Quand Google éternue, le web s'enrhume

La récente avarie de Google aurait impacté 5 % du trafic Internet. Enorme.

La panne qui a frappé Google jeudi 14 mai pendant deux heures aurait affecté 5 % du trafic web américain, selon Craig Labovitz de la société Arbort Network spécialisée dans la sécurité des réseaux. L’entreprise a appuyé son résultat sur l’analyse de trafic de 10 fournisseurs d’accès américains.

« La plupart des grands opérateurs de trafic (comme Level3, AT&T, etc.) ont été affectés. D’autres fournisseurs d’accès (DSL/câble) ne montrent pas de baisse de trafic depuis ou vers Google », note l’auteur sur le blog de l’entreprise.

En fin d’après-midi (heure française) de jeudi dernier, un problème matériel a obligé Google à router une partie de son trafic vers ses serveurs en Asie. Un choix qui a créé un embouteillage monstre affectant jusqu’à 14 % des utilisateurs de Google, selon le moteur de recherche lui-même.

Dans les faits, l’impact de la panne a été considérable (d’autant qu’il ne se limite au seul territoire d’Amérique du Nord). Outre les recherches sur Google et la consultation de vidéo sur YouTube, Google est également très présent sur le Net avec ses services en ligne de type SAAS comme Gmail et la suite bureautique Docs (dont Agenda).

Si la liste s’arrêtait là, ce ne serait qu’à peine impressionnant. Google est désormais partout (même sur la lune ou presque). A travers Google News notamment mais aussi la recherche d’images, la cartographie avec Maps et Earth, l’hébergement de photos avec Panoramio et Picasaweb, les blogs Blogger, les gestionnaires de flux RSS Reader et iGoogle ou encore les newsgroups (Groups) et la création de sites web (Sites), certains de ces services constituant les briques de l’offre professionnelle Google Apps. Et n’oublions pas Android qui permet à Googe de s’engouffrer sur le marché de la mobilité.

Mais se sont surtout les liens des pages web vers les serveurs publicitaires (AdSence/AdWords) de Mountain View et sa régie DoubleClick qui, utilisés par des millions de sites web, ont subit les dommages collatéraux de la panne. Les outils de statistiques Analytics ont également affecté l’affichage de nombreuses publications en ligne. A commencer par Silicon.fr dont l’affichage des pages se bloquait à cause des liens de statistiques.

Autant dire que, si 5 % ne représente pas un chiffre impressionnant, cela a suffit pour affecter des millions de sites web sur la planète. L’incontestable hégémonie de Google va-t-elle perdurer face aux risques de paralysie qui guète ses utilisateurs comme la montré la récente panne? Un risque que Google doit mesurer avec précaution si l’entreprise ne veut pas redevenir un simple moteur de recherche.