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Cloud public : jusqu’où standardiser la mesure de l’empreinte carbone ?

Estimer son empreinte carbone sur AWS ? Il y a désormais un outil pour ça. Annoncé en novembre dernier à la re:Invent, le voilà intégré au tableau de bord de facturation. Section « Rapports d’utilisation et de coût AWS ».

Microsoft propose un tel outil depuis octobre 2021 sur Azure. Mi-février, il l’a étendu – en preview – à Microsoft 365.

Pour les deux hyperscalers, un même socle  : le GHGP (Greenhouse Gas Protocol), sur lequel Google Cloud s’appuie d’ailleurs aussi. Et une métrique de référence commune pour exprimer les émissions : le MTCO2e (tonnes métriques d’équivalents dioxyde de carbone*).

Autre point commun entre Microsoft et AWS : le choix de communiquer des émissions « nettes ». C’est-à-dire tenant compte des investissements dans les énergies renouvelables. Google Cloud, au contraire, a opté pour des données brutes. En tout cas sur le principal outil de mesure mis à disposition des clients de ses services d’infrastructure.

Le carbone à périmètre variable

Si la base théorique est la même, la restitution pratique diffère nettement entre les deux fournisseurs. Entre autres sur les points suivants :

– Périmètre d’analyse
L’outil d’AWS englobe les scopes 1 (émissions directes) et 2 (indirectes liées à la production de l’électricité consommée) du modèle GHGP. Pas le 3 (émissions indirectes liées au reste de la chaîne de valeur ; ici, l’approvisionnement des datacenters), qu’inclut en revanche l’outil de Microsoft.

– Produits couverts
L’outil de Microsoft en gère pour le moment quatre : Exchange Online, SharePoint Online, OneDrive for Business et Teams. Celui d’AWS liste trois catégories de services : EC2 (calcul), S3 (stockage)… et les « autres ».

– Temporalité
Chez les deux groupes, on est sur une précision au mois. Microsoft annonce un délai de 14 jours pour faire remonter les données. AWS prend un matelas de trois mois… en raison du rythme de facturation de ses fournisseurs d’électricité, explique-t-il. Son historique remonte à janvier 2020, précise-t-il.

– Méthodologie
AWS et Microsoft ont chacun leur étude référente pour communiquer une estimation des économies réalisées par rapport à des infrastructures internes. Le premier s’appuie sur des données de 451 Research selon lesquelles son cloud consomme 88 % moins qu’un équivalent on-prem « dans l’entreprise américaine médiane ». Le second avance une étude qu’il avait commandée en 2018 au cabinet WSP. Les conclusions d’alors : sur l’ensemble Exchange Online / SharePoint Online / calcul / stockage, une consommation d’énergie réduite de 93 % et des émissions diminuées de 98 %.

– Options de personnalisation
Au contraire d’AWS, Microsoft offre deux réglages pour la comparaison avec les infrastructures sur site. D’un côté, le client peut choisir le niveau d’efficacité de ses installations (bas = serveurs physiques et DAS ; moyen = mix physique/virtuel et DAS/stockage dédié ; haut = virtualisation). De l’autre, préciser le taux global d’énergie renouvelable sur les réseaux électriques ou elles se trouvent.

– Accessibilité
Chez AWS, l’outil est ouvert à la fois aux comptes de gestion et aux comptes membres, sans surcoût. Chez Microsoft, il faut disposer, comme sur Azure, d’une licence Power BI Pro.

* Microsoft tient compte des émissions de deux autres gaz à effet de serre : le méthane et le protoxyde d’azote. Il les convertit toutefois en « équivalent CO2 ».

Illustration principale © vladimircaribb – Adobe Stock

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