Le risque d’une bulle spéculative affectant les start-up technologiques est quasiment nul aujourd’hui, selon le fonds Andreessen Horowitz, qui – il est vrai – aurait tout à perdre d’un tel épisode. Une pluie de dollars finance toujours les start-up de la Silicon Valley, mais les sources de financement ont changé par rapport à celles des années 1990, en témoignent quatre des graphiques présentés en juin dernier par Benedict Evans, un associé du fonds américain.
Le nombre et le montant des introductions en bourse de start-up américaines sont moins élevés que dans les années 1990. Par ailleurs, il n’était pas exceptionnel pour une start-up réalisant 20 millions de dollars de chiffre d’affaires en 1999 de s’introduire en bourse, alors qu’aujourd’hui le ticket d’entrée est au moins 4 fois plus élevé.
Plutôt que de se lancer à l’assaut des marchés financiers, les jeunes pousses du numérique se tournent davantage vers les investisseurs privés, avec succès, selon le fonds américain. « Lorsque vous levez 40 millions de dollars et plus lors d’un tour table, vous êtes quasiment au niveau d’une introduction en bourse », a expliqué Benedict Evans. Autrement dit, le niveau des levées de fonds actuelles permet aux jeunes entreprises de rester longtemps à l’écart de la cotation publique, évitant l’arrivée sur les marchés boursiers de sociétés n’ayant pas trouvé leur marché ou stabilisé leur business model.
Uber, Airbnb, Snapchat ou encore Pinterest… Le nombre d’entreprises non cotées valorisées plus d’un milliard de dollars chacune (les « licornes ») augmente. Mais, selon Andreessen Horowitz, leur valorisation basée sur les fonds levés serait justifiée par leurs performances propres, écartant le spectre d’une nouvelle bulle dans la tech. « Finalement, la valorisation combinée de toutes les licornes ne dépasse pas la capitalisation boursière de Facebook », souligne Benedict Evans.
Internet est un marché qui touche plus de 3 milliards de personnes dans le monde à l’heure actuelle, contre 40 millions seulement il y a 20 ans. Le marché va continuer à croître pour atteindre les 4 milliards d’internautes connectés depuis un fixe ou un mobile en 2020, selon les projections du fonds d’investissement.
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