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Affaire des écoutes : HP sort le chéquier

L’affaire avait fait grand bruit, elle se clôt par un petit chèque. Hewlett-Packard a annoncé ce jeudi la conclusion d’un accord à l’amiable sur les poursuites engagées à son encontre par le parquet de Californie dans l’affaire des fuites internes à son conseil d’administration et des écoutes de salariés et de journalistes.

Traduction, HP a sorti le chéquier : le géant informatique versera 14,5 millions de dollars et s’engagera à mettre en oeuvre des mesures censées garantir que toute enquête interne respectera les lois en vigueur dans l’Etat.

Sur ce montant, 13,5 millions de dollars seront employés à la création d’un fonds spécial qui permettra aux procureurs de Californie d’enquêter sur des atteintes à la vie privée du consommateur. Le reste servira d’une part à verser des dommages statutaires pour 650.000 dollars et à payer les frais d’enquête du parquet à hauteur de 350.000 dollars.

En échange, l’attorney general de Californie Bill Lockyer promet de mettre fin à toute poursuite civile à l’encontre du groupe et de ses actuels ou anciens dirigeants.

HP en termine donc facilement avec un scandale qui a néanmoins bien écorné son image. Rappel des faits. En septembre dernier, le Financial Times révèle que le groupe a joué les espions en écoutant les conversations téléphoniques de certains de ses administrateurs tenues avec des journalistes.

Le groupe a reconnu que des détectives avaient été engagés pour tenter d’identifier l’origine de fuites sur des décisions du conseil d’administration en 2005.

HP reconnaît avoir initié l’enquête mais n’assume pas la responsabilité des méthodes employées… Le parquet de l’Etat de Californie ouvre alors une enquête sur ces méthodes illégales. L’affaire remonte à 2005. A cette époque, Carly Fiorina, p-dg du groupe, est contesté par son conseil d’adminitration qui prépare son limogeage. La presse semble tenue au courant en temps réel d’informations confidenteilles. Des dirigeants de HP suspectent rapidement des fuites.

HP explique que des détectives, engagés en « sous-traitance », ont tenté de remonter à la source de ces fuites en espionnant des conversations, notamment avec des journalistes. Ce qui a été fait. Le groupe annonce ainsi que la source des fuites était l’un de ses administrateurs, George Keyworth, auquel le conseil a demandé sa démission. Keyworth a refusé d’obtempérer et un autre administrateur, Tom Perkins, a rendu son mandat en signe de protestation. Ce dernier a ouvertement accusé le groupe d’avoir illégalement enregistré des conversations téléphoniques et intercepté des courriers électroniques et demandé l’ouverture d’une enquête fédérale.

Cet espionnage à grande échelle aurait été organisé par Patricia Dunn, présidente du conseil d’administration. En quelques semaines, elle est limogée du groupe et inculpée d’usage frauduleux de transmissions téléphoniques et de données informatiques et l’obtention illégale d’informations privées, tout comme Ann Baskins, directrice juridique. L’accord à l’amiable signé jeudi met fin à ses poursuites.

Le patron d’HP, Mark Hurd, qui a reconnu son implication dans l’emploi de méthodes douteuses pour repérer les fuites dans son groupe s’accroche solidement à son fauteuil.

Devant une commission d’enquête parlementaire, il reconnaît les faits et déclare assumer la responsabilité du scandale, mais il ajoute qu’il ne savait pas à l’époque que l’enquête avait tourné à une mission d’espionnage du conseil d’administration et de la presse. « Il s’agit toujours du principe de la fin qui justifie les moyens », a dit Hurd. « Aucune excuse ne peut justifier cette aberration. C’est arrivé, mais cela ne se reproduira plus jamais ». « Je suis responsable pour HP », a-t-il affirmé. « Patti (Patricia Dunn, NDLR) était la présidente et la responsabilité touche l’ensemble de la société, moi y compris ».

Mais l’homme jouit du soutien du conseil d’administration. Un conseil qui l’a défendu tant que le cours de l’action d’HP n’a pas été pénalisé par ce scandale. Ce qui a été le cas.

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