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La voiture 100 % autonome : une hérésie ?

Considérant les risques auxquels est confrontée la robotique dans des environnements extrêmes, la voiture 100 % autonome est une mauvaise idée, d’après David Mindell, ingénieur, historien et professeur au sein des divisions ingénierie systèmes et aéronautique du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Un projet ayant un niveau d’automatisation élevé (proche de 10, sur une échelle de 1 à 10) n’a pas forcément plus de succès qu’un projet reposant sur l’équilibre entre l’homme et la machine, déclare-t-il dans un entretien au MIT News. Plus de 40 ans d’histoire en témoignent, selon lui.

L’automatisation totale est un mythe

Pour Mindell, l’autonomie totale de machines dotées d’ordinateurs de bord, récepteurs et capteurs, est un mythe. Il prend pour exemple le projet Apollo. Ce programme spatial de la Nasa a permis d’envoyer sur la lune des astronautes américains à six reprises entre 1969 et 1972. Initialement, ces missions lunaires devaient être totalement automatisées et les astronautes se contenter du rôle de passagers passifs. Après mûre réflexion, des fonctions critiques ont été confiées aux astronautes. Selon l’ingénieur, le niveau moyen (5) d’automatisation du vaisseau spatial a finalement donné aux astronautes « un véritable contrôle sur les alunissages », et contribué à la réussite du projet.

David Mindell prend un autre exemple, celui des avions de ligne équipés de systèmes embarqués complexes, dont le pilote automatique. Malgré les accidents qui marquent les esprits, « l’aviation commerciale est extrêmement sûre. Cela s’explique en partie par la présence de systèmes techniques, mais ces systèmes ne sont pas parfaits, et les gens sont le ciment qui maintient ces systèmes [en bon état de marche] », explique Mindell, qui est lui-même un pilote qualifié. « Les pilotes de ligne effectuent toujours de petites corrections, relèvent des erreurs, reprennent les contrôleurs aériens », ajoute-t-il.

Y a-t-il un pilote dans l’auto ?

Il est donc « raisonnable d’espérer » que les fonctionnalités autonomes des véhicules à venir permettront de « réduire la charge de travail » des conducteurs, d’après Mindell, qui est l’auteur d’un livre sur le sujet (« Our Robots, Ourselves »). Selon lui, l’automatisation totale peut faire l’objet de recherches, mais ne devrait pas être l’objectif à atteindre pour l’industrie automobile et ses partenaires. Encore au « stade embryonnaire », selon le cabinet Gartner, les véhicules connectés et auto-pilotés devraient être 250 millions à circuler sur les routes dans le monde d’ici 2020.

Lire aussi :

Gartner met la voiture connectée au sommet de son Hype Cycle
La sécurité des voitures connectées étudiée sur toutes les coutures

crédit photo © vichie81 – shutterstock

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