Xavier Debbasch (Airweb): «La Freebox Revolution va apporter des services de plus en plus puissants»

Pour le dirigeant d’Airweb, l’arrivée de la Freebox Revolution va transformer les paysage multimédia du domicile en faisant de la télévision un nouveau poste informatique. Une vraie révolution, selon lui.

Fondée fin 1999, Airweb développe des services pour téléphones mobiles et, depuis 10 mois, pour la télévision, notamment des services à caractères interactifs, à la demande des constructeurs et opérateurs principalement pour leurs propres clients. Notamment Iliad avec lequel Airweb travaille autour des services du FreeStore, la vitrine d’applications de Free disponible pour la Freebox v5 et qui sera considérablement enrichie avec la Freebox v6. Une activité B2B2C amenée à se développer selon Xavier Debbasch, fondateur et directeur général de Airweb. Notamment grâce aux box des fournisseurs d’accès. « Les services pour la télévision existent depuis longtemps mais les nouvelles boxes permettent la mise en oeuvre de services de plus en plus puissants, déclare le dirigeant. On se dirige vers la fin de la consultation passive de la télévision vers plus d’interactivité. »

Et en la matière, Iliad a une sérieuse carte à jouer avec sa nouvelle Freebox Revolution. « L’idée de Free est de remplacer les équipements du salon par la Freebox Revolution qui servira de console de jeux, de boîtier multimédia (NAS pour le stockage et la diffusion des contenus) et de lecteur optique Blu-ray, DVD…, explique l’entrepreneur. A celà Free ajoute une télécommande, qui plus est gyroscopique, et un gamepad pour piloter de « vrais » jeux. »

Une offre assez complète rendue possible par la puissance des nouveaux boitiers. La Freebox Player est notamment animée par un processeur Atom CE4100 tandis que la partie serveur s’appuie sur un disque de 250 Go. « La Freebox Revolution Intègre à la fois tout ce dont on peut rêver associé avec puissance technologique importante qui permet de gérer les nouvelles fonctions et laisser libre cours à la communauté développeurs », insiste Xavier Debbasch. Car il s’agit bien de créer un écosystème, une logique à la Apple, qui enrichira les services de la Freebox tout en offrant de la visibililté aux partenaires.

Mais la vision du visionnaire Xavier Niel pourrait dépasser la simple image de la télévision qui, enrichie de services et applications, et connectée au web, empiéterait sur l’ordinateur familial. « A terme, la télévision va prendre de plus en plus de place dans la vie de tous les jours comme un autre écran IT, partagé par la famille, explique notre interlocuteur. Le concept qui émerge est que le téléphone mobile soit la télécommande de tout cela. Ainsi, un flux en streaming de contenus stockés sur la Freebox pourra être diffusé sur le smartphone où qu’il se trouve. Inversement, il sera possible de programmer ses enregistrements Freebox à distance depuis le mobile. La télévision devient consommée à la demande et piloté de n’importe où sans doute du téléphone mobile. »

Il reste néanmoins un écueil : l’augmentation du prix du forfait de près de 6 euros mensuels. Soit un forfait à près de 36 euros qui pourrait frôler les 40 euros avec l’augmentation prochaine de la TVA sur les services audiovisuels (comme l’a montré Orange). Un faux problème selon Xavier Debbasch pour qui les économies réalisées à travers l’absence de nécessité d’investir dans une console de jeux vidéo ou un lecteur Blu-ray compensent largement la différence. Sans oublier l’intégration du coût des communications vers les mobiles dans le forfait. Intégration que Free risque de payer sur sa marge? « Je ne pense pas, soutient le dirigeant, ce sont des gens intelligents qui ont du réfléchir à la question, notamment en analysant les appels vers les mobiles depuis le domicile. L’idée était aussi de donner un grand coup de pied dans la fourmilière, comme pour lancer un message sur l’arrivée de Free sur la téléphonie mobile [en 2012, NDLR]. »

En résumé, la Freebox Revolution s’impose comme une vraie révolution aux yeux de Xavier Debbasch. « Je compare ça à l’arrivée du triple play, déjà par Free à l’époque en 2003/2004. L’idée de Free a été d’empiéter sur les offres qui dépassent les services de l’opérateur pour se tourner vers les besoins du salon. Ils pourraient aller plus loin en distribuant des écrans, à titre d’exemple. Il se peut que ça marche! »