DRAM : après Micron, Rambus fait plier Samsung

Après Micron, c’est Samsung qui a consenti à signer un accord avec Rambus portant sur des licences relatives à ses technologies de bus et de DRAM. Rambus noyaute ainsi encore un peu l’ensemble du marché de la DRAM. Mais cette stratégie a des limites : de nombreux brevets détenus par la société étant en passe d’expirer.

Début 2010, Samsung avait consenti à verser 900 millions de dollars à Rambus pour mettre un terme aux litiges qui opposaient les deux sociétés. Le match retour vient de se jouer début 2014, Samsung annonçant avoir signé un accord avec Rambus portant sur 10 ans.

Après Micron, Rambus fait plier Samsung

Samsung est donc contraint de mettre la main à la poche pour éviter des poursuites judiciaires du fait de l’utilisation de technologies brevetées par Rambus. La société sud-coréenne paiera ainsi 15 millions de dollars de royalties par trimestre durant les 5 prochaines années. Pour les 5 années suivantes, le montant sera re-négocié pour prendre en compte les conditions du marché. Samsung doit également verser 22 millions de dollars à Rambus pour le premier trimestre 2013.

En contrepartie, Samsung aura accès aux technologies de sécurité de Rambus pour les smartphones, tablettes, set-top-boxes et autres appareils. Les autres termes de l’accord sont restés confidentiels.

Fin 2013, Micron avait également dû consentir à pactiser avec Rambus. Un accord portant sur 7 ans (à raison de 10 millions de dollars par trimestre) avait ainsi été signé.

90% du secteur de la DRAM sous le joug de Rambus

La société américaine se dit satisfaite et joue la carte de la collaboration et du partenariat. « Ce nouvel accord sur 10 ans symbolise notre capacité à ajouter de la valeur à Samsung grâce à nos technologies de mémoire de base et de sécurité », précise Ron Black, président et CEO de Rambus, dans un communiqué de presse. « Etendre cette relation à plus long terme nous donne la possibilité de travailler avec l’industrie en général sur une variété d’initiatives technologiques passionnantes. »

Souvent qualifié de patent troll, Rambus a ainsi réussi à monétiser sa technologie relative à la DRAM puisque 90% du secteur de la DRAM a recours à ses licences. Un tour de force qui fait que Rambus aimerait maintenant se tourner vers les constructeurs de SoC en vue d’accroître son chiffre d’affaires. Selon Ron Black, Broadcom serait ainsi intéressé.

Le revers de la médaille

Si ces accords sont autant de succès pour Rambus, ils pourraient bien n’être que des victoires à la Pyrrhus. De nombreux brevets déposés par Rambus vont bientôt expirer, ce qui explique pourquoi la direction de la société est plus encline à se mettre à la table des négociations. De leur côté, les fabricants de DRAM préfèrent s’acquitter du paiement de royalties pour des licences plutôt que d’être condamnés à payer des sommes bien plus importantes en justice.

Reste qu’en ayant sous licence 90% du secteur, Rambus ne pourra plus attaquer les fabricants et devra se contenter du versement de ces royalties. De plus, il sera de plus en plus difficile pour Rambus de nouer de futurs partenariats tant les fabricants ont été échaudés.

Rambus est donc condamné à développer de nouvelles technologies incontournables. Mais là encore, c’est loin d’être gagné puisqu’à titre d’exemple, sa technologie RDRAM n’a pas été couronnée de succès. Rambus table toutefois sur sa technologie R+ LPDDR3 (qui permettrait de doubler le débit de l’actuelle LPDDR3 le faisant passer à 3 200 Mb/s), qu’elle compte licencier, ou sur sa technologie XDR DRAM (qu’on trouvait dans la PlayStation 3 de Sony), mais aussi sur plusieurs interfaces réseau, PCI-X…

Crédit photo : © Olivier Le Moal /Fotolia.com


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