Connexion inter-sites :  des solutions « à la demande » s’affirment jusqu’à l’international

Les communications entre sites distants des entreprises vont de plus en plus reposer sur des solutions Cloud. En parallèle, avec le ‘On demand’ du SD WAN, les télécoms sont à l’heure du Cloud : les scénarios d’interconnexion WAN se modernisent, avec le rajout d’options ‘Software Defined’

Les entreprises qui développent leur activité sur plusieurs sites et, le plus souvent, à l’international, comprennent vite l’intérêt des solutions Cloud. Qu’elles disposent ou non d’un Cloud privé (externalisé ou non), ces entreprises optent facilement pour des applications en mode SaaS (Software-as-a-Service)  – comme les RH (Workday ou SAP Success Factor…), les outils bureautiques Office 365 (sur le Cloud Azure de Microsoft) ou encore les Google Apps pour entreprise (Google Cloud) ou même les progiciels de gestion (cf. Cegid ou Sage, qui y sont venus, après Compta.com, Zephir, etc.).

Car avec le Cloud, il est clair que les déploiements sont accélérés, notamment à l’international. Selon IDC, les dépenses en matière de clouds externalisés enregistreront un taux de croissance annuel moyen (CAGR) de 11% pour atteindre 45,7 milliards de dollars en 2021.

A une condition : du haut débit

L’accès à des services Cloud partout dans le monde est une réalité. Mais encore faut-il s’assurer de la qualité des liaisons. S’il s’agit de réseaux avec priorisation des flux (typiquement avec le protocole Multi-protocol label switching dit MPLS), les critères de performances vont être au rendez-vous sur la base de contrats avec SLA (Service Level Agreement) mais le tarif n’est pas modique…

C’est pourquoi l’émergence des offres télécoms SD-WAN (Software Defined – wide area network) présente un intérêt réel.

L’un des objectifs est de permettre d’agréger des liaisons télécoms économiques (typiquement des connexions internet SDSL voire ADSL dans certains pays) afin de garantir des hauts débits en permanence.

Des mécanismes de redondance et de ‘load balancing‘ (équilibrage de charge entre plusieurs liens) apportent des garanties réelles de qualité de service.

Les solutions Software Defined appliquées aux réseaux de longue distance font leur preuve depuis plusieurs années, par exemple chez Nuage Networks (Alcatel/Nokia), Riverbed (prévu par Orange), Versa Networks (adopté par Colt) ou VeloCloud Networks.

Quels avantages ?

Les offres SD-WAN présentent plusieurs atouts pour la connexion des sites : la prise en charge d’accès multiples (MPLS, Internet, réseaux mobiles 3G/4G), la sélection et le routage dynamique des liaisons (donc la capacité de répartir la charge entre plusieurs liaisons) ou encore une interface simplifiée pour la gestion du réseau (jusqu’à une activation automatique des ressources pour les sites distants).

Un SD-WAN permet également de gérer plusieurs réseaux VPN (Virtual Private Networks, avec des tunnels de donnée chiffrées en entrée et en sortie), ou encore des pare-feu, des passerelles Web, etc.

Avec Versa Networks, entre autres, toutes ces fonctions dites NFV (Network Function Virtualization) sont accessibles sur site à partir d’une simple plateforme PC x86 standard. Donc économique et très facile à installer car en grande partie pré-paramétrée, par défaut, notamment pour les fonctions de sécurité (pare-feu).  

Le cabinet d’études Gartner prévoit que d’ici à la fin de 2019, 30% des entreprises utiliseront des produits SD WAN dans toutes leurs succursales, contre moins de 1% aujourd’hui.

En Europe, l’adoption du SD-WAN devrait fortement progresser car plus des deux tiers des entreprises externalisent déjà la gestion de leur WAN auprès d’un prestataire de services réseaux.

Ethernet à la demande, ‘as a service’…

Sur les réseaux métropolitains à très haut débit (MAN pour Metropolitan Area Networks sur fibre optique), le provisionnement automatique des ressources réseaux répond également à un besoin croissant.

A partir d’un portail en libre-service, un opérateur comme Colt permet à ses clients de réserver et d’activer autant de bande passante que nécessaire, et pour une durée déterminée.

La procédure de réservation et d’activation ne prend que quelques minutes. Les coûts peuvent être forfaitaires ou facturés à l’heure, selon l’utilisation.

Pour un tel service, l’opérateur est déjà en mesure de relier, à la demande, plus de 5 000 établissements dans 11 pays européens. Et à l’international, il dispose de sa propre infrastructure aux Etats-Unis et en Asie (suite à l’acquisition de l’opérateur japonais KVH).

De telles liaisons à la demande peuvent servir typiquement à relier deux sites informatiques importants. Elles peuvent être étendues à l’international, vers un ou plusieurs data centers.

A titre indicatif, Colt supporte déjà en Europe l’interconnexion de 400 datacentres, avec des aires partagées, ainsi que la connexion à de grands sites d’activité (comme le quartier d’affaires Parisien La Défense).

Et plus de 10% de ces datacentres disposent déjà de capacités de pilotage à distance, ce qui permet d’ouvrir de nouvelles connexions en temps réel, sans nécessité d’une intervention physique. 

L’accès au Cloud public facilité

Enfin, les opérateurs ont également travaillé sur la connectivité vers le Cloud public.

Ainsi, Colt a développé un partenariat avec Microsoft pour Azure et avec Amazon Web Services (AWS). En pratique, Microsoft Azure ExpressRoute (Colt) assure une connexion bidirectionnelle fixe, dédiée et sécurisée entre les différents sites de l’entreprise et le cloud Azure.

Le service est assuré à partir d’un parc de 24 000 bâtiments dans le monde.

En résumé, les solutions d’interconnexion de sites ‘On demand’ sont désormais très flexibles. Elles permettent de répondre aux besoins des métiers ou des développeurs, avec un temps de réaction très court -puisque c’est le client lui-même qui déclenche la réservation et l’activation, et cela pour des besoins momentanés, avec des débits ajustables à la demande.

Et la facturation est sans surprise, puisqu’elle suit exactement la consommation des services. Plus que jamais le client, ou son ‘out-sourceur’, peut prendre les commandes.

 

Le principe d’agrégation de liens dans le SD-WAN. Source : Colt