Combien un hyperscaler peut-il économiser en prolongeant la durée de vie de ses équipements ? A priori, entre deux et trois milliards de dollars par an. C’est en tout cas dans cette fourchette que tombent les « trois grands » du cloud.
Du côté d’AWS, on est passé, sur l’année 2020, à quatre ans de durée de vie pour les serveurs. Contre trois auparavant. Résultat : des charges de dépréciation et d’amortissement réduites de 2,7 milliards de dollars. Et 2 milliards de bénéfice net supplémentaire.
Même évolution chez Microsoft sur l’exercice fiscal 2021, achevé en juillet. Le groupe américain a aussi prolongé la durée de vie de ses équipements réseau, de 2 à 4 ans. Bilan : sur l’exercice en question, 2,7 milliards de dollars de plus sur le résultat opérationnel. Et 2,3 milliards sur le résultat net.
Qu’en est-il chez Google ? Son année fiscale 2021 étant alignée sur le calendrier, on n’a de données que sur 9 mois. Mais les bénéfices sont du même ordre : 2,1 milliards de moins en dépréciation et 1,7 milliard de plus sur le résultat net.
Chez Amazon aussi, on est aligné sur l’année calendaire. Au 3e trimestre, la branche cloud a dégagé 16,11 milliards de dollars. Soit environ 15 % du chiffre d’affaires global du groupe. Cette proportion était de 12 % il y a un an.
La progression d’AWS contribue à celle des revenus sur la partie « services ». À 55,9 milliards de dollars, ils dépassent désormais les « produits » (54,9 milliards).
Le résultat opérationnel d’AWS atteint aussi un nouveau palier, à 4,883 milliards de dollars. Quant à la marge, elle repasse au-dessus de 30 %.
Pour Google Cloud, on ne parle pas encore de rentabilité. Le résultat d’exploitation reste dans le rouge (-644 M$), du fait notamment des charges de rémunération. Mais l’activité perd désormais moins d’argent que le segment « other bets », qui regroupe projets de long terme.
Sur le trimestre, les revenus de Google Cloud tutoient les 5 milliards de dollars. Soit un peu moins de 8 % du C. A. groupe. Leur progression annuelle (+45 %) est comparable à celle de la publicité (+43 % pour YouTube ; +44 % pour le search et autres).
Concernant Azure, pas de chiffres précis, sinon un indicateur : +50 % de revenus d’une année sur l’autre. Microsoft inclut l’activité dans le segment « Intelligent Cloud ». Ce dernier comprend aussi SQL Server, Windows Server, Visual Studio, System Center et GitHub. Ses revenus trimestriels avoisinent 17 milliards de dollars (+31 % sur un an). Ils dépassent autant ceux du segment « Productivity and Business Processes » (essentiellement Office, Dynamics et LinkedIn ; +22% à 15 milliards) que de « More Personal Computing » (informatique cliente ; +12 % à 13,3 milliards).
Ces résultats s’entendent pour le 1er trimestre de l’exercice fiscal 2022.
Illustration principale © montisj – Adobe Stock
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