Orange va saisir l’Autorité de la Concurrence sur la fusion SFR-Numericable

Orange entend profiter de la fusion entre SFR et Numericable pour remettre à plat les inégalités de traitement fiscal entre les supports cuivre, câble et fibre, ainsi que l’accès aux programmes TV.

Orange va saisir l’Autorité de la concurrence dans le cadre de la fusion SFR-Numericable validée début avril, annonce le Financial Times qui a interviewé Stéphane Richard, le patron de l’opérateur historique. L’objet de la plainte porte sur des questions de régulations et de taxes différentes entre les infrastructures câble, fibre et cuivre à l’heure où Numericable espère obtenir l’accord de l’Autorité de la concurrence dès le prochain trimestre.

« Nous allons défendre une égalité de traitement entre le câble, le cuivre et la fibre », déclare Stéphane Richard. Il met en avant la différence d’application de la TVA entre les trois supports. Le dirigeant s’inquiète également de la question de l’accès aux contenus TV sur lesquels, de par son métier historique de fournisseur de chaînes TV, le câblo-opérateur dispose d’un avantage sur la concurrence.

Période de stabilité concurrentielle

Avantage jusque là masqué par le modeste volume de clients (1,7 million de clients au total, dont 291 000 au seul service TV, selon les résultats du 1er trimestre 2014) mais qui pourrait profiter aux plus de 5 millions d’abonnés résidentiels de SFR à l’issu de la fusion.

Laquelle inaugure une consolidation du marché français des télécoms français qui devrait entrer dans une période de stabilité concurrentielle. « SFR-Numericable sera très endetté, il y a un grand point d’interrogation sur Bouygues, et Free doit faire de lourds investissements dans le futur, souligne Stéphane Richard. Les acteurs disposent d’une capacité limitée pour être très agressifs en termes de baisse de prix. »

Mouvements à venir en Angleterre et Espagne

Cette nouvelle procédure succède à celle lancée, en début de mois, à l’encontre de l’accord de mutualisation entre SFR et Bouygues Telecom sur les réseaux mobiles. Orange estime l’accord anti-concurrentiel en regard de l’ampleur (plus de 50% de la population) et de la méthode du partage (région par région) envisagé.

A un niveau plus international, Stéphane Richard a également indiqué au quotidien économique sa volonté d’ouvrir le capital d’EE, l’opérateur britannique codétenu avec Deutsche Telekom, à des investisseurs ou à travers une introduction en Bourse. Orange a également des objectifs d’expansion en Espagne à travers l’éventuelle acquisition de l’opérateur fixe Jazztel. Laquelle n’est pour l’heure pas à l’ordre du jour alors que le marché du câble connaît une « bulle » spéculative, notamment suite au récent rachat de Ono par Vodafone pour 7,2 milliards d’euros.


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