« Passport » : l’Europe met au point un logiciel de virtualisation du foie

Dans le cadre du projet « Passport » (Patient specific simulation and PreOperative Realistic Training for liver surgery), des scientifiques et des chirurgiens ont mis au point un logiciel de virtualisation du foie, avec le soutien de fonds européens pour la recherche.

Bruxelles a annoncé jeudi la finalisation des développements d’un logiciel de virtualisation du foie dans le cadre du projet européen de simulation et de formation préopératoire dans le domaine de la chirurgie hépatique, projet coordonné par l’Institut de Recherche contre les Cancers de l’Appareil Digestif (Ircad).

Modélisation biomédicale et simulation de l’organisme humain

Le logiciel repose sur une technologie open source disponible en ligne afin de faciliter la collaboration entre les chirurgiens. Le « foie virtuel » prend la forme d’une image en trois dimensions basée sur les clichés envoyés par le radiologue au service en ligne « Passport ». Il doit offrir la possibilité aux chirurgiens « d’améliorer la planification et l’exécution des opérations des tumeurs ». Outre les greffes de foie, qui ne concernent qu’une minorité de patients, une solution consiste à retirer la partie malade de l’organe. Mais à l’heure actuelle, « moins de 50 % des patients subissent une intervention », observe l’exécutif européen.

« Le cancer du foie fait des centaines de milliers de victimes en Europe et dans le monde. La technologie mise au point dans le cadre du projet Passport est une avancée décisive (…) Elle permettra d’améliorer le diagnostic et la chirurgie, et de contribuer à sauver des vies », a déclaré par voie de communiqué Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne en charge de l’agenda numérique.

« Passport », un projet de 5,4 millions d’euros

Lancé en juin 2008, le projet Passport qui a été intégré aux développements du pôle d’excellence VPH NoE (Virtual Physiological Human – Network of Excellence), s’est achevé en décembre 2011. Il a coûté un total de 5.457.174 euros, dont 3.635.049 euros ont été financés par l’UE. L’étape suivante consiste à diffuser et à commercialiser les logiciels développés dans ce cadre, parmi lesquels le « foie virtuel ».

L’Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique (Inria), l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm) et l’Université de Strasbourg comptent parmi les partenaires du projet. Six autres organisations et centres de recherche européens, dont l’Imperial College of Science, Technology and Medicine (Royaume-Uni), l’Eidgenössische Technische Hochschule (Suisse) ou encore la Technische Universität München (Allemagne), soutiennent Passport.