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Google Street View fait des vagues en Australie aussi

L’étau se resserre sur Google. Aux quatre coins du monde, les enquêtes se multiplient au sujet de son service de navigation virtuelle qui a collecté, « par erreur », des données personnelles lors du passage des Google cars, fouineuses, sniffeuses de données personnelles. Depuis dimanche, le moteur de recherche est aussi sous le coup d’une enquête en Australie.

Dur dur d’être Google. Les excuses d’Eric Schmidt, PDG de Google, le 3 juin dans le Financial Timesn’y changeront rien. Les uns après les autres, les pays se mobilisent et dénoncent juridiquement les pratiques du moteur de recherche. Il y a quelques semaines, l’Allemagne ouvrait une enquête, mais déjà, avant cela, le géant américain avait reçu une missive des CNIL européennes regroupées dans le G29* le priant « d’intégrer les principes fondamentaux de protection de la vie privée dès la conception de nouveaux services en ligne ».

Collecte de Google, « l’une des plus importantes violations de la vie privée de l’histoire »

Si la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés en France mène aussi « un contrôle de Google » depuis le 19 mai, l’affaire est autrement plus corsée au pays des kangourous. D’après les informations du Brisbanetimes.com citées par LeMonde.fr , le moteur de recherche aurait en effet un vieux contentieux avec l’un des membres du gouvernement australien, le ministre des télécommunications, Stephen Conroy.

Il y a peu, ce ministre accusait Google de « l’une des plus importantes violations de la vie privée de l’histoire » avec cette collecte de données sur les réseaux wifi. Un visible retour de boomerang puisque le moteur de recherche avait critiqué ce même ministre quelques mois auparavant.

Selon Lemonde.fr, Google dénonçait un « projet de filtrage [du gouvernement] estimant qu’il présentait un risque pour la liberté d’expression. Pouvoir publier sur des sujets controversés est essentiel à la démocratie. L’homosexualité était un crime en Australie jusqu’en 1976. Initialement présenté comme une mesure contre la pédopornographie, [ce] projet de filtrage [touche] aussi la pornographie classique ou des sites faisant l’apologie de l’anorexie, comme l’a révélé la publication d’une liste de sites bloqués ».

« La récupération de données par la société était prévue et délibérée »

Des avocats américains à la poursuite du moteur de recherche affirment d’ors et déjà que Google savait qu’il récupérait des données personnelles. Pire, ils soutiennent que « la récupération de données personnelles par la société était prévue et délibérée… », publie 20minutes.fr .

Dans ce cas, les minauderies du moteur de recherche offusqué par les menaces concernant la liberté d’expression australienne pèse bien peu dans la balance. Tout en présentant ses excuses dans le quotidien économique le 3 juin dernier, Eric Schmidt reconnaissait aussi que des «données personnelles telles que des coordonnées bancaires [aient fait] partie des données recueillies».

Le PDG de Google a néanmoins accepté la semaine dernière de diffuser la liste des données collectées à’Allemagne, à l’Espagne et à la France. On pourrait se réjouir de cette collaboration, mais rappelons qu’en 2008 déjà, Google avait accédé aux demandes de la CNIL en « réaffirmant son intérêt pour une meilleure prise en compte de la protection des données ». On voit aujourd’hui le résultat.

* Le G29, groupe de travail réunissant l’ensemble des Commissions Nationales Informatique et Libertés européennes et présidé depuis 2008 par la CNIL française.

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