Rosny-Sous-Bois – C’est sur un terrain militaire en banlieue parisienne que certains membres de la presse étaient conviés à suivre les méthodes de travail de la Gendarmerie nationale. Unique laboratoire national, le Fort de Rosny abrite pas moins de 1.600 gendarmes, enquêteurs et scientifiques.
A la loupe, les services de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle) et du STRJD (Service technique des recherches judiciaires et de documentation) sont les deux corps chargés des tâches notamment relatives à la traque des délits sur Internet. Le Lieutenant-Colonel Permingeat de la STRJD commente les activités du service : «Nos prérogatives vont de la lutte contre le piratage aux atteintes Cnil en passant par les atteintes diverses visibles sur le Net. Récemment, nous avons beaucoup agi pour recouper des phénomènes d’Happy Slapping (violence gratuite, ndr), de messages suicidaires, du proxénétisme, de fabrication d’explosifs ou de haine raciale. De même nous avons désormais la possibilité de faire de la cyber-infiltration pour des affaires de pédopornographi e. »
Un agent montre alors comment sur un chatil discute avec d’autres internautes. Sa fausse identité, une jeune fille de 14 ans censée être malade. Très rapidement les dialogues sont très crus et la « victime » doit repousser des avances. Une fois que la constatation d’une atteinte l’adresse MSN de l’attaquant est constituée, il sera possible de retrouver l’identité d’un internaute qui aurait fait des avances de nature sexuelle à un mineur en connaissance de cause… La cyber-infiltration, désormais permise aux gendarmes, obéit à des règles strictes à savoir l’impossibilité de provoquer son contact.
Autre département, la division Investigation Internet est chargée de veiller et enquêter sur le « Web invisible ». Les agents responsables expliquent que leur tâche est de «traquer les liens invisibles non référencés sur les moteurs de recherche ». Un travail qui va permettre de retisser des réseaux de ventes d’armes par exemple uniquement à travers la Toile et les moteurs de recherche.
Dernière étape de la visite, le laboratoire du DCIN (Division criminalistique Ingénierie et numérique) dont une partie est consacrée à l’étude des documents audio, de la parole et de l’acoustique. Le capitaine Galou explique comment il est possible de dater un enregistrement numérique grâce aux coupures de fréquences 50 Hz. Selon une grille UCTE (Union pour la coordination du transport de l’électricité) commune à l’Europe, il est possible de connaître la valeur instantanée d’un document sonore et ainsi de recouper sa date d’enregistrement, les coupures, la durée des pistes effacées… « Un travail de recoupement qui permet de dégager des preuves pour une affaire ou à identifier des personnes pour une boîte noire d’avions. »
Malgré un personnel considéré comme faible par les responsables de la Gendarmerie, les services continuent leur traque sur les réseaux. Ils promettent d’ailleurs prochainement la mise à nu d’un réseau de vente de produits illégaux. Comme on dit dans le milieu, une affaire à suivre…
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