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Logiciel : les 100 premiers éditeurs français portés par une croissance de près de 10 %

Le Truffle 100, le classement des 100 premiers éditeurs de logiciels français réalisé par le fonds Truffle Capital et le cabinet d’études CXP, signe une nouvelle année de croissance, avec une progression de 9,8 % du chiffre d’affaires cumulé de ces 100 sociétés en 2016. Au total, celui-ci pèse désormais 7,9 milliards d’euros pour la partie édition de logiciels seule (certaines sociétés ont d’autres activités), contre 7,5 milliards en 2015. La croissance est certes un peu moindre qu’un an plus tôt (10,1 %), mais la progression reste très solide. Et les éditeurs peuvent continuer à s’appuyer sur une excellente rentabilité de 9,3 %, identique à celle enregistrée un an auparavant. Au total, les 100 premiers éditeurs français ont dégagé 1,26 milliard d’euros de bénéfices, plus de deux fois plus qu’il y a deux ans.

Ces bons indicateurs ont permis à l’industrie française du logiciel d’investir 1,24 milliard en R&D sur 2016. Et, comme les années précédentes, près de trois quarts des éditeurs n’envisagent pas de délocaliser cette activité stratégique. 74 % des éditeurs du Truffle 100 affirment posséder déjà une offre Saas à leur catalogue, un marché qui a progressé de 28 % en 2016 en France selon CXP.

Le mastondonte Dassault Systèmes

Sur ce cru 2016, Dassault Systèmes consolide un peu plus sa mainmise sur le logiciel français. A lui seul, l’éditeur d’outils de CAO et de PLM pèse plus d’un tiers du classement et génère un chiffre d’affaires dans le logiciel près de 5 fois supérieur au n°2, Sopra Steria. Il représente aussi rien moins que la moitié du total des bénéfices engrangés par tous les acteurs du Truffle 100.

Notons toutefois que la SSII de Pierre Pasquier, présente dans les logiciels bancaires et les RH, classe aussi dans le top 5 sa spin-off Axway (5ème du classement). Monté sur le podium l’an dernier, Murex conserve son troisième rang et creuse même l’écart sur son successeur immédiat, Cegedim.

Les ‘petits’ peinent à grossir

Si, dans le haut du classement, les sociétés ont tendance à grossir rapidement – le 50ème du Truffle100 générant désormais 24,5 millions de chiffre d’affaires (contre 15,3 seulement en 2010) –, la progression est plus souffreteuse pour le 100ème. En 2016, celui-ci (Syspertec) dégageait 8,6 millions d’euros de chiffres d’affaires, soit ‘seulement’ 1,6 million de mieux qu’en 2010. Un constat qui renvoie à la difficulté de l’écosystème hexagonal à produire des champions du logiciel en grand nombre.

Bernard-Louis Roques

« L’effort national d’investissement en R&D et en capital-innovation est dangereusement insuffisant, explique Bernard-Louis Roques, le directeur général et co-fondateur de Truffle Capital (actionnaire principal de NetMediaEurope, l’éditeur de Silicon.fr). L’investissement en capital-innovation est 50 fois plus élevé aux Etats-Unis qu’en France… Rapporté au nombre d’habitants, il est 8 fois plus élevé en Israël, 3 fois plus en Norvège, 2 fois plus en Suisse. L’appétit boursier pour les valeurs technologiques est trop faible pour permettre l’émergence d’un nombre important de champions nationaux et garantir leur indépendance. »

Flécher 2 % de l’assurance-vie vers l’innovation

Un constat assez sombre qui ne s’est toutefois pas traduit, en 2016, par une vague de prise de contrôle d’éditeurs français par des intérêts étrangers. En 2016, Cegid, le n°6 du classement, est certes passé sous le contrôle de deux fonds d’investissement, Silver Lake Partners et AltaOne. Truffle Capital a toutefois décidé de le maintenir dans son classement des éditeurs français, le siège de la société restant dans l’Hexagone, pour l’instant en tout cas. Les autres opérations de fusions-acquisitions de l’année (les rachats de Cassiopae, Business Document et Irium) ont été menées au profit d’éditeurs figurant également dans le Truffle 100 (respectivement Sopra Steria, GFI et Isagri).

Parmi le top 100 français, seuls 26 éditeurs sont cotés à ce jour, tout juste une unité de mieux par rapport à 2015. « Il est temps de compléter la chaîne du financement de l’innovation, en y accrochant le dernier maillon qui lui manque, l’épargne », martèle Bernard-Louis Roques, qui propose de flécher 2 % de l’encours de l’assurance-vie vers le capital-innovation et les sociétés innovantes. Une réorientation des fonds de l’assurance-vie que pousse également Tech in France auprès du nouveau président, Emmanuel Macron.

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Crédit photo : McIek / Shutterstock

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