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Blockchain, la révolution collaborative qui nous veut du bien

Une approche révolutionnaire de la donnée

La plupart des systèmes que nous connaissons sont basés sur un modèle centralisé : ils s’articulent autour d’un tiers de confiance et ne peuvent fonctionner que si les utilisateurs placent une entière confiance en lui, comme par exemple la carte bancaire avec les banques. A l’inverse, les blockchains proposent un modèle décentralisé et égalitaire dans lequel tous les acteurs impliqués, aussi appelés « nœuds », font autorité.

Dans une blockchain, les éléments stockés peuvent être de tout type (monnaie, contrat, donnée, etc.), ils sont ajoutés chronologiquement et il est impossible pour un utilisateur de modifier ou supprimer ceux déjà inscrits. Chacun des « nœuds » dispose des mêmes droits pour ajouter des éléments, en consulter l’intégralité et participer à la validation de nouvelles données.

Ce nouveau modèle offre donc les caractéristiques les plus avancées en matière de sécurité, de traçabilité, d’immuabilité et de distribution.

Des évolutions majeures à anticiper

Véritable révolution technologique, la blockchain est promise à un bel avenir. Les plus visionnaires imaginent même que son impact sera, un jour, comparable à celui qu’a eu internet dans notre quotidien. Cette prédiction se réalisera peut-être.

Ce dont on est sûr en revanche, c’est que le processus de maturation et d’adoption se comptera en années, comme ce fut le cas d’ailleurs pour internet, imaginé au début des années 70 et adopté massivement deux décennies plus tard.

Ce décalage s’explique. D’abord,  les entreprises vont devoir transformer leur SI pour l’adapter aux blockchains. Ensuite, cela passera nécessairement par une montée en compétences des salariés de ces mêmes entreprises sur ces nouvelles technologies et éventuellement par un changement des modes d’organisation avec l’apparition de nouveaux métiers (responsable blockchain, juriste spécialisé, etc.).

Les têtes de gondole de la blockchain

Les retailers commencent à proposer à leurs clients de nouveaux services basés sur des blockchains. En améliorant la traçabilité de leurs produits et en renforçant la sécurité alimentaire, les acteurs du secteur cherchent à rassurer des consommateurs de plus en plus exigeants dans leur recherche du mieux manger et du mieux vivre.

Produits alimentaires ou pas, elle va pouvoir leur apporter des informations certifiées sur l’origine, les étapes d’élaboration (en s’assurant par exemple que des enfants n’ont pas travaillé à leur fabrication) et de transformation (avec l’utilisation de pesticides).

Carrefour s’est lancé en mettant en œuvre la première blockchain alimentaire en France pour sa filière poulets fermiers d’Auvergne vendus à plus d’un million d’unités par an. Via un QR code, les clients ont accès désormais à de très nombreuses informations sur la traçabilité et l’origine des produits.

Une autre enseigne va lancer tout prochainement une solution basée sur la blockchain afin de tracer la provenance et la transformation de ses produits textiles. Ces nouveaux services sont aujourd’hui des « nice to have ». Certains vont s’imposer et devenir à terme des « must have ».

Un avenir prometteur… à construire 

Aujourd’hui, seuls quelques précurseurs proposent des services utilisant des blockchains. Or, le potentiel qu’elles laissent entrevoir promet une multiplication des acteurs qui penseront les usages de demain. On peut imaginer que d’ici quelques années, l’extension de la notion de traçabilité couvrira toute la vie d’un produit.

Lors de l’acquisition d’un téléphone portable sur le marché de l’occasion, l’acheteur pourra facilement et en toute confiance vérifier que l’origine du produit n’est pas frauduleuse, que des réparations ont été effectuées, qu’il peut encore profiter de la garantie constructeur et bénéficier d’une preuve d’achat.

Dans cette recherche de nouveaux services et usages, JD.COM, une des plus grosses plateformes chinoises B2C, vient de lancer un programme « AI catapult » qui vise à incuber des startup travaillant sur les blockchains et s’intéresse plus particulièrement à celles ciblant le e-commerce et le marketing.

Les initiatives autour des blockchains ne se limitent pas au retail. Les banques, les assurances, l’industrie pharmaceutique et mêmes certaines institutions (certains pays africains pour la gestion du cadastre et une poignée de pays européens pour le vote)  expérimentent largement sur ce sujet. Les acteurs qui ne prendront pas le train à temps risquent fort d’accuser un retard sur la concurrence.

Attendons-nous ainsi à voir émerger de nouveaux services et cas d’usages qui s’appuieront sur les blockchains. Certains ne survivront certes pas à l’épreuve du consommateur mais d’autres vont tirer leur épingle du jeu, transformer notre façon de consommer et s’imposer comme des standards.

Youssef Chihani et Benjamin Tracol, Consultants senior chez CGI Business Consulting

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