Pour gérer vos consentements :

SAP et le cloud : une trajectoire qui divise

Les investisseurs ont-ils compris la logique du cloud ? Certains analystes en doutent ; tout du moins en ce qui concerne SAP.

L’éditeur allemand commence tout juste à se remettre d’une dégringolade en Bourse. Le cours de son action a perdu près de 30 % en une journée. C’était lundi 26 octobre, au lendemain de la communication des résultats trimestriels.

À cette occasion, SAP a officialisé des prévisions financières revues à la baisse, à court comme à moyen terme*. L’issue de la crise sanitaire est encore trop incertaine, déplore-t-il. D’autant plus qu’on assiste à une vague de reconfinements.

La planche de salut ? Le cloud, martèle Christian Klein. Dans le contexte actuel, la demande croît et la transition s’accélère, affirme le patron du groupe. Il en veut pour preuve les quelque 30 000 clients passés en production depuis le début de la pandémie.

SAP, boussole cloud pour Wall Street ?

« Nous ne pouvons pas pousser nos clients vers des offres sur site alors qu’ils veulent aller dans le cloud », assure le dirigeant. Et cela implique d’adresser aux marchés des signaux moins favorables. Ou du moins interprétés comme tels.

Mais les bases d’interprétation sont-elles bonnes ? Plus d’un analyste IT fustige la « vision court terme » des marchés. Et chacun trouve des motifs d’optimisme : maintien des revenus sur l’activité de maintenance, résultats solides pour le segment cloud « Intelligent spend » (Ariba + Fieldglass), croissance de S/4HANA sur la base installée…
Certains posent aussi la question de la pertinence du « tout cloud ». Particulièrement sur les marchés encore insuffisamment matures, où l’infrastructure est limitée. Et estiment plus globalement qu’il existe une « courbe d’apprentissage » pour Wall Street… comme pour SAP, qui devra adapter sa communication à ce modèle économique.

En attendant, l’éditeur promet d’aider les clients que la crise Covid a affectés. Son engagement : des reports d’échéance. Dans l’absolu, les indicateurs de trésorerie sont favorables à une telle démarche. Sur les 9 premiers mois de 2020, le cash-flow a dépassé les 5 milliards de dollars, en hausse de 54 % d’une année sur l’autre.

* SAP vise 22 milliards d’euros de revenus cloud à l’horizon 2025, sur un C. A. global de 36 milliards. Pour ce qui est du court terme, Christian Klein tente de rassurer en évoquant, pour le 3e trimestre 2020, une croissance cloud « supérieure à celle des concurrents »… à condition d’exclure Concur.

Photo d’illustration (bureau SAP à Buenos Aires) © SAP / Silvio Serber

Recent Posts

Meta Horizon OS sera-t-il le Windows ou l’Android de la VR ?

Sous la marque Horizon OS, Meta va ouvrir le système d'exploitation des casques Quest à…

13 heures ago

Treize ans après, fin de parcours pour Women Who Code

Après avoir essaimé dans 145 pays, la communauté de femmes de la tech Women Who…

18 heures ago

Broadcom : la grogne des fournisseurs et des utilisateurs converge

Les voix du CISPE et des associations d'utilisateurs s'accordent face à Broadcom et à ses…

20 heures ago

Numérique responsable : les choix de Paris 2024

Bonnes pratiques, indicateurs, prestataires... Aperçu de quelques arbitrages que le comité d'organisation de Paris 2024…

2 jours ago

Programme de transfert au Campus Cyber : point d’étape après un an

Le 31 mars 2023, le PTCC (Programme de transfert au Campus Cyber) était officiellement lancé.…

2 jours ago

Worldline fait évoluer sa gouvernance des IA génératives

Nicolas Gour, DSI du groupe Worldline, explique comment l’opérateur de paiement fait évoluer sa gouvernance…

2 jours ago