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Categories: Réseaux

R. Lloyd, Cisco: ‘ Internet, nouvelle génération est là!’

Certains considèrent qu’il est urgent de construire un nouvel Internet. Une alliance d’industriels, avec Juniper, veut poser des jalons autour du projet ‘Infranet’. Qu’en pense Cisco?

Robert Lloyd: Cisco occupe un positionnement unique, comme fournisseur de solutions réseau « de bout en bout », pour oeuvrer à la convergence. C’est logique que la concurrence cherche à lancer des initiatives. Mais le but est le même: il faut optimiser les réseaux. Or cette optimisation ne peut se faire que si l’on travaille sur l’ensemble des composants du réseau, sans oublier IPV6. Il faut compter encore au moins 2 à 3 ans de développement et de consolidation avant que nous en soyons au NGN « next generation network ». La bande passante à haut débit va être disponible du coeur du réseau jusqu’aux utilisateurs, à la maison, comme au bureau! C’est là notre engagement! C’est la raison d’être notre méga-routeur CR-1. Certes, il peut bien y avoir des alliances. L’essentiel pour Cisco, c’est de s’en tenir à des standards. Le protocole de prioritisation MPLS est une des briques, mais il y a aussi IP Edge, le multi-service, multi-protocole (Frame relay, ATM, xDSL, et les accès mobiles, Wi-Fi, Wimax, etc.). Et la troisième brique, selon nous, ce sont les « Integrated service CPE » ou équipements, terminaux avec services intégrés (accès aux contenus, protection contre les intrusions, etc.). Le terme de virtualisation est un peu à la mode. Mais c’est aussi une réalité. Certains analystes estiment que Cisco gardent encore ses cartes, et pourrait faire un coup, par exemple, dans les réseaux de stockage ou SAN…

Robert Lloyd: Le concept de virtualisation des ressources est une tendance majeure. Nous nous sommes adaptés, nous avons changé notre modèle de partenariat avec l’industrie: le contrat OSM fait que, dans les solutions de stockage, nous sommes partenaires d’IBM, de HP, d’EMC et d’Hitachi… Ce n’est pas rien. Car avec la virtualisation des moyens, c’est tout le « data center » des entreprises qui est remis à plat. Là encore, nous sommes dans une transition sur 2 à 3 ans. La phase 2, ce sera au coeur des entreprises, avec la mutualisation des ressources système et réseau. La phase 3 sera celle des ressources applicatives, avec la prise en compte des contrats de type SLA (service level agreements ou engagements de service) jusqu’aux applications. Quant à une entrée en force dans les solutions de stockage, je n’ai pas de scoop! Nous sommes satisfaits de la pénétration de notre ‘switch director’ MDS 9000 (commutateur spécialisé), qui a progressé de +160% en un an. Nous nous intéressons au « data center » de l’entreprise, c’est stratégique, mais nous y allons via des partenariats. Vous évoquez la mobilité, Wi-Fi, Wimax… Or, Cisco ne se positionne pas très explicitement dans les réseaux sans fil, et laisse parler des plus petits, spécialistes comme Aruba, Aerospace, non?

Robert Lloyd: La réalité, c’est que nous sommes crédités de 50% du marché des WLAN 802.3 en entreprise (offre Aironet), et nous sommes numéro un dans le WLAN/Wi-Fi avec notre filiale Linksys. Pour le Wimax, c’est très différent du Wi-Fi: c’est de l’accès local, régional. Le problème actuel est que l’industrie a besoin d’une standardisation, nous l’attendons. Mais clairement, nous travaillons sur la mobilité large bande; c’est l’axe stratégique de la convergence des services et des accès (xDSL, Wi-Fi, mobile 3G (UMTS/ CDMA). Voyez l’acquisition de P-Cube, il y a quelques mois: c’est exactement ce créneau. S’agissant de la sécurité des réseaux, on a le sentiment que Cisco avance à petits pas, laissant le champ libre à une multitude d’acteurs, chacun spécialisé -même si vous en achetez régulièrement…

Robert Lloyd: Nous ne sommes pas absents, loin s’en faut! Nous avons réalisé un milliard de dollars de chiffre d’affaires dans la sécurité cette année. Il est vrai qu’il existe beaucoup de partenaires, des spécialistes comme Symantec, Network Associates… mais nous collaborons aussi avec IBM, HP. Nous reconnaissons les compétences de chacun, là n’est pas la question. Notre défi, c’est de rendre les réseaux sûrs et, pour cela, de les rendre « intelligents ». En pratique, cela signifie que nous allons embarquer de plus en plus de protections, de dispositifs de sécurisation sur nos routeurs. Propos recueillis le 15/12/04, à Cannes

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