Les conteneurs, remplaçants ou compléments de la virtualisation ?

Symboles de cet IT mêlant souplesse, modularité et des approches comme la méthode DevOps ou les microservices, les conteneurs sont promis à un bel avenir. Au point de remplacer la virtualisation ?

La déferlante des conteneurs, portée par des projets comme Docker, fait de l’ombre à la virtualisation. Doit-on pour autant en déduire que la virtualisation va s’effacer au profit de la diffusion d’applications en conteneurs ?

Pas tout de suite et pas complètement, estime Pascal Rabier, responsable produits systèmes intégrés et hyperconvergés, HPE France, qui explique que ces deux technologies sont à la fois concurrentes et complémentaires.

pascal-rabier-hpe« Je pense qu’à terme, les conteneurs ont le potentiel de remplacer en partie la virtualisation. Ils sont plus efficaces, proposent une plus grande simplicité de mise en œuvre et s’accompagnent d’une meilleure utilisation des ressources. Et surtout, leurs bénéfices et usages sont plus larges que l’optimisation de l’infrastructure matérielle. Dans une organisation DevOps fortement axée sur les conteneurs, l’utilisation de machines virtuelles n’est plus strictement nécessaire. Abandonner ces dernières suppose toutefois d’avoir toutes ses applications sous forme de conteneurs. Or, les microservices commencent tout juste à se déployer en entreprise. »

Des microservices avec ou sans virtualisation

Le mot est lâché : microservices. Le déploiement massif des conteneurs est directement lié à l’adoption des microservices au sein de l’entreprise. Cette approche est centrale dans la généralisation des conteneurs et a pour effet d’englober les bénéfices des machines virtuelles, qui simplifient le  déploiement des serveurs, au sein les bénéfices  des conteneurs, qui simplifient directement la gestion des services applicatifs. « De grands acteurs du web utilisent massivement les microservices, comme eBay et Netflix, qui ont déjà déployé  cette approche en production », témoigne Pascal Rabier.

Le discours sur la complémentarité entre conteneurs et virtualisation n’a plus forcément autant de sens dans le cadre d’une architecture pleinement orientée microservices. « Hors du cas des géants du Web, les volumes actuels de conteneurs en utilisation ne sont pas encore suffisamment importants pour justifier de leur dédier des serveurs. Mais il sera intéressant plus tard de les déployer en bare metal » analyse notre expert. Sans virtualisation donc.

Si complémentarité il y a, elle est à chercher à un autre niveau : celui de l’orchestration des ressources. Machines virtuelles et conteneurs se doivent d’être déployés et gérés à partir des mêmes outils, afin de maximiser la productivité des DSI et leur capacité à contrôler l’ensemble des ressources IT de l’entreprise. « Les architectures à base de conteneurs sont prises en compte dans les technologies de gestion des services qui viennent directement du Cloud, confirme Pascal Rabier. C’est ainsi que la fusion entre virtualisation et conteneurs va se faire. »

Une orchestration unifiée et centralisée

HPE l’a bien évidemment compris et vient de signer un contrat d’importance avec Docker, le pionnier et le leader des solutions de conteneurs pour les entreprises. Le constructeur va ainsi intégrer ces technologies dans ses systèmes hyperconvergés, tout en permettant une orchestration des serveurs hébergeant les conteneurs depuis l’offre OneView. Les conteneurs sont au cœur de la stratégie d’infrastructure composable poursuivie par HPE pour sa vision Hybrid IT.

Cet accord est tout récent, l’arrivée des offres Docker au sein du catalogue de HPE étant effective depuis l’été 2016. Les clients de la société suivent avec intérêt cette approche. « Ils sont clairement en phase d’étude de l’utilisation des conteneurs, avec comme point central les microservices, qui permettent de composer plus facilement des applications », précise Pascal Rabier.

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