Comme en France, la Grande-Bretagne met actuellement en place sa nouvelle carte d’identité électronique et biométrique. Comme en France, il s’agit de mieux lutter contre les fraudes et le terrorisme international. Louable intention. Mais comme en France, le projet suscite une véritable levée de boucliers.
D’abord les britanniques ne sont guère habitués à ce type de document. La carte d’identité n’est plus obligatore depuis plus d’un demi-siècle. Cette carte sera sécurisée et intégrera une puce électronique dans laquelle seront stockés l’état civil du porteur et plusieurs éléments biométriques. Conséquence, de nombreuses organisations de défense des libertés individuelles craignent que cette carte soit une nouvelle étape dans la logique de surveillance des citoyens mis en place depuis plusieurs années par le gouvernement Blair. Et qui dit données stockées, dit fichier centralisé. Ce qui effraie ces associations. Mais pas seulement. Microsoft s’est ainsi déclaré très inquiet face à ce fichier centralisé, l’estimant faillible en de nombreux points. Des failles qui pourraient être facilement exploitées par des pirates ou des criminels. Selon des experts en sécurité de l’éditeur, la technologie proposée est truffée de vulnérabilités: le potentiel de brèches est énorme » a ainsi déclaré Jerry Fishenden, VP sécurité chez Microsoft UK, cité par nos confrères de Silicon.com. Et d’ajouter: « Je suis très inquiet: autant de données personnelles et biométriques stockées au même endroit, c’est un risque énorme. Tous les spécialistes de la biométrie le disent: les données biométriques doivent être stockées localement ». La firme a fait part de ses inquiétudes au Home Office (ministère de l’Intérieur) mais regrette que les fabricants et équipementiers se taisent. Il faut dire que le marché est énorme: plusieurs milliards de livres sterling. Et chacun veut sa part du gâteau.
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