Les spécialistes mondiaux de l’intelligence artificielle montent au créneau de l’éthique. 116 experts en IA et Elon Musk ont adressé une lettre à l’Organisation des Nations Unies pour demander l’interdiction des « robots tueurs ». Si l’intelligence artificielle concourt au bien de l’humanité, elle peut aussi participer à la création d’armes particulièrement destructrices.
Dans leur missive, les experts indiquent, « les armes autonomes létales menacent de devenir la troisième révolution dans la guerre. Une fois développées, elles permettront des conflits armés à une échelle jamais vue auparavant et à des vitesses difficiles à concevoir pour les humains ». Ils ajoutent, « Il s’agit d’armes de terreur, d’armes que les despotes et les terroristes peuvent utiliser contre des populations innocentes et des armes piratées à des fins funestes ».
Parmi les signataires, on retrouve Mustafa Suleyman, co-fondateur de Deepmind, la filiale IA de Google ou Ryan Gariepy, fondateur de ClearPath. Ce dernier constate que « contrairement à d’autres exploitations de l’IA relevant du domaine de la science- fiction, les systèmes d’armes autonomes font l’objet d’un fort développement et ils sont suffisamment puissants pour provoquer des dégâts humains et déstabiliser les équilibres mondiaux ». Plus d’une douzaine de pays comprenant notamment les États-Unis, la Chine, Israël, la Corée du Sud, la Russie et la Grande-Bretagne, développent actuellement des systèmes d’armes autonomes, selon l’association Human Rights Watch.
Co-signataire de la lettre, Elon Musk, patron de Tesla, Space X, mais aussi de l’initiative OpenAI a indiqué récemment en pleine affaire des missiles balistiques de la Corée du Nord, que l’intelligence artificielle d’ici quelques années pouvait être « plus dangereuse que l’arme nucléaire ». Ce n’est pas la première fois que l’homme d’affaires visionnaire s’implique sur ce sujet. En juillet 2015, il avait émis une lettre ouverte demandant déjà l’interdiction de la prolifération d’armes autonomes s’appuyant sur l’IA. Parmi les signataires, on trouvait Stephen Hawking et Steve Wozniack. Avec cette nouvelle lettre, les experts de l’IA tentent d’accélérer et d’influer les travaux de l’ONU pour réviser la convention sur les armes. Ils préviennent, « nous avons peu de temps pour agir. Une fois cette boîte de Pandore ouverte, il sera difficile de la refermer ».
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