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Fibre : Amsterdam opte pour un réseau ouvert et dégroupé

Amsterdam.– La capitale des cafés bruns et des canaux n’a rien à envier à, ses consoeurs européennes en matière de haut débit. Avec une couverture de 87% (pour une population de 700.000 habitants), la ville est plutôt bien lotie. Mais la municipalité a voulu aller plus loin en pensant très tôt à la fibre optique.

En 2001 (déjà!) est lancé le projet CityNet qui vise à fibrer dans un premier temps 40.000 foyers en FTTH (Fibre to the home). Le quartier de Zeeburg (anciens docks) est choisi pour la première phase. Un choix logique : le centre-ville et ses multiples canaux est un cauchemar en termes de génie civil.

Très vite, le modèle économique et technologique qui est choisi tranche singulièrement avec d’autres choix, notamment en France. Basé sur un partenariat public privé, le projet laisse peu de place aux grands opérateurs bataves.

Concrètement, un appel d’offres européen est lancé. L’infrastructure est alors confié à un consortium composé de Draka (un géant de la fibre qui équipe notamment Free en France ), d’une entreprise de travaux public, de la ville d’Amsterdam, des gestionnaires immobiliers et de certains investisseurs. Montant total de la première phase du projet : 18 millions d’euros.

Les opérateurs en place (notamment l’historique KPN), relégués au second plan (c’est à dire à la commercialisation des services au public contre le versement d’une licence) font grise mine. Et font tout pour faire capoter le projet. En vain. Le parlement néerlandais valide finalement cette organisation originale. Il faudra néanmoins attendre 2006 pour voir le premier coup de pioche.

Mais c’est surtout le choix technologique qui attire l’attention. Alors qu’en France, les opérateurs déploient chacun de leurs côtés une technologie différente (GPON pour Orange, point à point pour Free), le réseau CityNet a été pensé dès le départ pour être ouvert et dégroupé.

Objectif : être plus rapide et surtout moins dépendant des opérateurs en situation de position dominante (suivez mon regard…)

Explications. Le réseau a une structure passive et permet des raccordements GPON ou point à point. Il est constitué de trois couches séparées : passive, active et de services. Ce type d’infrastructure permet une grande ouverture pour les opérateurs qui souhaitent se raccorder et pour les services qu’ils souhaitent proposer. Il s’agit donc quelque part d’un réseau optique totalement dégroupé. A ce jour, quatre points de présence (POP) ont été déployés (13.000 fibres par POP).

Evidemment, les travaux n’ont pas été une mince affaire. La ville comporte très peu de possibilités en sous-sol.« Amsterdam est une ville très complexe pour la fibre optique », nous explique Herman Wagter, Managing Director du projet. « Il a fallu creuser un à deux kilomètres par jour de tranchées pour tenir les délais. Et il faudra encore plus de moyens pour le centre-ville qui est très difficile à aborder ».

Il a fallu également convaincre les propriétaires et les syndics; Mais encore une fois, contrairement à la France, il n’ y a pas eu de foire d’empoigne.« Les propriétaires, les bailleurs, les syndics, les associations ont très tôt été impliqués dans le projet, dès 2004 »ajoute Herman Wagter.

Aujourd’hui, 4 opérateurs (dont BBNed) proposent des abonnements fibres. Ils payent une licence (de un à cinq ans) à CityNet afin de pouvoir exploiter le réseau. Le débit théorique est de 100 MB/s symétrique. De notre côté, nous avons constaté un débit de 47 Mb/s dans un café qui a accès au service. L’offre triple-play est pour le moment commercialisé entre 40 et 50 euros par mois.

Reste la question des services. Le très haut débit d’accord mais pour quoi faire. Il y a bien sûr la simultanéité des usages, la haute définition mais est-ce suffisant ? Pour Herman Wagter, « la réduction au minimum de la latence est l’avantage numéro un de la fibre, bien avant le débit. Cet avantage est particulièrement intéressant pour de nombreux publics », affirme-t-il.

Après le quartier de Zeeburg, CityNet va être déployé à Watergraafsmeer et Osdorp. Avec le même modèle : ouvert, souple et surtout… serein.

A voir en page 2 : les photos du déploiement dans Zeeburg

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