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Après les attaques à Paris, l’EI déploie sa propagande sur le Darknet

Après les attentats du 13 novembre qui ont fait au moins 129 morts et 350 blessés à Paris et à Saint Denis, l’organisation terroriste État islamique (EI) semble migrer sa propagande djihadiste sur le Darknet. Dès le lendemain de la tragédie, rapporte CSO, la branche média de l’EI (Al-Hayat Media Center) y diffusait de nouveaux contenus, dont une vidéo macabre, des chants religieux et des traductions en français, en anglais, en russe et en turc, du communiqué revendiquant les attaques opérées dans la capitale française et sa périphérie de manière quasiment simultanée.

Le chercheur en sécurité Scot Terban, également connu sous le nom de Krypt3ia, a étudié le site et ses fichiers dans un billet de blog du 15 novembre. Ce hub de l’EI est accessible via un réseau superposé (comme Tor ou I2P). Il aurait été créé parce que d’autres espaces virtuels de propagande ont été rendus inaccessibles peu de temps après leur mise en ligne ou parce qu’ils peuvent être détournés par des tiers (services de renseignement, prestataires techniques, collectif Anonymous…).

Un arsenal multilingue

« Le site ressemble à d’autres supports utilisés par les djihadistes ces dernières années, remplis de vidéos et de sections mutltilingues. Comme il apparaît dans le Darknet juste après les attentats de Paris, on peut supposer que Al-Hayat capitalise sur la frénésie médiatique pour tirer profit de la situation », a souligné Scot Terban.

L’EI utilise notamment la messagerie en partie cryptée et Open Source Telegram, créée à Berlin en 2013 par les frères Nikolai et Pavel Durov, qui sont aussi les fondateurs de VKontakte, le premier réseau social en Russie. Selon David Thomson, journaliste à RFI et spécialiste du djihadisme, tous les comptes officiels de l’EI sont disponibles en version multilingue, français inclus, sur Telegram. Avec cet outil, l’organisation terroriste pourrait atteindre plus de 20 000 abonnés à ses « chaînes » instantanément. Le chiffrement, qui fait l’objet d’une polémique après les attentats du 13 novembre en France, n’est qu’un des outils de l’arsenal utilisé par l’EI pour promouvoir ses plans. Et ce tout en rendant la tâche des services de renseignement plus ardue. Dans le Darknet, l’organisation terroriste peut aussi charger et diffuser ses vidéos depuis des espaces difficiles à atteindre par des tiers.

Lire aussi :
Interpol s’entraîne à combattre le darknet
Cazeneuve exhorte les GAFA à collaborer contre le cyberterrorisme

crédit photo © guteksk7 / shutterstock.com

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