Iliad acquiert Citéfibre, opérateur de fibres optiques

Plutôt que d’affronter Iliad sur le terrain, Citéfibre a préféré se vendre à
plus ambitieux que lui sur la fibre optique, et renforcer les compétences
technologiques de son acquéreur

Premier opérateur de la fibre optique jusqu’à l’abonné, Cinéfibre, créé en 2004, dispose d’une expertise reconnue pour le déploiement des réseaux en fibre optique à Paris, en particulier pour le câblage vertical des immeubles.

Plus que le nombre limité de clients de l’opérateur, 500 abonnés à ce jour, c’est probablement cette expertise qui a retenu l’attention d’Iliad. En rejoignant le groupe, maison mère de Free, Cinéfibre devrait permettre au trublion des télécoms d’accélérer le déploiement de son projet de fibre sur la capitale.

« Iliad et Citéfibre réunissent (…) la somme de toutes les expertises indispensables à la bonne marche du projet en fibres optiques tel qu’annoncé par Iliad en septembre dernier », soulignent les groupes.

Cinéfibre aligne sur Paris 3.000 kilomètres de fibres optiques et 130 bâtiments câblés représentant 4.000 foyers raccordables. Et il s’est vu accorder une autorisation pour raccorder 4.000 foyers supplémentaires.

Détenu par ses fondateurs et le groupe d’investissement Nicominvest, Cinéfibre a cédé 99,51 % de son capital à Iliad (le montant de la transaction n’a pas été dévoilé). Iliad a indiqué de son côté que ce rachat n’aura « aucun impact significatif sur le compte de résultat, sur le bilan ou sur le tableau de flux de trésorerie. »

Erenis devient donc le seul opérateur de fibre indépendant dans la région parisienne. Mais, contrairement à CitéFibre, Erenis s’appuie sur le VDSL sur paire de cuivre pour relier les abonnés finaux à son réseau: lire notre interview.

C’est donc une bonne opération pour Iliad dont les amibitions dans la fibre sont importantes. Paris devrait être une première étape, mais Free précise dans un communiqué qu’il étendra progressivement son réseau dans certaines villes de banlieue et dans certains quartiers de villes de province. Plus de 10 millions de français, soit plus de 4 millions de prises raccordables seront éligibles d’ici 2012, promet le groupe.

Free annonce que ce premier réseau exigera un investissement d’un milliard d’euros d’ici à 2012. « Son financement est assuré par les liquidités du groupe et son ‘cash flow’ libre généré par ses activités existantes », explique-t-il. Concrètement, l’offre FTTH de Free permet un débit de 50 Mbit/s, la téléphonie illimitée vers les postes fixes en France et vers plusieurs destinations internationales, une offre de TV HD, et la mise à disposition du terminal Freebox Optique. Fidèle à son habitude, le groupe va frapper les esprits en proposant une offre FTTH (fiber to the home) au prix de son ADSL, soit 29,99 euros par mois ! Un tarif cassé compte tenu de cette technologie qui exige de lourds investissements.

Côté débits, Free ne propose « que » le double du maximum proposé par l’ADSL. La fibre permet en effet d’aller au-delà des 100 Mb/s. Mais l’offre du groupe pourra monter en puissance.

Cette nouvelle offre de rupture lui permet de prendre une sérieuse avance sur ses concurrents. Un objectif majeur pour Free qui sera bientôt talonné de près par Neuf Cegetel grâce au rachat d’AOL France. Free marque également à la culotte France Télécom qui a également annoncé ses intentions en matière de fibre. L’opérateur historique, qui n’a pas prévu de lancement national, débuté un test à grande échelle dans les 3e, 4e, 6e, 7e, 13e et 16e arrondissements de Paris et dans cinq villes des Hauts de Seine (Asnières-sur-Seine, Boulogne -Billancourt, Issy-les-Moulineaux, Rueil-Malmaison, Villeneuve-La-Garenne).

Le pilote Très Haut Débit coûte 70 euros par mois. France Télécom devra faire des efforts… D’autant plus que Free, contrairement à France Télécom, ouvrira son réseau à la concurrence. « Dès que ce réseau sera opérationnel, Free engagera des discussions avec tous les opérateurs qui le désirent pour leur proposer une offre de location de fibres optiques jusqu’à l’abonné », explique le groupe. « Le prix de location permettra aux opérateurs de répliquer les offres commerciales de Free ». Encore une mauvaise nouvelle pour France Télécom.

Rappelons que le gouvernement table sur 4 millions de foyers connectés à cette technologie d’ici 2012.