Pour gérer vos consentements :
Categories: Sécurité

La confidentialité des conversations GSM n’est plus garantie !

Karsten Nohl vient de lancer un pavé dans la mare des opérateurs de télécommunication. Ce spécialiste de la sécurité a réussi à casser le système de chiffrement A5/1, utilisé pour la transmission de 80 % des conversations GSM.

Il a présenté le résultat de ses travaux lors du 26e Chaos Communication Congress, organisé par le célèbre Chaos Computer Club. Voici un lien pointant vers la présentation effectuée lors de cette occasion. Au final, il aura fallu 23 ans pour découvrir comment casser l’algorithme A5/1. Il est vrai que les tables permettant de décoder les flux chiffrés pèsent 128 petaoctets et nécessiteraient plus de 100 000 ans de temps de calcul pour être traitées sur un unique PC.

Le spécialiste allemand a résolu le problème de deux façons. Tout d’abord, il a défini un livre de codes d’une taille de seulement 2 To, qui reste toutefois suffisant pour déchiffrer 50 % ou 99 % des communications (suivant les cas). De plus, il a mis à profit les technologies modernes (GPU Computing ou utilisation de composants reprogrammables), afin d’accélérer la vitesse de calcul. Avec un ensemble comprenant 40 GPU CUDA, trois mois sont suffisants pour casser un flux. Un réseau de calcul distribué sera parfaitement en mesure d’effectuer cette opération en quasi temps réel.

L’A5/1 Cracking Project permet d’accéder au code source des outils utilisés par Karsten Nohl. La communauté les a adaptés à des composants capables d’effectuer des traitements parallèles à grande vitesse, comme les GPU ou le Cell. Les tables de codes ne sont pas publiques, mais il semblerait qu’elles soient accessibles sur les réseaux P2P. Au préalable, il conviendra de capturer les flux, une opération réalisable à partir de certains récepteurs, coûteux, mais distribués dans le commerce.

Certes, le code utilisé pour l’A5/1 peut être modifié afin de rendre le livre de codes inexploitable. De plus, les opérateurs prévoient de basculer vers l’A5/3, un algorithme plus robuste. Karsten Nohl n’est cependant pas optimiste : décrypter de tels flux est toujours possible (quoique la puissance de traitement nécessaire soit encore hors de notre portée) et l’A5/3 utilise les mêmes clés que l’A5/1, ce qui constitue une faiblesse en terme de sécurité.

Recent Posts

AWS prend ses distances avec VMware version Broadcom

Broadcom a repris seul la main sur la vente de l'offre VMware d'AWS... qui, dans…

6 heures ago

Avec ZTDNS, Microsoft essuie les plâtres du zero trust appliqué au DNS

Microsoft expérimente, sous la marque ZTDNS, une implémentation des principes zero trust pour le trafic…

9 heures ago

Atos sur la voie d’un sauvetage ? Point de situation

Accord de principe entre créanciers, propositions de reprise, discussions avec l'État... Le point sur le…

11 heures ago

AWS abandonne WorkDocs, son concurrent de Dropbox

Un temps pressenti pour constituer le socle d'une suite bureautique AWS, Amazon WorkDocs arrivera en…

3 jours ago

Eviden structure une marque de « serveurs IA »

Eviden regroupe cinq familles de serveurs sous la marque BullSequana AI. Et affiche le supercalculateur…

3 jours ago

SSE : l’expérience se simplifie plus que les prix

Le dernier Magic Quadrant du SSE (Secure Service Edge) dénote des tarifications et des modèles…

3 jours ago