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Saga IT : comment IBM a traversé un siècle de technologies

Avec les années, l’aspect « cloud analytique » est renforcé à coups d’acquisitions. Dont celles de Cognos (2007) et de Clarity Systems (2010). L’activité de conseil prend aussi du volume, entre autres sur le volet e-commerce.

Publié par Clément Bohic le | Mis à jour le
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Saga IT : comment IBM a traversé un siècle de technologies

De la révolution industrielle à l’ère de la communication, le groupe a fait face à des turbulences.

Le travail de préservation documentaire qu’il mène officiellement depuis les années 1960 apporte un éclairage autant sur ses inventions que sur la réinvention de son modèle.

Le 16 juin 1911 naît, à New York, la Computing-Tabulating-Recording Company (C-T-R).
Elle fait office de holding pour trois sociétés créées au XIXe siècle : la Tabulating Machine Company, l’International Time Recording Company et la Computing Scale Company of America.

Tabulating Machine Company : le futur cœur d’activité d’IBM

La Tabulating Machine Company voit le jour le 3 décembre 1896 à New York, sous l’impulsion d’Herman Hollerith.
Ayant travaillé pour le Bureau américain du recensement entre 1879 et 1882, l’intéressé a eu l’idée d’une machine à statistiques.

Celle-ci lit les données sur des cartes perforées, un trou déclenchant un contact électrique. Elle est inspirée des travaux de Basile Bouchon.
Cet ingénieur français avait inventé, en 1725, un métier à tisser semi-automatique basé un rouleau de papier percé par endroits. Les cartes perforées s’y étaient substituées en 1728, avant que Joseph Marie Jacquard perfectionne le mécanisme à la fin du XVIIe siècle.

En 1886, la ville de Baltimore (Maryland) est la première à tester le dispositif, breveté trois ans plus tard.
Le potentiel de la machine s’illustre davantage dans le cadre du dépouillement du recensement de 1890. Le processus est nettement moins onéreux qu’en 1880 (plusieurs millions de dollars économisés). Il prend  par ailleurs quasiment trois fois moins de temps, alors même que la population a crû (de 50 à 63 millions de personnes). Les agents du recensement restent toutefois chargés de perforer les cartes, ensuite traitées par la machine.

Réplique d’une « machine Hollerith » exposée au musée de l’Informatique de Mountain View (Californie)© Adam Schuster

International Time Recording Company : des cartes, des clés et des cadrans

En 1900, George W. Fairchild crée l’International Time Recording Company. La société regroupe les activités de la Bundy Manufacturing Company, de la Standard Time Company et de la Willard and Frick Manufacturing Company.

La Bundy Manufacturing Company était née onze ans plus tôt (le 30 septembre 1889), à l’initiative de quatre associés dont Willard Bundy.

Celui-ci avait inventé, en 1888, une pointeuse dans laquelle chaque employé insérait une clé à son arrivée et à son départ.

la pointeuse Dey, brevetée le 24 septembre 1989

La même année, Alexander Dey avait inventé une pointeuse non pas à clé, mais à cadran : chaque employé dispose d’un numéro sur lequel il positionne un pointeur à son arrivée.

Cette invention engendre, en 1893, une société : la Dey Patents Company. Basée à Syracuse (État de New York), elle change rapidement de dénomination, devenant la Dey Time Register Company.

En 1894, la Willard and Frick Manufacturing Company voit le jour à New York. Elle investit le marché avec un autre type de pointeuse, à cartes.

En 1899, la Bundy Manufacturing prend position sur ce segment des pointeuses à carte en acquérant un spécialiste : la Standard Time Company.

Les acquisitions se poursuivent après la consolidation sous l’étendard International Time Recording Company. Notamment avec la Dey Time Register Company, en 1907.

Computing Scale Company of America :  l’automatisation par les balances

En 1891, Edward Canby et Orange Ozias créent, à Dayton (Ohio), la Computing Scale Company. Ils avaient commencé à développer, en 1889, des balances électroniques basées sur les brevets déposés quatre ans plus tôt par Julius E. Pitrap.

La première balance électronique automatique de la Computing Scale Company est présentée en 1895.

En 1901, l’entreprise fusionne avec la Detroit Automatic Scale Company (née en 1896 sous le nom Stimson Computing Scale Company) et la Moneyweight Scale Company (fondée en 1899 comme entité commerciale de la Computing Scale Company).

 

Vers l’international

Le nouvel ensemble, basé à New York, compte 1 300 employés, avec George W. Fairchild à la tête du conseil d’administration.

extrait de « United States Investor » (juillet 1911)

Parmi les premiers clients de ses machines à statistiques figure Eastman Kodak, qui s’en sert pour suivre ses clients et ses commerciaux.

En 1914, l’International Time Recording Company s’implante en France, avec une boutique à Paris, rue Réaumur. Il s’agit vraisemblablement, d’après IBM, de sa première activité hors États-Unis et Canada.

Thomas J. Watson dans les années 1920 (photo issue des archives IBM ; via Paul C. Lasewicz).

Le 4 mai de la même année, Thomas J. Watson, ancien responsable commercial au sein de la National Cash Register Company, devient directeur général (il sera promu président en 1915).
Le résultat net atteint 1 million de dollars, sur un chiffre d’affaires de 4 millions.

Le nom International Business Machines apparaît officiellement le 29 novembre 1917. C-T-R fédère sous cette bannière ses activités sur le marché canadien.

Le développement de la C-T-R en Europe démarre véritablement en 1919, année marquée par le franchissement des 10 millions de dollars de revenus.

En 1928, IBM modifie le format de ses cartes perforées. On passe à 80 colonnes et 10 lignes, contre 22 colonnes et 8 lignes pour les premiers modèles lancés à la fin des années 1890.
Ces cartes resteront pendant près de 40 ans le principal support de stockage de données sur les machines IBM. Elles représenteront jusqu’à 20 % des revenus du groupe (à la fin des années 50).

 

 

 

 

Calculateurs d’avant-guerre

extrait du bulletin mensuel de la Société royale d’astronomie

Les années 30 débutent avec l’acquisition de plusieurs fabricants de balances électroniques, dont l’Automatic Accounting Scale Company et la National Counting Scale Company.
Elles sont aussi le théâtre d’une alliance avec l’Allemagne nazie pour la fourniture de solutions « clés en main » dont le rôle dans la logistique de l’Holocauste est controversé.

En 1931, IBM présente sa première machine à statistiques capable d’enregistrer des données alphanumériques. Mais aussi la première à pouvoir multiplier des nombres lus sur une carte et « trouer » la réponse sur cette même carte.

L’organigramme du groupe évolue, avec la création d’une entité R&D et de trois divisions à partir des sociétés fusionnées en 1911. Son positionnement aussi. En 1933, l’acquisition d’Electromatic Typewriters marque l’entrée sur le marché des machines à écrire. Tandis qu’en 1934, l’activité issue de la Computing Scale Company (balances pour le commerce de détail) est revendue pour se concentrer sur les balances industrielles.

Le premier dividende est distribué en 1934 : 2 % sur un bénéfice avoisinant les 7 millions de dollars.

En 1935, IBM lance sa première machine à écrire électronique. Et mène un projet d’envergure dans le contexte de l’U.S. Social Security Act : concevoir et maintenir un système de gestion de données d’emploi englobant 26 millions d’Américains.

En 1937 est lancée l’IBM Type 805 International Test Scoring Machine. Elle corrige les questionnaires à choix multiples en utilisant la conductivité du graphite dont sont faites les mines des crayons. Un successeur à technologie optique (l’IBM 1230) sortira en 1962.

Avant la guerre, IBM dépasse les 10 000 employés. Le siège mondial est établi à New York.

Après l’entrée des États-Unis dans le conflit en 1942, ses usines produisent de l’armement et des pièces mécaniques. Dans le même temps, le groupe réalise ses premiers pas vers l’informatique moderne. Entre autres avec le Vacuum Tube Multiplier, qui substitue aux relais électromécaniques des tubes à vide.

En 1943, le chiffre d’affaires dépasse les 100 millions de dollars. IBM réalise une première incursion à San José, dans ce qu’on appellera plus tard la Silicon Valley.

Aux origines des mainframes

En 1944 se concrétise un projet de calculateur amorcé avant-guerre par un thésard de Harvard pour faciliter la résolution des équations différentielles : l’Automatic Sequence Controlled Calculator est lancé.

Le machine pèse quelque 5 t, mesure plus de 15 m de long pour 2 m de hauteur et embarque plusieurs centaines de kilomètres de câblage. Elle prend en charge jusqu’à 23 décimales, effectue trois additions par seconde et une multiplication toutes les 6 secondes. Parenthèses, crochets et tables de fonctions sont gérés nativement.

Des commutateurs rotatifs servent à entrer les constantes numériques avant l’exécution d’un programme (© ArnoldReinhold)

L’Automatic Sequence Controlled Calculator est suivi, en 1948, du Selective Sequence Electronic Calculator.

On pourrait considérer les deux machines comme les ancêtres des mainframes IBM. Le groupe ne les mentionne cependant pas dans l’arbre généalogique qu’il tient pour référence.

 

À la base de cet arbre se trouve le 701, lancé en avril 1952. Il s’agit du premier ordinateur qu’IBM commercialise à échelle industrielle – et non pas « à la commande ». C’est aussi le premier à pouvoir stocker des données dans une mémoire interne électronique.

L’impulsion a été donnée par le gouvernement américain au début des années 1950, dans le contexte de la guerre de Corée (le 701 s’appelait d’ailleurs à l’origine Defense Calculator).

Le premier modèle entre en service en mars 1953, au siège monde d’IBM. S’en équipent ensuite l’université de Californie, la NSA et un bouquet de compagnies aériennes (Lockheed Aircraft, Douglas Aircraft, Corvair…).

Photo extraite du livre d’Herbert Grosch « Computer : Bit Slices from a Life », paru en 1991

Le 701 fonctionne avec des tubes cathodiques qui lui permettent de réaliser jusqu’à 2 000 multiplications ou divisions par seconde ; et jusqu’à 16 000 additions ou soustractions. Conçu pour le calcul scientifique, il a un pendant destiné aux applications commerciales : le 702, qui exploite un jeu d’instructions différent.

Cette distinction perdurera sur toute la lignée des 700 (et des 7000, équipes non pas de tubes électroniques, mais de transistors bipolaires).

Pour la première fois, avec cette série d’ordinateurs, le stockage peut se faire sur des bandes magnétiques.

D’autres machines développées dans le contexte de la guerre froide – grâce au financement des sociétés technologiques par l’administration Truman – exploitent ce support.

Parmi elles, l’UNIVAC (Universal Automatic Computer), qui utilise des bandes métalliques pour éviter les déchirures.

Du côté d’IBM, on a opté pour un système moins encombrant (en photo ci-dessus) : une colonne à vide. Elle permet de limiter la résistance à l’air et de lire  jusqu’à 75 000 caractères par seconde.

Des tubes aux transistors

Le 604 lui succède. Avec ses 1 400 « mini-tubes » logés dans des modules remplaçables, il est capable de résoudre des équations simples.

Thomas J. Watson Jr. (ici vers 1980) fut président d’IBM de 1952 à 1956, puis P-DG jusqu’en 1971.

L’année du lancement du 701, Thomas Watson laisse la présidence à son fils, présent dans la maison IBM depuis 1937.

La première grande annonce sous cette ère est celle du 650. Le stockage interne se fait sur un tambour magnétique, au temps d’accès supérieur à celui des tubes, mais offrant davantage de capacité de stockage (20 000 chiffres).

Comme le 650, le 704, lancé en 1954, gère nativement la virgule flottante. Un langage de programmation y est intégré : le fortran.

Le 608, premier ordinateur commercial d’IBM entièrement à base de transistors bipolaires, sort en 1955.

L’année suivante est créée la Data Processing Division. Elle prend en charge le développement et la promotion des « ordinateurs centraux » ou mainframes – qu’on n’appelle alors par encore ainsi.

Le 13 septembre, IBM annonce le 305 RAMAC, son premier ordinateur doté d’un disque dur magnétique.

Celui-ci peut stocker 5 millions de caractères de 7 bits (environ 4,4 Mo d’aujourd’hui), soit « autant que 64 000 cartes perforées », affirme IBM. Les 50 plateaux d’aluminium et d’oxyde de cuivre dont il est composé mesurent environ 60 cm de diamètre et effectuent 1 200 rotations par minute.

© IBM

Le prix mensuel de location de la machine dépasse 3 000 dollars, l’équivalent de près de 30 000 dollars de 2019.

En 1957, IBM met un fortran (Formula Translator) à disposition de tous ses clients. Promesse : se libérer du langage machine en utilisant une combinaison de termes anglais et de formules algébriques. Un millier d’instructions de bas niveau tiennent en 47 commandes fortran.

IBM adopte ce logo en 1957.

 

Cette année-là, le chiffre d’affaires dépasse le milliard de dollars ; le résultat net, les 100 millions.

En 1958, le périmètre d’activité se réduit : IBM vend sa division Time Equipment.

La gamme de calculateurs s’allonge en 1959 avec le 1401, premier représentant de la lignée des 1400. Réponse aux Bull Gamma lancés deux ans plus tôt, il est le premier ordinateur IBM à franchir la barre des 10 000 unités installées.

L’utilisation de mots et d’instructions de longueur variable permet d’alléger les programmes. La machine, elle, pèse toujours plusieurs tonnes. Elle est la première du genre installée au Nigeria (1964, pour le secteur éducatif et le fret) ou encore en Corée du Sud (1967, pour le recensement).

© IBM

Le paradigme System/360

Elle comprend à l’origine six modèles déclinés en des configurations qui proposent un rapport de performances de 1 à 25 (33 000 à 750 000 additions par seconde).

Le mot d’ordre, interopérabilité, se traduit par une architecture, un système d’exploitation, des logiciels et des périphériques communs.

System/360 associe des fonctionnalités propres aux séries 7000 et 1400, aussi bien dans le domaine du calcul scientifique (virgule flottante par exemple) que des applications commerciales (nombres décimaux, adressage à l’octet…).

Jusqu’à 248 terminaux peuvent être connectés en simultané.
Parmi ces terminaux figurent… des machines à écrire. Notamment une version modifiée de la Selectric. Lancée en 1961, elle n’emploie pas de tiges, mais une boule. Ce qui permet de changer de police d’écriture et de se dispenser du chariot.

Avec les System/360, IBM considère avoir inversé un paradigme : c’est désormais réellement la machine qui s’adapte au problème à résoudre… et non le contraire.

La philosophie d’interopérabilité s’illustre aussi dans les périphériques de stockage avec le 1311, première unité IBM à disques interchangeables.

une configuration à deux disques IBM 1311 (© IBM)

En 1964, la Selectric évolue avec une version capable d’enregistrer les données sur bande magnétique.

Un cap R&D est atteint en 1966. Robert Dennard, chercheur chez IBM, invente la mémoire vive dynamique (DRAM). Alliant pico-condensateurs et transistors, cette mémoire volatile sera brevetée en 1968, les premières puces arrivant sur le marché en 1970. Les années 90 verront l’arrivée de l’EDO (Extended Data Out), offrant la possibilité de lire des données en RAM tout en accédant à des données sur un disque. Suivra la SDRAM, synchronisée à l’horloge du processeur.

La stratégie commerciale évolue à la fin de la décennie. IBM s’oriente vers une vente séparée de ses ordinateurs, ses programmes et ses services.

En filigrane, un conflit s’ouvre avec le département américain de la Justice, qui engage des poursuites en conséquence d’une enquête lancée deux ans plus tôt. L’affaire sera soldée en 1982.

Fractales et effet tunnel

Durant les années 70 se répandent les circuits intégrés. Ils réunissent sur un même support résistances, diodes et condensateurs, accompagnant la miniaturisation de l’informatique.

La décennie s’ouvre sur le lancement de la famille System/370. Rétrocompatible avec les System/360, elle introduit notamment une technologie de mémoire virtuelle (via le disque dur).
L’émulation des 7000 et des 1400 peut désormais se faire sans redémarrage.

Toujours en 1970, Edgar F. Codd, chercheur chez IBM, théorise les bases de données relationnelles. Lesquelles donnent accès à des données sans besoin de spécifier où celles-ci résident et comment elles sont structurées. Lever ces contraintes permet de réduire le temps et le coût de traitement.

IBM fait aussi son entrée sur le marché des copieurs. Et s’implique, en partenariat avec American Express, dans le lancement à grande échelle de systèmes de paiement par carte à bande magnétique.

La famille de « mini-ordinateurs » System/3 voit le jour en parallèle, avec un ticket d’entrée à moins de 1 000 dollars par mois. Dans le viseur, les entreprises qui ont continué à utiliser des calculateurs de série 1400.

En 1971, Vincent Learson prend l’intérim de Thomas Watson Jr. au poste de CEO. Le bénéfice net dépasse pour la première fois le milliard de dollars.

IBM commercialise ses premières disquettes (qui peuvent stocker autant d’informations que 3 000 cartes perforées) et lance l’Automatic Call Identification System. Cet ordinateur utilise une technologie de reconnaissance vocale qui peut détecter environ 5 000 mots. Il est notamment mis en pratique auprès d’ingénieurs de service après-vente.

Frank T. Cary quittera la direction générale d’IBM en 1981 ; la présidence, en 1983 (photo © IBM).

En 1973, Frank T. Cary est appelé aux fonctions de P-DG. Le logo IBM à barre horizontales qu’on connaît aujourd’hui vient alors d’être adopté.

L’année 1973 est marquée par le lancement de l’IBM 3340, qui introduit la technologie Winchester doublant la densité du stockage sur disque. Ainsi que par l’attribution du prix Nobel de physique à un chercheur d’IBM : Leo Esaki, pour ses découvertes expérimentales de l’effet tunnel dans les semi-conducteurs.
Le chiffre d’affaires dépasse les 10 milliards de dollars.

IBM mène aussi des travaux sur la gestion des réseaux informatiques. Ils aboutissent à l’annonce, en 1974, d’une architecture en couches : la Systems Network Architecture. Elle s’oppose notamment à la New Network Architecture de la CII (Compagnie internationale pour l’informatique).

La même année est lancée la Memory Typewriter, une machine à écrire qui enregistre la frappe sur un support magnétique. Et le 26 juin, le premier système d’encaissement IBM avec lecteur de codes-barres est utilisé, pour scanner un paquet de chewing-gum.

Extrait du manuel IBM « Advanced Function for Communications System Summary » (deuxième édition, juillet 1975)

Un seuil est franchi en matière de miniaturisation avec le lancement, en 1975, de l’IBM 5100 Portable Computer. Pesant plus de 20 kg, il peut faire office de terminal pour les mainframes System/370. Douze modèles sont proposés, entre 8 975 et 19 975 dollars.

Toujours en 1975, Benoît Mandelbrot, chercheur chez IBM, pose les principes de la géométrie fractale. À l’origine, il avait été chargé de résoudre un problème de bruit blanc perturbant la transmission de données sur des lignes téléphoniques.

Le successeur des System/3 est annoncé la même année, sous le nom System/32.

Et vint le PC

Aux System/32 succèdent, en 1977, les System/34. Rétrocompatibles, ils apportent la prise en charge du multi-utilisateur.
Un an plus tard sont annoncés les System/38. IBM a un temps pensé les nommer System/380 pour les inscrire dans la lignée des mainframes.

Les années 80 s’ouvrent sur le lancement d’un système expérimental basé sur une architecture aujourd’hui encore utilisée : RISC (Reduced Instruction Set Computer). Elle consiste à simplifier le jeu d’instructions du microprocesseur pour améliorer l’exécution des programmes.

L’entrée sur le segment des micro-ordinateurs intervient en août 1981 avec l’IBM PC 5150. Dotée d’un processeur Intel 8088, la machine est accessible à partir de 1 565 $. Elle est livrée en standard avec QDOS (système d’exploitation signé Microsoft et qui deviendra MS-DOS) ainsi que les applications VisiCalc (tableur) et EasyWriter (traitement de texte).

L’essentiel des composants de l’IBM PC proviennent d’un ordinateur lancé quelques semaines en amont : le System/23 Datamaster. Seul le BIOS est propriétaire, si bien que des clones se répandent rapidement.

extrait du manuel d’utilisation de l’IBM PC (première édition, août 1981)

IBM considère que le premier de ses projets internes ayant mené au PC remonte à 1973. Il en avait résulté un prototype : le SCAMP (Special Computer, APL Machine Portable, en photo ci-dessous), utilisable comme calculatrice, terminal de programmation et « distributeur » d’applications.

 

 

 

John Opel

De ce prototype est née la lignée Portable Computer, dont l’IBM 5120, lancé en 1980, fut le premier sous la barre des 10 000 dollars.

Le lancement de l’IBM PC est synonyme de nouveau modèle économique… et de réorganisation.
En 1981, un programme de distribution est mis en place avec Sears, Roebuck et Computerland comme premiers partenaires, tandis que John R. Opel (ci-contre) est nommé CEO.
En 1982, une offre de leasing est mise à disposition des clients aux États-Unis, IBM mettant en parallèle ses billes dans Intel (prise de participation minoritaire).

Le successeur de l’IBM PC arrive en 1983. Baptisé PC XT, il propose, à partir de 4 995 $, une capacité maximale de stockage quasi décuplée. L’une de ses variantes est capable d’émuler un terminal IBM 3720.

Mainframes – PC : la cohabitation

Un câble adaptateur pour lecteur de cassettes est fourni en option (extrait du manuel technique de référence du PCjr, première édition révisée, novembre 1983).

Entre-temps, la gamme des mini-ordinateurs (entre les mainframes et les micro-ordinateurs) s’est étoffée avec les System/36, compatibles avec les System/34. Les prix vont de 34 000 à 176 000 dollars (système à 26 écrans, 3 imprimantes et un lecteur de cassettes).

La prise de participation dans Intel trouve un prolongement sous la forme d’un accord pour la fabrication de processeurs.

Parallèlement à sa sortie du marché des équipements biomédicaux, IBM se renforce dans les télécoms avec l’acquisition de ROLM Telecom. Il en adopte notamment le système de messagerie vocale PhoneMail.
Concurrencée entre autres par Nortel et AT&T (aujourd’hui Avaya), l’activité sera progressivement cédée à Siemens à partir de la fin des années 80.

L’un des projets « fondateurs » d’IBM dans les télécommunications remonte aux années 30, avec le Radiotype. Un émetteur associé à une machine à écrire électronique permettait de reproduire la frappe sur une autre machine à écrire, située à distance.

L’une des initiatives phares menées dans les années 80 porte l’acronyme PROFS, pour « PRofessional OFfice System ». Le principe : automatiser les processus internes en remplaçant les machines à écrire par des terminaux IBM 3270 (dans un premier temps), puis par des IBM PC.

Un nouveau prix Nobel de physique est attribué à des chercheurs du groupe : Gerd K. Binnig et Heinrich Rohrer. Ils sont récompensés pour leurs travaux sur le microscope à effet tunnel. Ce dernier ouvre la porte aux nanotechnologies en permettant l’étude de surfaces (semi-)conductrices avec une résolution spatiale égale ou inférieure à la taille des atomes.

IBM commence aussi à parler plus ouvertement d’intelligence artificielle. Que ce soit dans le cadre d’un partenariat avec l’université Carnegie-Mellon ou pour l’aide au développement de programmes en cobol.

La lignée des PC s’agrandit en 1987 avec le PS/2. Au démarrage, quatre modèles sont proposés, pour huit configurations allant de 1 695 $ (Model 30 à 8 MHz avec deux lecteurs de disquettes 720 ko) à 10 995 $ (Model 80 à 16 MHz avec deux disques durs 44 Mo).

La même année naît officiellement la Systems Application Architecture.
IBM entend établir par ce biais un ensemble de standards communs à ses différents systèmes d’exploitation pour permettre la conception de programmes capables de fonctionner aussi bien sur des PC que sur des mini-ordinateurs et des mainframes.

Le portefeuille de systèmes d’exploitation s’élargit cette année-là avec OS/2, qui est aux PS/2 ce qu’OS/360 est aux System/360.
D’abord développé avec Microsoft, le système d’exploitation sera repris par IBM seul en 1992 après des désaccords sur son positionnement vis-à-vis de Windows 3.1.

La liste des Prix Nobel de physique de la maison IBM s’allonge avec Johannes Georg Bednorz et Karl Alexander Müller, primés pour leurs travaux sur les supraconducteurs à haute température.

Conseil et services IT

IBM cède certains actifs. Entre autres, les machines à écrire, les claviers et les imprimantes personnelles (reprises par Clayton & Dubilier, entraînant la création de Lexmark), ainsi que les copieurs (Kodak reprenant la main dans une quinzaine de pays).

Face aux difficultés que pose le basculement vers l’ère du PC et l’architecture client-serveur, les suppressions de postes s’enchaînent.
L’effectif du groupe ne cesse de diminuer dix années durant : il s’élèvera à 225 000 employés en 1995, contre 405 000 en 1985.

Lou Gerstner

Les premières pertes sont recensées en 1991. Elles frôlent les 3 milliards de dollars. La facture s’alourdit en 1992, avec près de 5 milliards de dollars perdus. Rebelote en 1993 (près de 8 milliards de perdus).

Dans ce contexte, IBM hésite à scinder ses activités. Mais maintient finalement le cap, sous la présidence de Jack D. Kuehler (investi en 1989).

Le groupe amorce alors une ascension sur le marché des services IT. Approuvée en 1991 par le conseil d’administration, la stratégie est formalisée en 1993 avec la nomination de Louis V. Gerstner (ci-contre) en tant que CEO. Hors maintenance, le segment concentre alors moins de 10 % des revenus d’IBM.

extrait du magazine « Network World » (septembre 1998)

Le contrat « fondateur » avait été signé en 1989 avec Kodak, pour la conception et la gestion d’un datacenter situé à New York.
La même année, IBM avait lancé l’offre de reprise après sinistre Business Recovery Services.

En 1991, l’entité ISSC (Integrated Systems Solutions Corporation) est créée pour fournir une gamme plus large de services d’externalisation.

En 1992 est constitué le pôle Consulting Group. Positionné à la fois sur la stratégie IT et business des entreprises, il regroupe à l’origine 1 500 consultants répartis sur 30 pays.
Le cap des 100 000 employés sera atteint en 1997, sous le prisme élargi de la SSII IBM Global Services, créée en 1995.

Des acquisitions de sociétés de conseil alimenteront par la suite ce pôle : The Wilkerson Group (1996), The Chem Systems Group (1998), Aragon Consulting Group (2000), Mainspring (2001), Maersk Data (2004)…
Sa plus grosse opération dans le domaine, IBM la réalise en 2002. Pour 3,5 milliards de dollars, il s’empare de PwC Consulting.

D’autres regroupements d’activités ont lieu au début de l’ère Gerstner.
Par exemple en 1994 avec la création de l’IBM Global Network. Celui-ci sera revendu quatre ans plus tard à AT&T, reflet d’une stratégie délaissant les segments à faible marge (la DRAM en fait aussi partie).

Les mainframes font de la résistance

La gamme des mini-ordinateurs avait été renouvelée un peu plus tôt (1988) avec les AS/400.
L’acronyme AS, pour « Application System », reflète l’effort d’IBM pour assurer la compatibilité avec les System/34 et 36 tout en reprenant l’architecture des System/38.

L’AS/400 est si proche du System/38 qu’il faillit être appelé System/40. IBM y intègre la première génération de ses processeurs sur base RISC : les POWER (Performance Optimization With Enhanced RISC), avec le jeu d’instructions dit « Amazon ». En respect de sa nomenclature, il nomme le système d’exploitation OS/400.

Une autre famille lancée au début des années 90 exploite les puces POWER : les RS/6000. Les serveurs et stations de travail qui la composent fonctionnent sous UNIX.

Les AS/400 deviendront iSeries au début des années 2000 lors du lancement de la gamme eServer. Tandis que les RS/6000 deviendront pSeries.
Les marques System i et System p seront adoptées en 2006. Leur fusion sous la bannière IBM Power Systems interviendra en 2008. Les mainframes resteront une gamme à part : System z.

Le super-ordinateur Deep Blue, qui bat en 1997 le champion d’échecs Garry Kasparov, (deux victoires à une ; trois matchs nuls) utilise une implémentation de la génération POWER2, lancée en 1993. Avec ses 256 processeurs, il est capable d’évaluer 200 millions de positions par seconde.
Dans la famille des super-ordinateurs médiatisés, on retrouvera, en 2011, Watson, vainqueur au jeu télévisé américain Jeopardy!. Avec ses 2 880 processeurs POWER 750, il démontrera, à cette occasion, son potentiel de traitement des données non structurées et du langage naturel.

Une partie de la gamme RS/6000 emploie des microprocesseurs dérivés de l’architecture POWER : les PowerPC. Développés avec Apple et Freescale (anciennement Motorola Semiconductors), ils seront utilisés principalement dans les Macintosh, de 1994 à 2006. On les trouvera aussi sur des consoles de jeux, dont la GameCube de Nintendo, la Xbox 360 de Microsoft et la PlayStation 3 de Sony.

publicité issue du magazine « InfoWorld », décembre 1993

IBM fait aussi de Linux un atout dans l’univers des mainframes. Son intégration démarre à la fin de la décennie, avec l’appui de Red Hat.

 

 

 

L’IBM PC devient vraiment portable

Les 300, 700 et 700C sont parmi les premiers représentants de la gamme. Ils sortent en 1992, avec un signe distinctif : le TrackPoint, ce petit capuchon rouge situé au centre du clavier et qui fait office de dispositif de pointage (le pavé tactile arrivera en 2002).
Le ticket d’entrée est à 1 999 $ pour un ThinkPad 300 avec processeur Intel 386, 4 Mo de RAM, 80 Mo de disque dur, écran monochrome (9,5 pouces, VGA, 64 niveaux de gris) et batterie nickel-hybride offrant… « 3 à 10 heures d’autonomie ».
On monte jusqu’à 4 350 $ pour le 700C avec processeur 486, 4 Mo de RAM, 120 Mo de disque dur, écran 256 couleurs (10,4 pouces, VGA) et « 2 à 4 heures d’autonomie ».

Publicité extraite du magazine « Computerworld », octobre 1992

IBM constitue, toujours en 1992, une entité dédiée aux ordinateurs personnels. Treize ans plus tard, elle sera revendue à Lenovo.
Entre-temps auront été lancés plusieurs modèles restés iconiques dans la lignée ThinkPad. Parmi eux, les ThinkPad 701, TransNote et T42.
Le premier est sorti en 1995 avec un processeur Pentium 133 et jusqu’à 720 Mo de disque dur. Son clavier « papillon » lui vaut d’être aujourd’hui exposé au Musée d’art moderne de New York.
Le deuxième, commercialisé en 2001 (schéma ci-dessous), associe PC et bloc-notes numérique.
Le troisième, mis sur le marché en 2004, est le premier ThinkPad à embarquer un lecteur d’empreintes digitales.

extrait du manuel de maintenance du ThinkPad TransNote (deuxième édition, décembre 2000)

Pour accompagner l’offensive, IBM monte en puissance dans l’univers des logiciels. Après avoir lancé, à la fin des années 80, sa suite collaborative OfficeVision, le groupe signe un partenariat pour y intégrer Lotus Notes. La prise de distance avec Microsoft se confirme.

Plusieurs services basés sur la reconnaissance vocale voient le jour par après. Parmi eux, le Personal Dictation System, qui deviendra VoiceType Dictation. Il est capable, selon IBM, d’interpréter 70 à 100 mots par minute, avec un taux d’erreur de 3 %.
En 2003, la vente au grand public est confiée à Nuance Communications. IBM se concentre sur les centres d’appels avec WebSphere et sur l’automobile avec ViaVoice.

La folie du Net

Après leur acquisition par IBM en 1995, les logiciels de Lotus trouvent place sur certains de ces serveurs, aux côtés d’une kyrielle d’outils « orientés Internet ». Par exemple Net.Commerce (création de boutiques en ligne), Weblicator (aspirateur de sites) et Cryptolope (protection de la propriété intellectuelle pour l’achat-vente de contenus).

IBM va jusqu’à proposer une place de marché (World Avenue) pour aider les commerçants à développer leur activité sur la Toile. Et, pour les utilisateurs finaux, le navigateur Home Page Reader, contrôlable à la voix.
Dans le secteur de l’éducation, l’atout s’appelle NetVista. Désignant initialement une suite logicielle destinée à faciliter l’accès au Net, elle s’élargira avec les années jusqu’à englober une lignée de PC et de clients légers.

La stratégie « e-business » de Lou Gerstner est alimentée par des acquisitions, comme celles de NetObjects (outils de développement de sites web) et d’Aptrix (gestion de contenu web).
En toile de fond, la réalité des marchés boursiers : en 1996, la capitalisation de Microsoft a dépassé celle d’IBM. Il en sera ainsi jusqu’en 2011.

L’offre d’IBM Global Services se diversifie en parallèle. Au début des années 2000, sous la direction de Virginia « Ginni » M. Rometty, s’y ajoute le stockage managé, puis l’hébergement web.
On ne parle pas encore de cloud, mais d’outsourcing. IBM utilise le terme « IT à la demande ».

Samuel Palmisano

Plusieurs fournisseurs de services d’externalisation tombent alors dans l’escarcelle du groupe. Parmi eux, Daksh Infosoft et Equitant.
La croissance externe permet aussi à IBM de se constituer un portefeuille transversal, entre gestion des contenus (Venetica, Green Pasture Software), des données (CrossAccess, Ascential Software), des applications (Cyanea Systems, Meiosys), des processus (HOLOSOFX, CrossWorlds Software), des réseaux (Micromuse), des actifs technologiques (Isogon Corporation) et des identités (SRD).

IBM lâche un peu plus le matériel pour se concentrer sur le logiciel et les services. La cession de la branche PC à Lenovo en 2005 en est emblématique. Samuel J. Palmisano (ci-contre) occupe alors depuis un peu plus de deux ans les fonctions de P-DG.

À fond le Cloud

Le nouveau millénaire est également marqué par un engagement technologique et financier en faveur de Linux.

Le noyau open source est à la base de l’offre Blue Cloud qu’IBM annonce en 2007. D’autres briques sous licence ouverte sont utilisées, à l’image de Hadoop et MapReduce.
Le New York Times parle alors d’informatique « façon Google ».
On considère aujourd’hui que le groupe américain – à l’époque présidé par Eric Schmidt – fut le premier à utiliser le terme « cloud computing » dans son acception « moderne ».
L’une des plus anciennes occurrences rendues publiques à ce jour remonte à 1996. Elle figure dans une présentation réalisée par les équipes de Compaq.

Lorsque Ginni Rometty (en photo) prend les rênes d’IBM en 2012, l’activité se développe sous la marque ombrelle SmartCloud. Elle consiste en des services d’infrastructure parmi lesquelles Cloudburst.

La première opération de croissance externe réalisée sous cette nouvelle ère a une forte coloration cloud. Elle porte sur Green Hat, un fournisseur britannique de solutions de test logiciel.

Ginni Rometty – CEO d’IBM de 2012 à 2020

Une acquisition de plus grande envergure intervient en 2013. Pour 2 milliards de dollars, IBM met la main sur SoftLayer, l’un des principaux fournisseurs mondiaux de cloud privé d’infrastructure.
La stratégie est alors réaffirmée : cloud et analytique en sont le cœur ; SoftLayer et l’architecture POWER, les piliers.

La communication est ensuite progressivement harmonisée autour de la marque IBM Cloud. Entre-temps, les autorités américaines ont pris le temps d’enquêter sur la manière dont le groupe comptabilise ses revenus sur ce segment (un dossier clos sans sanction).

Watson & Cie.

La prise de recul sur le hardware se poursuit : IBM se sépare de sa division semi-conducteurs (cédée à Globalfoundries) et de sa division Serveurs (reprise par Lenovo). Le catalogue logiciel, à l’inverse, s’étend, avec une forte dose d’analytique sous la bannière Watson. Ce qui n’empêche pas le groupe de se faire ravir, en 2014, la deuxième place du classement mondial des éditeurs.

L’année 2014 est aussi teintée de mobilité. Entre autres à travers le portefeuille MobileFirst, qui fait l’objet d’un partenariat avec Apple.

Au fil des mois, Watson se verticalise et se diffuse au gré d’alliances. IBM met parfois la marque en retrait au profit d’une communication axée sur l’analyse « prédictive » adaptée à des secteurs de métiers.

Watson appliqué aux chatbots (extrait du manuel IBM « Building Cognitive Applications with Watson Services : Volume 2 », mai 2017)

L’Internet des objets prend également de l’importance dans le discours d’IBM : ouverture d’une communauté de développeurs, collaboration avec ARM, mise en place d’une entité dédiée

À mesure que Watson se développe (jusqu’à devenir une division), IBM parle de plus en plus d’informatique « cognitive ». Et la diffuse dans ses propres logiciels cloud, à l’image de la messagerie collaborative Verse.

L’offre de solutions collaboratives s’étoffe aussi par la voie des partenariats. Par exemple avec Box, passé du stockage en ligne à la « plate-forme de productivité ».

Sous la bannière du cloud hybride, des passerelles s’établissent entre les différentes activités d’IBM. Ainsi naît, entre autres, la division Watson IoT.

Hyperledger est hébergé par la Fondation Linux (schéma extrait du livre « Blockchain Development with Hyperledger », mars 2019)

L’année 2016 est celle de la blockchain. IBM s’impose comme le chef de file du projet Hyperledger, sur lequel il base sa « blockchain as a service » à destination des développeurs.
Ses expérimentations couvrent de multiples secteurs, de la finance à l’agroalimentaire.

Watson aussi se « verticalise » : santé, cybersécurité, météorologie… Les liens avec l’Internet des objets se renforcent parallèlement à l’apparition, au catalogue d’IBM, du concept d’edge computing (exécution de charges de travail « en périphérie », sans passer par le cloud).

L’association Watson – blockchain se fait plus forte en 2017, entre une foule d’initiatives sur les registres décentralisés : gestion des droits d’auteur avec la Sacem, logistique maritime avec Maersk, négociation de produits pétroliers avec Natixis
La communication s’accentue aussi autour de deux termes : intelligence artificielle et machine learning. Elle reste plus balbutiante sur l’informatique quantique.

En 2018, quasiment vingt ans après l’annonce de son partenariat avec Red Hat, IBM acquiert le spécialiste des systèmes d’exploitation Linux, devenu un poids lourd du cloud. Montant de la transaction : 34 milliards de dollars.

Red Hat rejoint l’équipe cloud hybride d’IBM. Son patron James Whitehurst est de l’aventure.
Au fil des mois, il acquiert la faveur des pronostics pour succéder, l’heure venue, à Ginni Rometty.
Celle-ci met finalement les voiles le 6 avril 2020. Mais son successeur au poste de CEO s’appelle Arvind Krishna, directeur de l’activité cloud. James Whitehusrt prend la présidence du groupe.

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