrices du réseau Belnet, touchées à divers degrés. Parmi elles, le parquet fédéral, qui a rencontré des problèmes pendant une réunion en visio. Mais aussi des centres de vaccination, dont les systèmes de réservation en ligne ont connu des indisponibilités.

La Chambre des représentants du parlement fédéral a aussi eu des soucis. C'est de là que part la piste chinoise. Et pour cause : l'attaque a démarré peu avant la tenue d'une audition sur la situation des Ouïghours. L'une des personnes appelées à témoigner devait raconter son expérience dans les camps du Xinjiang.

« C'était la première fois qu'une rescapée ouïghoure devait témoigner devant une assemblée parlementaire de manière publique, à découvert. Elle avait fait le déplacement depuis les Pays-Bas pour venir nous parler [.] en présentiel », déplore Samuel Congolati.

L'intéressé est, avec plusieurs autres députés dont un de ses collègues du parti Ecolo, à l'origine d'une résolution qui devait être discutée dans le cadre de cette audition. Elle enjoignait au Gouvernement de reconnaître l'existence d'un génocide, comme l'a fait Washington.

Sus aux députés ?

Samuel Cogolati fait partie des personnalités que Pékin a récemment interdites de séjour sur son territoire. Le Français Raphaël Glucksmann figure à ses côtés sur la « liste noire »* publiée en réponse aux sanctions coordonnées de l'UE, des États-Unis, du Canada et de la Grande-Bretagne eu égard au dossier ouïghour.

Autre député à pointer la piste chinoise : Christophe Lacroix (PS), ancien ministre wallon du Budget. Il est lui aussi particulièrement impliqué dans la dénonciation des violences envers les ouïghours.

Les débats annulés devraient être reportés au 18 mai. En attendant, Belnet a entrepris de déposer plainte. Une réunion s'est déroulée ce mercredi matin avec la police fédérale, mais aucune communication publique n'en est ressortie. L'attaque est « entièrement sous contrôle » depuis mardi soir, nous assure-t-on. Quelques organisations en subissent toutefois encore le contrecoup. Par exemple, les ministères de la Finance et des Affaires économiques.

* Le principal organe de politique étrangère de l'UE apparaît aussi sur cette liste. Même chose pour l'Alliance of Democraties Foundation, fondée par l'ancien secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen.

Illustration principale © xiaoliangge - Adobe Stock

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