CloudBees veut automatiser tout le cycle de vie des applications

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Entretien avec Sacha Labourey sur les annonces du Jenkins World 2016, mais également sur l’évolution rapide du monde IT et de la démarche DevOps.

Lours de la conférence Jenkins World 2016 de Santa Clara, la nouveauté la plus marquante a été la présentation de CloudBees Jenkins Enterprise (CJE), une solution proposant un niveau de support et de mise à jour mieux adapté aux attentes des entreprises.

« Aujourd’hui, CJE est accessible au travers de CJP (CloudBees Jenkins Platform), explique Sacha Labourey, le patron de CloudBees. Une offre utilisée essentiellement par des entreprises de moyenne et grande taille. » CJE pourrait-il servir de base à la définition d’une solution d’entrée de gamme destinée à couvrir un marché plus large ? « C’est un point qui n’a pas encore été tranché. » Sacha Labourey nous confirme toutefois que la communauté pourra utiliser les avancées proposées par CJE dans le cadre de futures solutions Open Source. « Tous les changements apportés par CJE sont reversés sous licence Open Source. L’arrivée de CJE devrait donc être très positive pour la communauté. »

Jenkins, plus pro et plus Cloud

Autre offre, Jenkins Private SaaS Edition (PSE), actuellement accessible sur AWS et Red Hat OpenStack. Pourquoi ce choix ? « AWS, car c’est le plus important service de Cloud public, et OpenStack pour les déploiements on premise, explique notre interlocuteur. Ce projet est encore jeune et le support de nouvelles plates-formes Cloud prend du temps. Faire mûrir PSE et évaluer les premiers retours est plus important pour le moment que d’étendre la base installée. »

Il faudra donc attendre un peu avant de voir cette offre arriver sur Microsoft Azure ou IBM Bluemix. Côté fonctionnalités, bonne nouvelle : le support multizone devrait bientôt faire son apparition.

Cap vers le Continuous Deployment !

En facilitant la définition et l’utilisation de pipelines, le projet Blue Ocean permet à Jenkins d’aller du CI (Continuous Integration) vers le CD (Continuous Delivery). Voir à ce propos l’article « Blue Ocean : l’intégration continue Jenkins passe en mode graphique ». Et vers le Continuous Deployment ? « Le dernier kilomètre (application et environnement) est une portion qui nous intéresse et cela fait partie de nos intentions de l’ajouter à Jenkins », confirme Sacha Labourey.

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Sacha Labourey, CloudBees

Certains estiment que le déploiement continu est un concept impossible à mettre en œuvre, du fait des limites imposées par les utilisateurs. « Que le déploiement soit continu ou pas, cela ne change pas grand-chose, explique notre interlocuteur, car cette étape doit elle aussi être automatisée. La mise en production doit en effet pouvoir se faire en un clic. Il faut donc automatiser tout le cycle. »

Au fil de la conversation, il apparaît que tous les projets applicatifs ne sont pas adaptés à un déploiement continu. Une pause est parfois nécessaire entre la délivrance et le déploiement. Mais cette pause risque fort de ne plus être nécessaire avec des architectures logicielles comme les microservices ou le SaaS. Les projets de nouvelle génération pourraient donc booster l’utilisation du Continuous Deployment.

CD, Cloud, DevOps, mobilité : tout est lié

Les nouvelles approches – CD, Cloud, DevOps, mobilité… – se multiplient en un tourbillon effréné. « Tout arrive à peu près en même temps et ce n’est pas un hasard, car ces technologies se renforcent l’une l’autre, analyse Sacha Labourey. À mesure que les entreprises comprennent que le logiciel est essentiel, elles veulent devenir meilleures dans ce domaine. Elles veulent que tout aille plus vite et soit livré plus rapidement. Elles veulent cette accélération. »

De plus, associer ces technologies permet d’en multiplier les effets. « Le CD appliqué à une architecture traditionnelle est intéressant, mais il offre un potentiel décuplé sur une infrastructure as code. » Ces technologies sont donc liées. Et tout devient piloté par le logiciel, du datacenter (software-defined datacenter)… au cycle de vie des applications.

Vers un DevOps World ?

Un petit mot pour conclure sur l’initiative DevOps Express, lancée par le CEO de CloudBees dans le cadre du Jenkins World 2016. Pourquoi laisser à la société le soin de faire cette annonce ? « Parce que c’est nous qui en avons eu l’idée », répond du tac au tac Sacha Labourey. Vous trouverez plus de détails sur DevOps Express dans notre article « DevOps Express, un programme pour accompagner la mouvance DevOps ».

Autre question, le Jenkins World est-il en train de devenir le DevOps World ? Sourires là encore de l’autre côté de la table. Sacha avoue avoir été approché pour l’organisation d’un tel évènement. Il est vrai que le mot DevOps est sur toutes les langues et sur tous les stands du Jenkins World 2016. « La raison d’être de Jenkins World reste », précise-t-il toutefois. Soit. Alors un ‘Jenkins + DevOps World 2017’ ? Réponse dans un an.

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