Quelles technologies quantiques pour les armées ? La réponse se trouve peut-être dans PROQCIMA.
L’État vient de lancer ce programme doté de 500 M€. Objectif : d’ici à 2032, avoir en France au moins deux prototypes d’ordinateurs quantiques universels tolérants aux erreurs avec 128 qubits logiques. Puis, à l’horizon 2035, passer à l’échelle industrielle avec 2048 qubits.
PROQCIMA prendra la forme d’une compétition entre entreprises, avec sélection des plus performantes. La première étape réunira cinq compétiteurs. Au bout de quatre ans, il en restera trois. Puis au bout de huit ans, il en restera deux.
Théau Peronnin, 31 ans, est président d’Alice & Bob. Sa thèse, soutenue en 2020 à l’ENS Lyon, s’intitule « Construction et manipulation d’un nœud quantique d’un réseau micro-onde ». Elle fait le lien entre les circuits supraconducteurs et l’ordinateur quantique universel.
Raphaël Lescanne, 30 ans, est aussi diplômé de l’ENS. Il a également soutenu sa thèse en 2020, intitulée « Réalisation d’une dissipation multiphotonique grâce aux circuits supraconducteurs pour la correction d’erreur quantique ».
Fondé en 2020 et basé à Paris, C12 utilise du nanotube de carbone pour piéger les électrons servant à créer les qubits. Une circuiterie silicium véhicule ensuite les ondes servant à les contrôler.
Pierre Desjardins, 35 ans, est directeur général. Ancien du cabinet Roland Berger, il est diplômé de Polytechnique (lasers, optique, plasmas) et de l’université Columbia (physique appliquée).
Matthieu Desjardins, 35 ans et frère de Pierre, est président. Diplômé de Polytechnique et de l’université libre de Berlin, il a soutenu, en 2016, sa thèse « Explorer des circuits quantiques avec une architecture cQED [électrodynamique quantique en cavité] : application à des mesures de compressibilité ».
Fondé en 2019 et basé à Massy, PASQAL utilise des atomes froids (atomes de rubidium refroidis par laser à effet Doppler, puis intriqués par excitation avec de hauts niveaux d’énergie).
Georges-Olivier Reymond, 49 ans, est un ancien de Safran – il y a travaillé sur les capteurs électro-optiques et infrarouges. Diplômé de l’Institut d’optique de Palaiseau et de Paris-Sud (physique quantique), il a soutenu sa thèse en 2002. Intitulé : « Études expérimentales d’atomes dans un piège dipolaire microscopique ».
Antoine Browaeys, 51 ans, est directeur de recherche au CNRS, où il travaille depuis 2003. Il a notamment obtenu, en son sein, la médaille d’argent dans le domaine de la manipulation des atomes par lasers. Sa thèse, soutenue en 2020 sous la direction d’Alain Aspect : « Piégeage magnétique d’un gaz d’hélium métastable : vers la condensation de Bose-Einstein ».
Thierry Lahaye, 44 ans, est directeur scientifique. Il travaille dans l’équipe d’Antoine Browaeys, au laboratoire Charles Fabry de Palaiseau. Après sa thèse ENS soutenue en 2005 (« Refroidissement par évaporation d’un jet atomique guidé magnétiquement »), il a effectué un post-doc à l’université de Stuttgart.
Pascale Senellart, 51 ans, est conseillère scientifique. Elle soutint sa thèse en 2001 (« Étude de l’émission non linéaire de microcavités à base de semi-conducteurs III-V en régime de couplage fort »). Après quoi elle passa par chez Schlumberger (développement de capteurs de gaz naturel par méthodes optiques), intégrant ensuite le CNRS. D’abord au LPN (laboratoire de photonique et de nanostructures), puis au C2N (centre de nanosciences et de nanotechnologies).
Valérian Giesz, 34 ans, est directeur des opérations. Passé également par le LPN et le C2N, il avait soutenu sa thèse en 2015… sous la direction de Pascale Senellart. Intitulé : « Interactions entre photons émis par des sources brillantes à base de boîtes quantiques en cavité ».
Niccolo Somaschi, 40 ans, est président. Il a obtenu un master en physique à l’université de Milan-Bicocca. Puis un doctorat en physique et en photonique à l’université de Southampton, où il a développé des LED hybrides (organiques-inorganiques). Son post-doc s’est fait au LPN.
Maud Vinet, 49 ans, est présidente. Ancienne du CEA-Leti (Laboratoire d’électronique des technologies de l’information), elle a contribué, chez IBM, sur la technologie FD-SOI, ensuite mise en application chez GlobalFoundries. Revenue au CEA-Leti, elle a dirigé l’équipe d’intégration CMOS, puis géré le volet hardware quantique. Sa thèse, soutenue en 2001 : « Étude par STM de nanostructures supraconductrices par proximité ».
Tristan Meunier, 46 ans, est co-DG. Produit de l’ENS, il y soutint, en 2004, sa thèse « Oscillations de rabi introduites par un renversement du temps : un test de la cohérence d’une superposition quantique mésoscopique ». Après un post-doc à l’université technique de Delft (manipulation des spins d’électrons dans les quantum dots), il rejoignit le CNRS en 2008.
François Perruchot, 56 ans, est un X87. Sa thèse, soutenue en 1995, s’intitule « Solide d’électrons quantique en champ magnétique : réponse aux champs électriques en présence de désordre ». Passé par ABSYS, il y travailla sur les capteurs pour appareils médicaux. Suivit une période chez Tronics Microsystems (micro-capteurs MEMS), avant d’arriver au CEA-Leti, où il dirigea notamment le marketing technique et la stratégie.
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