Où sauvegarder ses données : sur site ou dans le Cloud ?

Selon le type et le volume de données, la sauvegarde sera plus optimale sur site ou dans le Cloud. Si les deux dispositifs présentent des avantages et des inconvénients, tous deux nécessitent de vérifier régulièrement la qualité des données sauvegardées et de tester les processus.

Sauvegarder ses données consiste à les dupliquer et à les stocker en dehors de la salle informatique de l’entreprise. Ce lieu d’hébergement peut être situé à l’autre bout du bâtiment, dans une autre entité du groupe, chez un prestataire extérieur ou dans le Cloud. Chacune de ces solutions présente des avantages et des inconvénients.

Caractéristiques de la sauvegarde sur site

Pratiquée depuis toujours, la sauvegarde en local consiste à dupliquer les données de l’entreprise sur des supports physiques (serveurs, bandes…) et à les stocker dans une salle autre que la salle informatique. Cette duplication des données nécessite d’étudier les informations à sauvegarder, le processus et le temps de conservation des fichiers.

« Faire le choix d’un dispositif local oblige l’entreprise à investir dans l’acquisition de matériel et à disposer de compétences internes pour identifier les données à sauvegarder, la façon de procéder et paramétrer les machines. Une data archivée de façon incomplète, c’est-à-dire sans les éléments nécessaires à sa reconstruction, ou une donnée répliquée sur du matériel défaillant est une data perdue ! C’est pourquoi il est indispensable de tester les sauvegardes et de pratiquer des simulations d’incidents pour s’assurer que le process et le matériel fonctionnent bien », assène Amaury Crenet, Cloud et Infrastructure Manager chez TVH Consulting.

Côté avantages, faire le choix d’une sauvegarde locale permet de dupliquer de grands volumes de données très rapidement et sans risque de piratage. En cas d’incidents, ce dispositif offre une reprise d’activité de l’entreprise dès la réparation du serveur achevée.

Avantages et inconvénients du Cloud

Faire le choix de la sauvegarde dans le Cloud affranchit l’entreprise d’achat de matériel. Les coûts sont considérés comme des dépenses d’exploitation (Opex) et non comme des dépenses d’investissement (Capex).

« Le Cloud permet de dimensionner la sauvegarde selon les besoins de l’entreprise et dispense de faire des investissements dans une capacité de stockage maximale qui serait sous-exploitée. Par ailleurs, le Cloud décharge l’entreprise du paramétrage de la solution, mais nécessite des compétences en gestion de sauvegarde pour restaurer les données en cas d’incident », souligne notre intervenant.

En revanche ce dispositif n’est pas adapté à tout type de sauvegarde. Selon notre expert, le transfert des données par Internet se prête mal aux entreprises qui ont une grande quantité de fichiers. « Le transfert de bases de 200 Go ou 300 Go est très long et s’expose à des risques d’interruption du processus ou de corruption. »

Le choix du Cloud impose aussi quelques précautions en termes de contrat avec le prestataire autour notamment de la confidentialité des données et de leurs lieux de stockage. « Si le prestataire retenu est un Cloud public, il peut arriver que pour des raisons de licences et de droits, ce prestataire soit contraint de fermer ses accès suite à une attaque en justice due à des problèmes de piratage d’informations. Dans ce cas, l’entreprise cliente voit ses propres accès fermés et se retrouve dans l’incapacité de récupérer ses données, » insiste Amaury Crenet.

Enfin, il est possible pour une entreprise dont le SI est hébergé chez un prestataire de bénéficier de son infrastructure (datacenter et connexion Internet dédiée) pour sauvegarder les données de l’entreprise dans deux de ses datacenters.

Plus les données de l’entreprise seront volumineuses et critiques plus il sera pertinent de réaliser la sauvegarde en local ou chez un prestataire. Mais que ce soit sur site ou dans le Cloud, il est impératif de tester très régulièrement le process et de vérifier la qualité des données sauvegardées pour contrôler qu’elles ne soient pas altérées et qu’elles soient 100 % récupérables en cas d’incident.