Interxion ouvre à La Courneuve son septième datacenter en six ans. Et ce dernier est de taille : 9200 m² en très haute densité à 2,5 kW au m², 64 MW sur site, le plus puissant en France. Et un investissement de 130 millions d’euros.
Présent exclusivement sur le marché des datacenters de ville, le géant hollandais, coté à Wall Street, avec ses 32 bâtiments implantés dans 13 villes, occupe 27 % de part de marché et enregistre une croissance annuelle de 20 %, apportée pour moitié par ses clients.
Entretien avec Fabrice Coquio, président d’Interxion France.
Fabrice Coquio – Paris 7 est un bâtiment majeur pour deux raisons. Premièrement, nous devons anticiper d’héberger dans 5 à 10 ans des machines qui n’existent pas encore, mais qui entraineront une augmentation de 15 % par an de la consommation électrique au mètre carré. Nos enregistrons également de plus en plus de contrats à long terme. Et nous devons continuer de les accompagner au même endroit, donc disposer de puissance électrique.
Deuxièmement, pour accompagner la migration de l’informatique vers de nouveaux usages et plateformes, comme le cloud, public – nous hébergeons Microsoft Azure -, privé ou hybride, il faut que le prestataire puisse abaisser son coût, ce qui impose la virtualisation et donc la haute densité. Nous évoluons vers le cloud en hub, avec une infrastructure dessinée pour cela. Notre ingénierie intégrée nous permet de jumeler haute disponibilité et sur mesure.
80 % des sociétés françaises n’ont pas encore externalisé leur datacenter. Le marché est porté par beaucoup de vagues, nous sommes actuellement sur celle de l’informatique communicante et de la donnée.
Si nous constatons une unicité technologique des datacenters, nous devons traiter avec les législations européennes et locales. Nous devons également disposer d’un choix large d’opérateurs et de backbones. C’est pourquoi nous plaçons nos datacenters à proximité immédiate des cœurs de backbones, afin également d’être ‘cross connect’, avec plus de 12.000 connexions fibres opérateurs sur 7 datacenters.
C’est également là qu’il y a concentration de clients. Tout cela demande du savoir-faire, c’est pourquoi il y a peu d’entrants.
Le cloud va changer le modèle de facturation, et entrainer la révolution des moyens techniques disponibles, dont la haute densité.
Pas pour le moment. D’abord parce qu’il n’y a pas d’uniformité du réseau. Il n’y a véritablement de réseau que sur les plateformes des grandes villes économiques. Ensuite nous suivons la concentration des dépenses IT. L’Île-de-France représente 72 % des dépenses IT.
Enfin nos établissements reçoivent du public, en moyenne 250 personnes par jour. Nous exerçons un seul métier, nous concevons, construisons et opérons des datacenters. Nous n’avons pas vocation à aller au delà.
À suivre en page 2 : Tier4, clients étrangers, réduction des coûts et pont mort…
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