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Plates-formes low code : l’état du marché pour 2024

À la recherche d’une plate-forme d’applications low code (LCAP) ? Gardez l’œil sur les marchés adjacents comme l’iPaaS et la RPA.

Gartner avait fait passer ce message l’an dernier dans le cadre du Magic Quadrant consacré aux LCAP. Ce n’était pas, et de loin, la première fois que le cabinet américain pointait l’amenuisement des frontières entre ces catégories de produits.

Il va plus loin cette année, affirmant que les LCAP « font partie d’un marché du low-code qui comprend aussi MXDP, iPaaS, RPA, BPA, CADP et d’autres segments plus petits ».

Dans la terminologie Gartner, MXDP signifie « multiexperience developer platform ». Ces plates-formes sont « conçues pour programmer, gérer et analyser plusieurs programmes en même temps ». Elles sont ainsi dénommées « en raison des multiples méthodes de saisie et de gestion qu’elles utilisent ».

Les critères d’inclusion au Quadrant ont fait l’objet d’une mise à jour, afin de refléter le « chevauchement croissant » entre LCAP et MXDP, autant sur le plan fonctionnel que sur les usages cibles. Cela a des conséquences sur les fournisseurs classés : HCLSoftware et Globant font leur entrée. En parallèle, Quickbase sort du classement, en raison d’un positionnement « orienté essentiellement sur la gestion du travail collaboratif ». Même sort pour Alibaba, faute d’atteindre le seuil requis sur un indicateur d’« intérêt client », censé traduire la pertinence des offreurs vis-à-vis du marché.

L’IA toujours optionnelle, entre autres

Hormis cette mise à jour, les critères d’inclusion ont peu évolué. Sur la partie fonctionnelle, les briques d’IA restent facultatives, comme la possibilité de créer ses propres connecteurs ou d’implémenter ses propres systèmes de design. Sur le volet business, on en reste au schéma adopté l’an dernier, avec trois options :

60 M$ de CA annuel + au moins 100 entreprises clientes de plus de 1000 employés
25 M$ de CA + au moins 5000 entreprises de cette taille
Une communauté de plus de 100 000 développeurs

Par opposition aux critères précédents, axés chiffre d’affaires, cette « triplette » est censée « mieux rendre compte de l’équilibre entre performance financière, adoption par les clients et usage par les développeurs ». L’an dernier, elle avait notamment permis à Zoho de réintégrer le Quadrant.

Dix-sept fournisseurs, six « leaders »

La photographie que donne Gartner correspond à la situation à août 2023. Le positionnement dans le Quadrant se fonde sur deux dimensions. D’un côté, un axe « vision ». Il est centré sur les stratégies (sectorielle, géographique, commerciale, marketing, produit…). De l’autre, un axe « exécution » qui reflète la capacité à répondre effectivement à la demande (expérience client, performance avant-vente, qualité des produits/services…).

Sur l’axe « vision », les fournisseurs classés se placent dans cet ordre :

Fournisseur Évolution 2022-2023
1 Mendix =
2 Microsoft + 1
3 OutSystems – 1
4 ServiceNow =
5 Appian + 1
6 Creatio + 6
7 Salesforce – 2
8 Pegasystems =
9 Globant (GeneXus) Nouvel entrant
10 Oracle + 3
11 Zoho – 4
12 Retool + 3
13 Unqork – 3
14 Huawei – 5
15 HCLSoftware Nouvel entrant
16 Newgen – 2
17 Kintone =

Sur l’axe « exécution » :

Fournisseur Évolution 2022-2023
1 Mendix + 1
2 OutSystems – 1
3 Microsoft =
4 ServiceNow + 1
5 Salesforce – 1
6 Oracle =
7 Retool + 1
8 Appian – 1
9 HCLSoftware Nouvel entrant
10 Zoho – 1
11 Pegasystems – 1
12 Huawei + 1
13 Globant (GeneXus) Nouvel entrant
14 Creatio =
15 Newgen – 3
16 Unqork – 5
17 Kintone – 2

Les cinq « leaders » de l’an dernier le restent. Il s’agit de Mendix, Microsoft, OutSystems, Salesforce et ServiceNow. Appian les rejoint, retrouvant une position qu’il a occupée voilà quelques années.

Les prix, un point sensible

Pas un seul de ces six fournisseurs n’a droit à un bon point sur la tarification. Dans les grandes lignes, Gartner formule les commentaires suivant :

– Appian : prix élevé, même si l’édition communautaire aide à mettre le pied à l’étrier
– Mendix : en plus des prix élevés, le business model manque de flexibilité pour couvrir tous les cas d’usage
– Microsoft : pricing élevé… et complexe (exemple : licences additionnelles pour accéder à des sources de données internes et à certaines fonctionnalités de gouvernance)
–  OutSystems : au coût des licences s’ajoute le nouveau modèle économique fondé sur des « objets d’application » (écrans, tables de base de données, méthodes API, etc.)… et qui est susceptible de faire monter la facture
– Salesforce : des éléments importants, comme le débogueur Apex, exigent des licences complémentaires ; et le chiffrement suit un modèle freemium
– ServiceNow : cher et complexe en l’état (le fournisseur promet davantage de visibilité et de contrôle)

La « courbe d’apprentissage » des produits Appian

Appian se distingue en intégrant la composante LCAP dans une offre plus large qui englobe aussi RPA, data fabric, process mining, etc. Il a aussi pour lui son écosystème (en particulier son AppMarket) et la capacité de montée en charge de ses produits.
Gartner souligne néanmoins la « courbe d’apprentissage » inhérente auxdits produits. Et ajoute qu’Appian n’est toujours pas rentable, la faute notamment à son expansion sur la plaque Asie et au développement de son réseau de partenaires.

Une approche « trop technique » chez Mendix ?

Mendix profite de l’intégration avec les portefeuilles IT et OT de sa maison mère Siemens. Ses produits son bien perçus sur la plupart des fonctionnaltiés-clés, tout particulièrement l’intégration API, la sécurité et la gouvernance. Gartner salue aussi une capacité d’innovation, que ce soit à travers l’assistance par IA, la prise en charge des UX en VR ou de celle des jumeaux numériques.
Le marketing n’est, en revanche, pas un point fort de Mendix. Son message serait « trop technique » et le nombre d’événements communautaires, limité. L’écosystème est, en outre, moins étendu que chez les principaux concurrents.

Manque de cohérence chez Microsoft…

Chez sur bien d’autres marchés, Microsoft a sa suite bureautique et son CRM cloud pour pousser son offre LCAP. Gartner note le volume de connecteurs disponibles (plus d’un millier), les avancées sur la GenAI et les capacités natives de gouvernance.
Ce n’est pas aussi positif concernant la cohérence des produits. Il n’est, en l’occurrence, pas évident d’unifier les pratiques, certains outils n’étant pas disponibles pour tous les modèles d’applications (canevas, templates, Power Pages). À noter aussi que le support des API custom se limite à Dataverse.

… et de verticalité chez OutSystems

Les initiatives marketing d’OutSystems lui valent un bon point. Même chose pour la version cloud de sa LCAP. Et, plus globalement, certaines capacités de ses produits, de l’assistance IA au CI/CD natif.
Il existe une marge de progression pour ce qui est de la stratégie sectorielle : pour des intégrations et une expertise en la matière, il faut se tourner vers des partenaires. Attention aussi à la montée en compétence nécessaire pour passer de la version on-prem (O11) à la version cloud.

Trop d’Apex chez Salesforce ?

La stratégie sectorielle est, au contraire, un point fort de Salesforce, qui superpose ses briques LCAP à ses clouds « verticaux ». Il en va de même pour la partie événementielle (Dreamforce, TrailblazerDX, World Tours). Et pour l’écosystème (MuleSoft, Slack, Tableau, AppExchange…), « le plus gros à l’heure actuelle dans le low-code », d’après Gartner.
Ces multiples produits impliquent de multiples moteurs low code, ce qui peut contribue à une offre jugée complexe. Point de vigilance également sur l’innovation : Salesforce manquerait d’un « sens des priorités » en maintenant un tel niveau de support d’Apex…

Des standards BPA non pris en charge chez ServiceNow

ServiceNow se distingue sur l’adoption des niveaux premium de sa plate-forme App Engine, qui participe de sa stratégie d’expansion au-delà du cœur ITSM. Son expansion rapide sur la plaque Asie lui vaut un autre bon point. Gartner y ajoute la capacité de réponse au marché (programme de formation, investissement dans la modernisation ERP…).
Bien qu’il s’agisse d’un critère optionnel, l’impossibilité d’importer ses propres systèmes de design vaut à ServiceNow un point de vigilance. Tout comme l’absence de prise en chaege des standards BPMN 2.0 et DMN, souvent exigés pour les scénarios impliquant du BPA.

Illustration générée par IA

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