Pour gérer vos consentements :
Categories: Cybersécurité

Cybersécurité : ce que l’ANSSI ambitionne avec les CSIRT territoriaux

Le saviez-vous ? L’acronyme CERT, pour « Computer emergency and response team », est une marque déposée de l’université Carnegie-Mellon. Cette dernière ne s’oppose toutefois pas à son utilisation par des tiers.

Pour autant, l’ANSSI lui préfère le terme générique de CSIRT (Computer security incident response team). En tout cas dans le cadre de France Relance.

Le volet cybersécurité de ce plan national réunit une enveloppe de 136 millions d’euros pour 2021-2022. Il est question de la répartir comme suit :

Les CSIRT régionaux ciblent les « acteurs de taille intermédiaire ». Nommément, les PME, les ETI, les collectivités territoriales de plus de 5000 habitants et les associations de dimension nationale. Objectif : leur fournir un service de réponse à incident de premier niveau, complémentaire à ce que proposent les prestataires locaux*. Idéalement, cela couvrira :

– Centraliser les déclarations d’incidents cyber
– Les qualifier et transmettre les premiers bons réflexes aux bénéficiaires
– Mettre les victimes en relation avec les organisations chargées de les accompagner dans la résolution (prestataires ; police et gendarmerie)
– Effectuer une veille des vulnérabilités et des correctifs de sécurité
– Analyser l’état de la menace cyber visant les bénéficiaires
– Partager les connaissances en la matière au sein du réseau des CSIRT

Les acteurs étatiques, OIV/OSE, métropoles, départements et régions sont hors du périmètre ciblé : la gestion de leurs incidents se fait avec l’ANSSI. Les particuliers, les TPE, les collectivités de moins de 5000 habitants et les associations locales sont quant à eux invités à déclarer leurs incidents sur Cybermalveillance.gouv.fr.

Du C2RC aux CSIRT

La création des CSIRT régionaux mobilise deux leviers principaux. D’une part, un apport financier, sous forme de subventions. Montant maximal : un million d’euros par bénéficiaire, pour soutenir les deux premières années d’activité. De l’autre, un accompagnement méthodologique, à travers un programme d’incubation. D’une durée de quatre mois, il devra permettre de :

– Rédiger la charte d’utilisation et de fonctionnement du CSIRT (base : RFC 2350)
– Concevoir une feuille de route de mise en œuvre (base : référentiel SIM3)

La première session d’incubation devait, à l’origine, se tenir entre septembre et décembre 2021. Finalement, on a pris un peu de retard sur le calendrier initial : ce sera de février à juin 2022. Avec un premier panel de 7 régions officialisé ce 11 janvier.

– Bourgogne-Franche-Comté
– Centre-Val de Loire
– Corse
– Grand Est
– Normandie
– Nouvelle-Aquitaine
– Région Sud

Cette dernière fait office de précurseur. Un C2RC (Centre de ressources régional cyber) y a effectivement été inauguré en octobre 2020, à Toulon.

« Parcours de cybersécurité » : une initiative en amont

Une deuxième session est prévue pour la période septembre-décembre 2022. Chaque région aura alors – espère l’ANSSI – son CSIRT. Il s’agira alors de les rendre pleinement opérationnels pour fin 2024 au plus tard. Et, sans attendre, les intégrer à l’InterCERT-FR. Ce réseau réunit des organismes qui ont des activités d’IRT (Incident response team) sur le territoire français. Une cinquantaine d’entités en sont aujourd’hui membres. Dont une bonne partie du CAC 40.

À son lancement, un CSIRT « [pourra] réunir 3 à 4 [sic] analystes dont 2 jeunes diplômés », nous explique-t-on. Avec une référence aux formations initiales labellisées SecNumedu.

L’ANSSI déploie une autre offre de service dans le cadre de France Relance. Son objet : élever le niveau de sécurité des SI existants. Elle prend deux formes, détaillées ci-dessous. Par « organisations au service des citoyens », il faut entendre « social, santé, formation, audiovisuel et sécurité ».

Le dispositif a démarré en avril 2021. Avec une centaine de bénéficiaires. Il est question d’en ajouter autant tous les trimestres jusqu’à fin 2022.

L’ANSSI finance intégralement le « pack initial » (sensibilisation, formation, audit, élaboration du plan de sécurisation). Elle cofinance les « packs relais » (prestations ciblées).

* Les CSIRT référenceront les prestataires labellisés par l’ANSSI et/ou par Cybermalveillance.gouv.fr (« ExpertCyber »).

Illustration principale © Per Bengtsson – Shutterstock

Recent Posts

GPT-4o : où, quand et pour qui ?

OpenAI orchestre un déploiement très progressif de GPT-4o, y compris de ses capacités multimodales.

1 jour ago

Nom de domaine : Twitter définitivement remplacé par X

Elon Musk avait racheté le nom de domaine X.com à PayPal en 2017. Depuis juillet 2023,…

1 jour ago

Microsoft propose une délocalisation hors de Chine à ses ingénieurs IA et Cloud

Des centaines d'ingénieurs en IA et cloud travaillant pour Microsoft se voient proposer de quitter…

1 jour ago

Du « Monde » à Reddit, le point sur les partenariats data d’OpenAI

Reddit s'ajoute à la liste des « partenaires data » d'OpenAI. Qui rejoint-il ?

1 jour ago

Comment Younited a appliqué la GenAI au crédit conso

Younited a utilisé PaLM 2 puis Gemini pour catégoriser des transactions bancaires en vue de…

1 jour ago

Processeurs : les États-Unis fabriqueront 30 % des puces avancées d’ici 2032

Les États-Unis vont tripler leur capacité nationale de fabrication de puces et contrôler 30 %…

2 jours ago