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Eric Denoyer : 2 millions d’euros pour 1 an de Numericable-SFR

Sa direction à la tête de l’ensemble Numericable-SFR aura été de courte durée. Un peu plus d’un an. Mais elle va payer. Eric Denoyer va bénéficier d’une prime de 2 millions d’euros pour ses services rendus, aussi éphémères soient-ils à la tête de l’opérateur. « Sur avis favorable du Comité des rémunérations et des nominations, le Conseil, au vu de la contribution éminente de Monsieur Eric Denoyer à la mise en œuvre du rapprochement entre SFR et Numericable et à la réussite de cette première année, a décidé de lui accorder une rémunération exceptionnelle de 2 000 000 d’euros au titre de l’exercice 2015 », a indiqué le Conseil d’administration dans un communiqué financier.

Après avoir été nommé directeur général en novembre 2014 lors de la prise effective de contrôle de SFR par Numericable, l’ex-dirigeant avait donné sa démission le 7 janvier dernier lors d’un remaniement du management. Auparavant, il avait officié comme PDG de Completel et Numericable depuis 2011 puis en tant que PDG de Numericable Group en 2013. Ce fidèle de Patrick Drahi, patron de la maison mère Altice, qu’il avait rejoint en 2004 pour consolider le marché du câble en France, va continuer à partager son expertise en prenant un siège au sein du Conseil d’administration et du Comité des rémunérations et des nominations de l’opérateur.

Plus d’un million d’actions

Cette prime conséquente s’ajoute aux 400 000 euros de rémunération fixe annuelle de l’année passée et aux 200 000 euros attendus pour 2016, précise le communiqué. Qui ajoute que l’ex-dirigeant « a mis en œuvre la disposition du plan d’options de souscription d’actions du 7 novembre 2013 permettant que l’intégralité des options non encore acquises au titre dudit plan et attribuées à Monsieur Eric Denoyer devienne définitivement acquise et exerçable ». Un plan qui concerne plus de 1,2 million d’actions au prix de 11,37 euros chacune. Faite le calcul. Cela compensera l’absence de retraite complémentaire, indemnité de non-concurrence ou de départ.

Cette annonce risque de heurter les salariés de SFR confrontés à des plans d’économies drastiques mis en œuvre par la nouvelle direction. Si aucun plan social ne peut intervenir avant avril 2017 (même si les syndicats dénoncent plus de 500 départs volontaires ou forcés en un an), les augmentations de salaires ont été gelées, dénonçaient les syndicats début 2015. Pour 2016, l’ensemble des augmentations des 9 000 salariés du groupe devraient s’élever à 4 millions d’euros, indique la CGT citée par Les Echos.

Un bilan mitigé

Eric Denoyer part dans un contexte mitigé. L’ex-responsable a réussi à redresser la barre des comptes de SFR en remettant ses résultats dans le vert avec un profit net de 103 millions d’euros, selon les derniers chiffres publiés sur le 3e trimestre. Mais l’opérateur n’a pas réussi à retenir ses abonnés. Près de 1,5 million d’entre eux (mobile et fixe) sont partis à la concurrence en un an. Le groupe, qui publiera ses chiffres annuels prochainement, déclare cependant avoir inversé la tendance avec ses offres promotionnelles de fin d’année.

D’autre part, Numericable-SFR a échoué à racheter Bouygues Telecom (même si, pour le coup, Patrick Drahi était plus aux commandes qu’Eric Denoyer sur cette opération). Et les investissements dans le réseau mobile, 4G particulièrement, ont tardé. Ils ont néanmoins été relancés avec l’arrivée de Michel Combes comme PDG du groupe aux commandes d’une nouvelle stratégie industrielle. En interne, si la réorganisation des équipes semble prendre fin, tout n’est pas réglé. A commencer par la refonte du système d’information, pierre angulaire du fonctionnement des offres de l’opérateur et source importante d’économies pointée par Patrick Drahi à l’époque de l’acquisition. Sans oublier la dégradation des relations de l’opérateur avec son client Bouygues Telecom et les nombreuses casseroles judiciaires.

Autant de dossiers que devra traiter le successeur d’Eric Denoyer, Michel Paulin. L’ancien dirigeant de Neuf-Cegetel, actuel directeur général de Meditel (Orange Maroc), prendra ses fonctions à la tête de SFR en mai prochain.


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