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Orange et Free à la rescousse du plan très haut débit du gouvernement

La fusion entre SFR et Numericable, qui pourrait se concrétiser avant la fin de l’année, remet quelque peu en cause le plan très haut débit (THD) du gouvernement. Lequel entend couvrir 80% des foyers français en fibre optique (FTTH) pour 2022 et 100% de la population en THD à partir d’un ensemble de diverses technologies (dont le FTTB/LA). Ce plan, dont les coûts sont estimés entre 25 et 30 milliards d’euros, s’appuie pour partie sur les déploiements « privés » des opérateurs dans les zones denses, sur les collectivités à travers les réseaux d’initiative publique (RIP) pour les zones moins denses, et sur des accords de mutualisation d’infrastructure sur les zones intermédiaires (zones pavillonnaires notamment).

Or, fort d’un potentiel de quelque 10 millions de prises câbles (dont plus de 5 à plus de 100 Mbit/s aujourd’hui), le nouvel ensemble SFR-Numericable risque de concentrer ses efforts sur la commercialisation de son réseau câblé plus que sur la poursuite du déploiement de la fibre jusqu’à l’abonné. Un réseau qu’Orange entend bien concurrencer de près en déployant sa fibre dans les mêmes territoires, délaissant d’autant les territoires non couverts par l’infrastructure actuelle de Numericable. Au risque de créer d’immenses zones blanches et une nouvelle fracture numérique pour 10% environ de la population. Ce que veut éviter le gouvernement.

Plusieurs scénarios

Celui-ci travaillerait donc sur plusieurs scénarios qui tournent tous autour du rachat de Bouygues Telecom. Le plus probable, selon Les Echos, serait qu’Orange rachète le troisième opérateur mobile (chronologiquement parlant) et revende son réseau et une partie des fréquences à Free Mobile. Un montage similaire à celui imaginé lors de la bataille de la vente de SFR où Bouygues Telecom aurait revendu une partie de ses actifs pour 1,8 milliard d’euros à son concurrent. Sauf que dans ce cas, Orange espèrerait en tirer plus de 2,2 milliards, rapporte le quotidien économique (dont 800 millions pour des fréquences qui manquent cruellement à Free).

Enfin doté d’un réseau mobile complet, la filiale d’Iliad pourrait en retour co-financer aux côtés d’Orange le déploiement de la fibre. Jusqu’à 300 millions d’euros par an sur 5 ans, selon Les Echos. Un investissement commun qui se ferait sous le couvert d’une co-entreprise soutenue par la Caisse des Dépôts (projet Coquelicot) qu’avait précédemment évoqué Stéphane Richard. Une structure au montage financier solide, éventuellement renforcée par des fonds privés, qui permettrait alors de couvrir sereinement de fibre optique les zones intermédiaires. Le plan THD du gouvernement serait sauvé. Sur le papier.

crédit photo @ thieury – shutterstock


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