Pour paraphraser la chanson populaire, « la meilleure façon de marcher, c’est s’authentifier ». Les scientifiques sont toujours à l’affût du meilleur moyen pour prouver son identité et trouver une alternative aux sempiternels mais tenaces mot de passe. Plusieurs solutions ont déjà été testées, comme la reconnaissance labiale ou le bruit ambiant.
La marche ou plutôt la façon de marcher peut maintenant être un moyen fiable pour sécuriser des systèmes. Une équipe d’experts du CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation), une agence du gouvernement australien, s’est mise à pied d’œuvre pour mener à bien ce projet. Nommée Data61, le groupe de chercheurs a utilisé des accéléromètres pour capturer le déplacement d’une personne, en terme de mouvement et de vitesse.
Si d’autres recherches antérieures ont développé des méthodes similaires d’authentification basées sur la démarche, elles ont toutes eu comme obstacle la consommation d’énergie réduisant l’autonomie du terminal d’authentification. Les spécialistes du CSIRO ont combiné les résultats des travaux passés avec une nouvelle technique baptisée KEH (Kinetic energy harvesting ou collecte de l’énergie cinétique). Cette dernière traduit le mouvement d’une personne en énergie électrique et optimise l’autonomie des terminaux d’authentification ou les capteurs que la personne doit avoir sur elle.
Data61 indique que les tests du Gait-KEH ont atteint une précision d’authentification de 95% et une consommation d’énergie réduite de 78%. Le test a porté sur 20 utilisateurs dans différents environnements de marche sur un tapis, dans l’herbe, sur la route. La précision était toujours au rendez-vous. De même, les bêta-testeurs étaient invités à imiter la marche d’une autre personne. Le système a détecté à 87% l’imposture.
Les scientifiques louent les avantages d’une telle méthode d’authentification. Ainsi, le système s’adapte et se perfectionne de manière continue. Si une personne change au cours du temps sa façon de marcher, le système est capable de détecter ces modifications et de l’intégrer. Par ailleurs, avec cet apprentissage automatique, il sera difficile de pirater ou tromper le système. Les empreintes digitales ou la reconnaissance faciale peuvent être bernées par des astuces ingénieuses.
Le champ d’utilisation est vaste pour la technique du Gait-KEH : la Défense, le secteur de la santé, de la finance. Les capteurs peuvent être implantés dans les badges et ainsi authentifier les employés lors de leur déplacement au sein de l’entreprise. Elle peut se substituer à des outils biométriques inefficaces comme des endroits nécessitant un habillage particulier couvrant le visage et les mains.
A lire aussi :
Les mots de passe reconnus du bout des lèvres
Le bruit ambiant comme aide à l’authentification
FT Group, éditeur du Financal Times, a signé un accord avec OpenAI afin d'utiliser ses…
Au premier trimestre, Microsoft, Meta/Facebook et Alphabet/Google ont déjà investi plus de 32 milliards $…
La société britannique de cybersécurité Darktrace a accepté une offre de rachat de 5,32 milliards…
Silicon et KPMG lancent la deuxième édition de l'étude Trends of IT. Cette édition 2024…
Le ministère de l'économie a adressé une lettre d'intention à la direction d'Atos pour racheter…
Directeur Technologie de SNCF Connect & Tech, Arnaud Monier lance une campagne de recrutement pour…