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Se débarrasser du poids de l’existant pour approcher le SI idéal (tribune)

Le poids de l’existant. Point n’est besoin d’en dire plus, l’argument est imparable. « Ce que vous me présentez est bien beau, mais c’est bon pour une start-up, alors que chez nous, avec notre existant… » De fait, les systèmes en place sont une réalité, ils ont demandé de l’investissement, en temps, en argent, en compétences et, surtout, ils fonctionnent. De façon plus ou moins optimale, mais ils fonctionnent. Alors quand on entend parler de Cloud, de digital, de mobilité, d’architectures orientées données, de micro-services reliés par des API, il est normal de s’inquiéter : « Comment tout cela pourra-t-il s’intégrer, cohabiter avec l’existant ? Les équipes informatiques sauront-elles gérer cela ? Les collaborateurs ne seront certainement pas prêts… »

Le problème, c’est quand cet argument imparable du poids de l’existant devient un prétexte pour ne rien changer ou, au mieux, ne faire évoluer son système d’information qu’à la marge. De nombreux prestataires et éditeurs de logiciels ont d’ailleurs joué sur cette corde sensible de l’optimisation de l’existant, pour ne pas effrayer leurs clients. Les systèmes se retrouvent ainsi très finement paramétrés pour une tâche précise et souvent exploités aux limites de ce qu’ils peuvent apporter, qu’il s’agisse des fonctionnalités ou des performances.

Cout-circuiter la DSI ?

Avec des systèmes soumis à une telle tension, impossible de prendre une autre direction – de pivoter comme on dit dans les start-up -, voire de simplement répondre à des besoins simples mais non prévus. C’est la principale raison du développement du « Shadow IT », cette informatique informelle mise en place par les utilisateurs eux-mêmes, qui a culminé ces dernières années avec le succès des éditeurs de solutions SaaS auprès des métiers souhaitant court-circuiter les DSI pour répondre plus rapidement à leurs besoins spécifiques.

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Du point de vue des métiers, les DSI ont le mauvais rôle : ils sont jugés dans l’ensemble « pas réactifs, voire réfractaires à l’innovation ». Ces derniers se défendent alors en invoquant le poids de l’existant : les systèmes doivent être maintenus en état de marche, et les DSI et leurs équipes n’ont pas les moyens de tout faire !

Non à l’IT bimodale

Peut-on sortir de ce cercle vicieux sans pour autant doubler le budget de la direction informatique ? Nos recherches et nos entretiens avec des DSI nous amènent à penser que oui. Cela nécessite de jouer sur trois tableaux. D’abord, l’optimisation de l’existant par l’automatisation et le passage au Cloud quand cela est possible, de façon à dégager des marges de manœuvre mais aussi à préparer l’avenir du SI en lui apportant de la flexibilité. Ensuite, revoir l’organisation interne de la DSI en instaurant non pas une IT bi-modale, avec d’un côté les exploitants de l’existant et de l’autre les créateurs de services innovants, mais en créant pour des durées courtes des équipes ad hoc, pluri-disciplinaires, selon les sujets à aborder. Enfin, cela doit s’appuyer sur une vision à long terme de ce que doit devenir le système d’information. Pour cela, rien de tel que de démarrer d’une page blanche et imaginer un SI tel qu’on souhaiterait qu’il soit, à la fois pour répondre aux enjeux actuels et suffisamment agile pour relever les défis futurs. Il sera temps ensuite d’étudier comment faire évoluer son existant et ses différentes briques pour s’approcher le plus possible de ce SI idéal.

C’est à ce voyage que nous vous convions lors de la session d’ouverture du Forum CXP Group, le 15 juin prochain (Silicon est partenaire de cet événement).

Par Olivier Rafal, vice-président Digital Business Innovation au CXP Group

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Photo via Visualhunt

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