Pour gérer vos consentements :

Les attaques DDoS en pleine expansion au 1er trimestre 2017… ou pas

Le volume des attaques DDoS a encore augmenté en 2017. Au cours du premier trimestre, leur nombre a progressé de 380% par rapport à la même période de 2016, rapporte Nexusguard. L’entreprise spécialisée dans les solutions préventives d’attaques par déni de service distribué s’est appuyé sur les données collectées à l’échelle mondiale auprès de ses clients entreprises et opérateurs mais aussi des honeypots (pièges à attaquants), scanner de botnet et autre analyse de trafic entre les cyber-assaillants et leurs victimes.

Puissance et durée en hausse

La fréquence des attaques DDoS n’est pas la seule à la hausse. Celle de leur puissance aussi. Dans son rapport, Nexusguard avance qu’une attaque de 275 Gbit/s s’est illustrée le 14 février, jour de la Saint Valentin. Le taux d’attaques puissantes (plus de 10 Gbit/s) a progressé significativement au cours du trimestre passant de plus de 48% en janvier à plus de 64% en mars. Elles constituent désormais plus de 23% des attaques, dont 2,67% dépassent les 200 Gbit/s.

La fréquence des attaques DDoS s’accélère selon Nexusguard

Les durées battent aussi des records. Le Nouvel an chinois, le 28 janvier, a vu une charge qui a duré plus de 67 heures (4 060 minutes). Pour la grande majorité (48%), les durées des pilonnages dépassent 90 minutes. Et plus de 4% vont au-delà de 24 heures. La société précise encore les attaques HTTP ont augmenté de plus de 147% entre le dernier trimestre de 2016 et le premier de 2017 (4 053 attaques contre 1 640) sur un total de 15 842 qui s’est limité à 37,6% de croissance sur la période.

De plus en plus d’attaques multi-vecteurs

Plus inquiétant encore, « les attaques multi-vecteurs ont joué le rôle de premier plan », considèrent les auteurs du rapport. Au cours du premier trimestre, à peine 31% des attaques étaient lancées à partir d’un unique vecteur. Près de 30% des attaques s’appuient aujourd’hui sur deux techniques d’attaques et plus de 20% sur trois. Un certain nombre (1,35%) utilisent même jusqu’à 6 et même 10 vecteurs d’attaque. De fait, les tentatives de saturation des réseaux par HTTP composent aujourd’hui près d’un quart des vecteurs de charges (24,36%) devant les tentatives d’interruption TCP/IP (TCP Flag Invalid) qui constituent plus d’une attaque sur cinq (20,28%). Les assauts via les protocoles TCP SYN, UDP et par fragmentation IP suivent à hauteur de 17,17%, 13,85% et 6,96% respectivement.

Sous l’angle régional, c’est aux Etats-Unis que les DDoS se sont le plus abattus (23,75%) avec la Chine (17,83%) et le Japon (15,35%). L’Europe arrive ensuite à travers l’Allemagne (7,78% des attaques) et la France (6,69%). Notons que, selon Nexusguard, Proxad, l’infrastructure d’Iliad notamment utilisée par Free, constitue l’un des principaux réseaux utilisés pour les DDoS par réflexion avec près de 12% des attaques juste derrière AS-Pnaptor de PNAP (30,6%). Un autre réseau français, celui d’OVH, arrive en 8e place (5,8%).

Moins de DDoS chez Akamai

Les résultats de Nexusguard contredisent néanmoins ceux d’Akamai. Dans son rapport sur « l’Etat des lieux d’Internet/Sécurité » du premier trimestre 2017, le fournisseur de CDN (content delivery networks) enregistre une baisse annuelle de 30% du nombre total des attaques DDoS sur la période. Et le nombre de celles à plus de 100 Gbit/s est tombé de 19 à 2. Qui plus est, l’attaque la plus puissante du trimestre n’a pas dépassé les 120 Gbit/s même si les DDoS qui génèrent plus de 100 Gbit/s restent « suffisamment courants pour être préoccupants ».

Le tendances des attaques DDoS est à la baisse chez Akamai

Néanmoins, les deux entreprises s’accordent sur l’usage de plus en plus fréquent des botnets d’objets connectés pour actionner des attaques durables et à forte charge. « Les réflecteurs SSDP, généralement des terminaux IoT grand public, restaient la principale source d’attaques DDoS par réflexion au 1er trimestre », considère Akamai dans son document. « L’exploitation des vulnérabilités qui résultent [des appareils IoT mal sécurisés] a alimenté la croissance rapide de Botnets, qui, à leur tour, fournissent aux attaquants une myriade d’adresses IP détournées, leur permettant de lancer des attaques sophistiquées plus longtemps », indique Nexusguard.


Lire également
Les attaques DDoS, l’autre machine à cash des cybercriminels
Attaques DDoS : une facture moyenne de 2,5 M$ pour les entreprises
Quand le protocole CLDAP amplifie les DDoS

Recent Posts

Ce qui change avec la version 2024 du référentiel d’écoconception de services numériques

Un an et demi après sa publication initiale, le RGESN est mis à jour. Tour…

4 heures ago

Microsoft x Mistral AI : l’Autorité britannique de la concurrence renonce à enquêter

Le régulateur britannique de la concurrence renonce à une enquête approfondie sur le partenariat de…

6 heures ago

MFA obligatoire sur Azure : ce que prépare Microsoft

À partir de juillet 2024, Microsoft imposera progressivement le MFA pour certains utilisateurs d'Azure. Aperçu…

10 heures ago

Informatique quantique : Pasqal vend un premier ordinateur en Arabie Saoudite

La pépite française de l'informatique quantique Pasqal va installer un ordinateur quantique de 200 qubits…

11 heures ago

Incident « sans précédent » chez Google Cloud : que s’est-il passé ?

Le fonds de pension australien UniSuper a vu son abonnement Google Cloud supprimé - et…

12 heures ago

GPT-4o : où, quand et pour qui ?

OpenAI orchestre un déploiement très progressif de GPT-4o, y compris de ses capacités multimodales.

3 jours ago