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Les méthodes agiles, totem de la DINUM

Combien est-il acceptable de payer pour une suite collaborative à l’état de l’art ? Du côté de la DINUM, on vise 50 € par utilisateur par an.

La DSI de l’État donne cet exemple dans sa nouvelle feuille de route. En toile de fond, une résolution : se fixer des objectifs clairs de coût des outils numériques. Et une stratégie que cette démarche devra accompagner : construire une offre européenne.

Dans ce cadre, la DINUM entend rehausser son niveau de participation aux programmes numériques de l’UE. Elle évoque, en particulier, le « Dites-le-nous une fois » et le chantier de l’authentification unifiée.

Sur ce dernier point, un regret : l’absence d’un tel système dans l’État pousse chaque entité à s’équiper d’outils multiples sans interopérabilité. La DINUM déplore plus globalement le « défaut de notoriété » de ses produits. Même si le catalogue comprend des références comme le RIE (réseau interministériel de l’État) et Tchap (messagerie ; 500 000 usagers revendiqués).

Vers un « datalab » à la DINUM

Sur le volet data, ce n’est pas tant le manque de matière qui pose problème que la réticence des détenteurs à la mettre à disposition. La DINUM choisit d’y voir la conséquence d’incertitudes quand à l’interprétation des différents cadres juridiques. Elle souligne, en parallèle, la vétusté des SI des administrations et la difficulté à les faire évoluer pour qu’ils participent à cette circulation. Ainsi que la difficulté à attirer et à retenir des profils dans les métiers de la data.

Principale solution envisagée : le « datalab ». Cet incubateur de projets endossera la responsabilité juridique et technique des innovations ne pouvant émerger facilement dans les périmètres d’un ministère. Il fournira pourra « bénéficier de ressources humaines de la DINUM en data science ».

Pour compléter le datalab, il est question d’un guichet dédié du FTAP (Fonds pour la transformation de l’action publique) doté de 10 M€. Et, pour aider à institutionnaliser les API existantes, d’une doctrine de contrôle par le distributeur et non par le producteur de données. Une logique qui doit notamment permettre d’éviter de redemander aux usagers des informations que l’administration détient déjà.

Où l’on reparle de méthodes agiles

La DINUM compte beaucoup sur le modèle des start-up d’État (beta.gouv), lancé voilà dix ans. Équipes pluridisciplinaires, évolutions incrémentales, mesures d’impact au fil de l’eau… Elle espère l’appliquer aux grands projets numériques des ministères.

En arrière-plan, un constat : l’impact de ses recommandations « demeure relatif ». Elle en veut pour preuve le nombre de projets qui ne respectent pas leur cadrage initial. À fin 2022, le glissement budgétaire moyen était de 24 %. Le glissement calendaire, de 26 %. Des dérives « en augmentation, avec plusieurs projets de plusieurs dizaines de millions d’euros en difficulté manifeste ».

« Il n’est plus envisageable […] de lancer des chantiers de systèmes d’information […] qui n’aient pas d’objectif d’impact minimal clairement définis », résume la DINUM. Pour identifier les zones de difficulté, elle songe à un levier : des « conférences numériques ». Les ministères y présenteraient leurs principaux projets. Et pour diffuser la « culture de l’agile », elle pense au mécanisme des contrats de réussite.

Photo d’illustration © denizbayram – Adobe Stock

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