Le cloud souverain promu par l’État français, soutien des coentreprises Numergy et Cloudwatt lancées en septembre 2012 avec l’objectif de localiser davantage de données en France et séduire l’Europe, peine à convaincre.
Pour atteindre leurs objectifs, dont un chiffre d’affaires d’environ 500 millions d’euros en 2017, Cloudwatt, entreprise commune d’Orange, Thales et la Caisse des Dépôts, et Numergy, dont SFR, Bull et la CDC sont propriétaires, devront mettre en avant d’autres arguments que celui de « la souveraineté », observe le cabinet Kurt Salmon.
Bien que la localisation des données et la nationalité du prestataire soient des critères « pertinents pour certains besoins », notamment ceux des administrations et institutions dédiées à la sécurité nationale, ils ne sauraient à eux seuls répondre aux problématiques complexes des entreprises.
Ainsi faire du Patriot Act un « épouvantail » ne suffira pas à éloigner les clients d’offres des géants américains de l’Internet, du logiciel et des réseaux. Rappelons-le, le Patriot Act est une loi américaine de 2001, qui permet au FBI d’obtenir auprès d’une société de droit américain les données hébergées par ses filiales, y compris à l’étranger.
« Sur le papier, les risques semblent importants. En pratique, les États-Unis restent un état de droit et compte tenu des enjeux, des acteurs comme Amazon n’ont certainement pas envie de risquer leur crédibilité en diffusant à tout va les données de leurs clients », souligne Fabrice Barros, consultant chez Kurt Salmon et spécialiste des DSI.
Le Conseil régional de Bretagne s’est lui-même récemment tourné vers Amazon…
Face aux poids lourds américains des infrastructures, plateformes et logiciels en tant que services (IaaS, Paas, SaaS), parmi lesquels IBM, Google et Amazon, Numergy et Cloudwatt devront préciser leurs arguments concernant :
À ce propos, il sera difficile aux deux nouveaux acteurs français de l’informatique en nuage de se différencier sur les prix. « À ce jeu là, difficile de concurrencer des entreprises internationales profitant de leurs infrastructures existantes, souvent dans des pays où les coûts de main-d’œuvre sont bas », observe Fabrice Barros.
Pour la société de conseil en management international, le cloud français aurait tout intérêt à proposer des services à forte valeur ajoutée ciblant les spécificités du marché européen, pour mieux se démarquer de la concurrence.
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