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Des Pocket PC pour les écoliers kenyans

Depuis deux ans seulement, l’école primaire est devenue obligatoire et gratuite sur tout le territoire du Kenya. Mais la scolarisation rencontre des difficultés majeures, manque de crédits, actualisation des supports de classe, accès aux technologies de l’information, etc.

Le projet Eduvision, expérimenté sur une classe de 54 élèves de 11 ans, équivalente d’une classe de dernière année de primaire en France, est destiné à dépasser ces difficultés en remplaçant le livre de classe périmé et obsolète par un ordinateur de poche au format Pocket PC. Première étape du projet pilote, les livres de classe ont été scannés et sont stockés sur le Pocket PC. L’étape suivante prévoit de développer des programmes originaux, des contenus, des tests, des fichiers audio, vidéo, ou même des animations spécifiques, qui seront élaborés par des enseignants, transmis par satellite et téléchargés sur le portable en Wi-Fi. Les élèves peuvent conserver leur ordinateur pour l’emmener chez eux. Ils pourront aussi, lorsque les bornes Wi-Fi seront déployées, accéder au Web, et disposer ainsi d’infirmations locales, nationales et internationales. Le projet n’en est qu’à ses débuts, et il durera 18 mois dans sa première étape d’évaluation. Le coût d’équipement est évalué actuellement à 100 dollars par élève, mais ne prend pas en compte les environnements matériels. Les applications installées sont open-source, afin d’en réduire le coût. Certes, le programme est séduisant. Les enfants, quelque soit leur origine, sont très attirés par les technologies, qui leurs sont d’ailleurs assez facilement accessibles. L’intérêt d’une connexion Wi-Fi est certain, à la fois par la capacité de se connecter à distance, mais surtout d’actualiser automatiquement les contenus. En revanche, il soulève de nombreuses questions, et même le scepticisme de nombreux observateurs. Tout d’abord, un ordinateur de poche a besoin d’énergie, et l’électricité est loin de figurer parmi les ressources accessibles dans toutes les régions d’Afrique. Le matériel, ensuite, jugé trop léger pour un usage scolaire, dans un milieu écologique auquel il n’est pas adapté. Matthew Herren, cofondateur d’Eduvision, ne conteste pas cette difficulté, mais réplique que si le programme se développe, les quantités commandées justifieront d’une adaptation des produits par les fabricants. Le coût, bien évidemment, est un obstacle majeur. Le développement d’un écosystème éducatif complet se révèlera probablement trop lourd pour la plupart des économies africaines ! D’autant qu’outil éducatif pour les élèves, il nécessite une adaptation des programmes et une formation des enseignants. Mais la plus grosse difficulté semble culturelle. Difficile dans un pays émergeant de passer l’étape intermédiaire d’un enseignement classique, avec le traditionnel livre de classe au minimum actualisé. Et la crainte que l’outil pédagogique ne se transforme en jouet, ou tout du moins ne subisse les attaques du quotidien. Car même si l’enseignement primaire est enfin obligatoire et gratuit, il ne dispense pas les enfants des travaux du quotidien, ce qui décuple les dangers qui menacent le matériel. Une expérience à suivre, qui pourrait permettre à l’Afrique de rattraper une partie de son retard éducatif. Sauf que dans une économie exsangue, la technologie peut ouvrir des perspectives qui si elles se répercutent dans le quotidien des enfants occidentaux, n’appartiendront probablement qu’au domaine du rêve pour les enfants du continent le plus pauvre de la planète.

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