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Docker : pourquoi nous sommes populaires, ce qu’il nous manque encore

La LinuxCon, qui se tenait en fin de semaine dernière à San Francisco, ne pouvait pas ignorer le nouveau phénomène open source : Docker, la pourtant toute jeune technologie de conteneurs Linux. Une technologie qui apparaît au centre d’une offensive de Google pour tenter de faire trébucher le n°1 mondial du Cloud, AWS. Logique donc de voir Solomon Hykes, le fondateur de Docker, jouer les vedettes américaines sur la scène de LinuxCon. Un jeune Pdg qui s’étonne lui-même du succès rencontré par la technologie. Rappelons que celle-ci n’était au départ qu’un sous-projet servant à la mise en œuvre d’un Paas, dotCloud, activité que la société a aujourd’hui abandonné pour se concentrer pleinement sur Docker.

« Ma théorie personnelle, c’est que Docker était au bon endroit, au bon moment et répond à une tendance qui le dépasse largement, a expliqué ce diplômé de l’école Epitech, une école d’informatique située à Paris. Les utilisateurs veulent des applications qui se comportent comme celles qu’ils connaissent sur Internet. Des applications toujours disponibles, depuis n’importe où. Pour les développeurs, c’est problématique car ils doivent trouver des moyens de découpler leurs applications des matériels qui les font tourner et les faire fonctionner sur de multiples machines partout dans le monde. »

Réseau, clustering : ce qu’il faut améliorer

Conséquence, selon Solomon Hykes : « chacun cherche une solution standardisée pour bâtir des applications distribuées tirant parti des technologies système disponibles tout en les rendant accessibles à une population de développeurs ». Précisément l’angle d’attaque de Docker, qui libère les développeurs de la contrainte de trouver des mécanismes permettant de bâtir une application toujours disponible. Tout en fournissant aux gestionnaires d’infrastructures une technologie plus performante – si on se fie à une récente étude d’IBM – et capable de supporter davantage d’instances par serveur qu’un hyperviseur classique. Des atouts qui expliquent l’engouement actuel des Google, Red Hat, IBM et autre Ubuntu.

Pourtant, Docker reste une technologie jeune. Et largement perfectible, comme l’a reconnu Solomon Hykes. « Nous avons besoin de meilleurs services réseau entre conteneurs. De nombreuses applications ne tiendront pas dans un unique conteneur, donc la façon dont les conteneurs communiquent entre eux est très important ». Selon le fondateur de la start-up, cela passe par l’arrivée d’un service de découverte réseau. Une des façons dont Docker entend combler cette lacune passe par l’ajout d’un service DNS.

L’autre axe majeur de développement décrit par Solomon Hykes ? Le clustering et la composition, permettant de répondre aux besoins du DevOps (cycle complet de développement et de mise en production à chaque itération). Objectif : faciliter l’exécution d’applications exigeantes sur plusieurs machines et la création d’applications bâties à partir de composants éparpillés tournant au sein de différents conteneurs sur des serveurs éparpillés. Les développements autour de Docker devraient se concentrer sur ces aspects pendant « les trois ou quatre prochaines versions », assure l’ingénieur. Rappelons que Docker vient de racheter une toute petite entreprise, Orchard, qui propose un outil (Fig) permettant justement de faciliter la gestion d’applications multi-conteneurs.

Solomon Hykes promet également que la version 1.3 de Docker, prévue pour septembre, intégrera une fonction permettant de signer les conteneurs. Un ajout logique : la technologie permettant de déplacer un environnement d’un système à l’autre, voire d’un prestataire de Cloud à l’autre, un administrateur doit pouvoir avoir des garanties quant aux conteneurs qui arrivent sur ses systèmes.

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