Pour gérer vos consentements :

Microsoft admet désactiver les antivirus tiers, jugés incompatibles

Une posture surprenante de la part de Microsoft, mais la firme de Redmond a admis la désactivation de certains antivirus d’autres éditeurs dans Windows 10. Raison invoquée : des problèmes de compatibilité. Robert Lefferts, responsable de la sécurité au sein de la division Windows et Devices, a indiqué dans le blog Microsoft Security que « les équipes en charge d’assurer la compatibilité des applications ont constaté que 95% des PC sous Windows 10 comprenaient un antivirus compatible avec Windows 10 Creator Update ». Il ajoute que « pour un petit nombre d’applications nécessitant encore une mise à jour, nous avons élaboré une fonctionnalité uniquement pour les antivirus qui incitent les utilisateurs à installer une nouvelle version après la mise à jour de Windows 10. Pour cela, nous avons désactivé temporairement certains éléments des antivirus quand la mise à jour s’installe ».  La désactivation est justifiée pour des questions de protection des utilisateurs face aux risques d’incompatibilité.

Cette intervention arrive à un moment où Kaspersky a déposé officiellement plainte auprès de la Commission européenne et du régulateur allemand de la concurrence pour des pratiques anticoncurrentielles de la part de Microsoft. Les faits reprochés sont les mêmes, Microsoft abuse de sa position dominante en privilégiant au sein de Windows 10 son offre de sécurité Windows Defender. Eugène Kaspersky s’est exprimé à plusieurs reprises pour demander à la firme de Redmond de rectifier le tir. Quelques avancées ont été faites, mais elles ne sont pas suffisantes au goût de l’entrepreneur russe.

Un screen ballot en Europe pour les antivirus ?

Dans le blog, Robert Lefferts rappelle que Microsoft offre aux entreprises de nombreuses possibilités pour s’assurer que leur logiciel est compatible avec les dernières versions de Windows via le programme Windows Insider. Un point contesté par Kaspersky qui prétend que Microsoft accorde seulement 6 jours avant la mise à jour pour s’assurer que son logiciel est compatible. Une pratique anticoncurrentielle car de son côté Microsoft dispose de plus longtemps pour adapter Windows Defender aux évolutions de Windows 10.

Cette histoire n’est pas sans rappeler l’expérience d’Internet Explorer où Microsoft privilégiait son navigateur par rapport à d’autres. L’Union européenne avait condamné l’entreprise américaine à adopter le système du screen ballot, une page invitant les utilisateurs à choisir le navigateur qu’il souhaitait installer. A l’époque, Microsoft s’était défendu en poussant des arguments de sécurité et de performance. Une rengaine qui ne lui avait pas porté chance.

A lire aussi :

Microsoft corrige encore Windows Defender en toute discrétion

UE : Kaspersky assigne Microsoft pour abus de position dominante

Recent Posts

Cybersécurité : Darktrace dans l’escarcelle de Thoma Bravo

La société britannique de cybersécurité Darktrace a accepté une offre de rachat de 5,32 milliards…

6 heures ago

Étude Trends of IT 2024 : comment les managers IT développent leurs projets

Silicon et KPMG lancent la deuxième édition de l'étude Trends of IT. Cette édition 2024…

8 heures ago

Atos : l’Etat veut acquérir les activités souveraines

Le ministère de l'économie a adressé une lettre d'intention à la direction d'Atos pour racheter…

10 heures ago

Arnaud Monier – SNCF Connect & Tech : « Notre moteur, c’est l’innovation et nous procédons par incrémentation »

Directeur Technologie de SNCF Connect & Tech, Arnaud Monier lance une campagne de recrutement pour…

12 heures ago

Etats-Unis : les grands de l’IT licencient au nom de l’IA

Les grands de l'IT suppriment des milliers de jobs au nom du déploiement de. Une…

12 heures ago

Appel de Rome : Cisco rejoint Microsoft et IBM pour une IA éthique

Quatre ans après l’appel de Rome - un pacte présenté en 2020 par le Vatican…

12 heures ago