En difficulté, l’équipementier réseaux franco-américain Alcatel-Lucent a précisé jeudi supprimer 1353 postes en France, contre 1430 évoqués initialement. La majorité des postes visés concerne Alcatel Lucent France (ALF), le chiffre de 996 postes supprimés ayant été ramené à 934. Alcatel Lucent International (ALUI) est également touchée.
Le 18 octobre dernier, Alcatel-Lucent, qui emploie un effectif total d’environ 76.000 salariés, avait indiqué supprimer 5490 postes à travers le monde d’ici la fin 2013 dans le cadre d’un plan de restructuration annoncé dès l’été.
La décision de limiter le nombre de départs a été prise à la suite d’une analyse précise des effectifs complétée d’un plan de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, a indiqué hier un porte-parole du groupe.
Les départs volontaires seraient privilégiés dans le cadre d’un plan (PSE) qui durerait deux mois et arriverait à terme le 30 juin prochain. Pour les syndicats, une fois l’échéance passée, la porte resterait ouverte aux « licenciements secs ».
En France, l’intersyndicale CFDT, CFE-CGT, CGC évoque 365 postes concernés dans la R&D, dont 254 dans les réseaux, 108 dans les services logiciels et 3 au sein de Bell Labs. De son côté, la direction d’Alcatel-Lucent, contactée par l’AFP, estime à 230 les réductions d’effectifs dans la recherche et le développement.
La R&D est loin d’être la seule activité d’Alcatel-Lucent France à perdre de nombreux emplois. Selon les syndicats, la répartition des suppressions par unité serait la suivante : services clients (239 postes supprimés), ventes et marketing (143), finances (138), postes administratifs (45). L’informatique serait également ciblée.
Sur le plan géographique, les sites les plus touchés se trouvent à Vélizy dans les Yvelines (où 362 postes seraient supprimés avant la fermeture du site programmée en 2014), Villarceaux dans l’Essonne (171 postes supprimés), Lannion dans les Côtes-d’Armor (139 postes) et Orvault en Loire-Atlantique (122 postes). Quant au site de Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes), il perdrait 19 de ses 22 employés, soit 86 % de l’effectif.
Pour les syndicats, « ce cinquième plan depuis la fusion entre Alcatel et Lucent est une catastrophe sociale, humaine et industrielle pour les salariés en France et en Europe ».
À l’heure où la direction de l’équipementier tente d’obtenir un prêt auprès de Goldman Sachs pour rembourser sa dette, l’intersyndicale appelle les personnels à la mobilisation le 6 décembre prochain, devant le siège social du groupe à Paris.
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