La consommation de data sur mobile augmente toujours plus

La consommation de data sur mobile continue d’augmenter à travers le monde

De 100 Go de data par jour dans le monde entier en 1992, à 1,5 Go par personne et par jour actuellement. La consommation de données mobiles a explosé en presque 30 ans. Rappelons que la data représente le nombre de données téléchargées sur mobile via Internet. Sa croissance impressionnante peut s’expliquer par différentes causes.

La démocratisation de la 4G+ et de la 5G<

Il y a eu la 3G, la 4G, puis la 4G+. Place désormais à la 5G. Celle-ci, par rapport à la 4G et à la 4G+, se caractérise par la faible latence et la faible consommation électrique. La 5G propose un débit presque dix fois plus rapide que les réseaux 4G et 4.5G. Elle permet qu’un grand nombre de connexions mobiles s’effectuent en même temps. La 5G permet également d’aborder l’Internet des objets, qui désigne l’interconnexion entre l’Internet et des objets, dans des lieux et des environnements physiques.

Actuellement, l’Europe est encore en retard face à d’autres pays dans l’acquisition de la 5G. La 4G représente encore la moitié des abonnements. La marche en avant vers la 5G devrait changer la donne.

Les abonnements 5G avec un appareil compatible 5G ont augmenté dans le monde de 70 millions lors des trois premiers mois de 2021, pour parvenir à environ 290 millions. Dans l’hexagone, 2 millions de nouveaux utilisateurs devraient voir le jour en 2022. Selon une prévision d’Ericsson, la 5G pourrait ainsi représenter un tiers des forfaits mobiles en 2026.

Conséquence du déploiement mondial de la 5G, la consommation moyenne mondiale de données mobiles pourrait atteindre près de 35 Go à la fin de l’année 2025, d’après une étude d’Ericsson, une entreprise suédoise de télécommunications.

De nouveaux débits pour de nouveaux usages

Pour l’instant, à cause de certaines contraintes, le bénéfice apporté par la 5G ne saute pas aux yeux.  Les avantages apportés pourraient cependant aider au développement de nouveaux usages.

Cela pourrait principalement permettre le développement du visionnage de vidéos en haute qualité sur mobile. La 5G devrait ainsi amener le développement de nouveaux formats vidéos ; 4K, 8K, HDR, 360°.En effet, le temps de téléchargement baisse drastiquement entre la 4G à la 5G. Par exemple, l’enregistrement d’un film HD de 10 Go met 7 minutes en moyenne sur 5G, contre 30 minutes avec la 4G. La 5G permettrait aussi l’accroissement de la réalité virtuelle et augmentée sur ce même support.

Ainsi, dans les pays où la 5G occupe une place importante, comme en Asie du Sud Est et en Inde, le réseau de cinquième génération sert surtout au visionnage de streaming vidéo en haute qualité, comme sur les plateformes Netflix, Youtube, Disney + ou TikTok.

A Singapour par exemple, Singtel, l’un des opérateurs de télécommunications, n’hésite pas à montrer dans ses magasins des usages relativement innovants pouvant être réalisés avec la 5G. Comme des livres en réalité augmentée, qui permettent d’additionner aux pages réelles des images ou des animations virtuelles en 2D ou 3D. Il faut pour cela que le livre soit en contact avec un mobile ayant l’équipement adéquat. Des compétitions d’e-racing, qui permettent de piloter des voitures miniatures, sont aussi mises en avant. Avec la liaison 5G, le pilote voit en direct les images d’une caméra embarquée. Il peut actionner les freins ou les vitesses quasi instantanément.

Autre exemple, en Corée du Sud, pays où la 5G a été déployée en premier, la 5G est utilisée sur le terrain du metaverse. Cet univers fictif comporte des mondes virtuels connectés et visibles grâce à la réalité augmentée. La plateforme mobile permet d’interagir avec d’autres utilisateurs grâce à des avatars.

Les forfaits 100 Go, 150 Go et même 200 Go deviennent habituels

En France, la 5G a été officiellement lancée en novembre 2020. Elle est disponible dans les grandes villes. Conséquence de ses capacités, les utilisateurs demandent une enveloppe de data toujours plus grande. C’est ainsi que l’habituel forfait mobile proposé, de 10 GO par exemple, est peu à peu supplanté par un forfait 100 GO, 150 GO ou même 200 GO. L’augmentation est donc spectaculaire.

La pollution numérique s’amplifie

La 5G aggrave malheureusement la pollution numérique. Rappelons que la pollution numérique désigne les formes de pollution amenées par le secteur informatique. Elle prend en compte les émissions de gaz à effet de serre, la contamination chimique, la destruction de la biodiversité et la production de déchets électroniques.

Si la 5G permet d’utiliser une énergie moindre pour une performance meilleure, une antenne 5G consomme trois fois plus qu’une antenne 4G, à consommation constante. Le déploiement d’antennes, qui permet d’offrir une meilleure couverture, entraîne aussi des conséquences environnementales mauvaises.

Le déploiement de la 5G pourrait aussi amener les mobiles non compatibles à finir dans la poubelle. La construction de mobiles compatibles pourrait intensifier la demande des « minerais du sang » (tungstène, étain, tantale, or), présents en Afrique, et dont l’utilisation finance parfois la guerre civile. Sans parler par exemple du risque d’augmentation de la pollution de rivières brésiliennes amené par le développement de l’industrie minière de l’étain et du tantale, qui sert à la construction de mobiles.

Autre cause de pollution numérique préoccupante, l’augmentation de films streaming en 4K, avec  l’utilisation de la 5G. D’après le think tank The Shift Project, la consommation de streaming vidéo serait responsable d’environ 1 % des émissions mondiales de CO2. Ainsi, l’accroissement de la 5G entraînerait, d’après une étude du Haut Conseil pour le climat, une hausse de 18 à 45% de l’empreinte carbone du secteur numérique en France d’ici à 2030. Les centres de données comme Amazon ou Netflix utilisent d’ailleurs encore beaucoup les énergies fossiles, ce qui n’est également pas écologique du tout.

Avoir un comportement plus éco-responsable

Alors, plutôt que de caricaturer ceux proposant un moratoire pour le déploiement de la 5G en « amish », mieux vaut amener les personnes à être plus responsables dans leur façon d’utiliser le mobile. Ce qui est important à l’heure où 73% des Français n’ont pas conscience de la notion d’écologie digitale, d’après une étude menée par Occurrence pour l’ONG Digital for the Planet.

Différentes pistes existent dans ce sens. Par exemple, en choisissant en priorité les appareils reconditionnés, moins chers et moins polluants, lors de l’achat d’un mobile. Ou encore, en désactivant la lecture automatique sur Facebook ou Youtube.  Cela permet de ne pas consommer inutilement de la data. Ou encore, en ne cédant pas à la facilité de passer par un assistant virtuel pour toutes les tâches, par exemple pour passer automatiquement telle ou telle chanson. Le fait d’effectuer par soi-même cette action,  lorsqu’on est en mesure de le faire, permet de ne pas utiliser vainement de la data. Autre action facile à mettre en place : éteindre ses appareils lorsque l’on est absent. Cela permet une économie d’énergie importante. Autant de « petites » actions essentielles, à l’heure où la planète souffre de plus en plus de nos excès et de notre déconnexion, paradoxalement, à elle.