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Fujitsu fait de la France une de ses priorités

Malgré les mouvements sociaux qui émaillent ce printemps, la France serait-elle (re)devenue sexy aux yeux des investisseurs étrangers ? En tout cas, après les signaux envoyés par plusieurs groupes américains (dont General Electric ou Cisco), c’est le Japonais Fujitsu qui envisage d’investir dans l’Hexagone. « Nous n’avons pas la taille dont nous avons besoin en France », explique François Fleutiaux, le directeur des activités en Europe du groupe japonais employant 160 000 personnes dans le monde. Ce constat repose sur deux éléments. Le premier tient à une forme de décalage entre la position de Fujitsu en France et celle qu’il occupe sur les deux premiers marchés IT européens, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Des pays où le Japonais bénéficie respectivement de l’acquisition de la SSII ICL et de la reprise de la division PC et serveurs de Siemens. L’autre élément poussant le numéro quatre mondial des services à vouloir renforcer ses positions dans l’Hexagone tient à « une prise de conscience de la force de l’écosystème d’innovation en France », selon les mots de Benjamin Revcolevschi, le patron de la filiale française (en photo ci-dessus). « Avec ses start-up, ses écosystèmes innovants, l’Hexagone est en train de prendre des positions dominantes dans le digital », abonde François Fleutiaux.

Ce n’est donc pas un hasard si Fujitsu a choisi d’installer en France son rendez-vous européen sur l’innovation, qui se tenait la semaine dernière au Parc Floral de Paris. Un événement d’importance, « le plus grand de l’année de l’innovation franco-japonaise », selon la firme, qui revendique 2 300 inscrits à cet événement où pas moins de 130 démonstrations technologiques attendaient les visiteurs. « Dans 80 % des cas, c’est la première fois que ces démonstrations sont présentées en France », souligne  Adel Rouz, le vice-président des labos de Fujitsu pour l’Europe. Signalons notamment plusieurs solutions technologiques autour de l’IoT (santé, transports…), du Machine Learning (notamment pour l’industrie dans le contrôle qualité et dans l’assurance automobile) ou encore des nouveaux espaces de travail (comme cet espace de travail collaboratif permettant d’étendre un écran de tablette ou de smartphone).

Deux start-up françaises au cœur de MetaArc

Le lien entre l’innovation du Japonais et l’Hexagone ne date d’ailleurs pas d’hier. C’est en effet vers la France que Fujitsu s’est tourné à deux reprises pour renforcer son portefeuille technologique. En 2013, le groupe mettait ainsi la main sur RunMyProcess, un éditeur spécialisé dans la conception et l’intégration de workflow. Rebelote en fin d’année dernière, avec la reprise de la start-up Usharesoft, spécialisée dans les déploiements et la migration d’applications dans le Cloud. Deux offres qu’on retrouve intégrée au cœur de MetaArc, la plate-forme d’orchestration de Cloud que Fujitsu dévoilait la semaine dernière.

MetaArc doit « permettre d’accélérer la migration des clients vers le Cloud hybride », assure Benjamin Revcolevschi. Joseph Reger, le CTO de Fujitsu en Europe, parle, de son côté, « de deuxième génération de plate-forme Cloud », basée sur le Iaas de Fujitsu, appelé K5 (reposant sur OpenStack), et intégrant de nouveaux services (Big Data, IoT, AI). Notons que MetaArc, qui propose également un gestionnaire d’API, via un partenariat avec Apigee, vise à orchestrer tous types de Cloud, y compris AWS ou Azure.

Fujitsu : du PC à l’outsourcing

Paradoxalement pour une entreprise qui dit vouloir faire de l’Hexagone une de ses priorités, Fujitsu ne propose pas MetaArc / K5 depuis un datacenter situé dans le pays ; la solution étant hébergée en Espagne, en Grande-Bretagne, en Allemagne ou en Finlande. « Nous avons choisi de servir nos clients à partir des infrastructures aujourd’hui disponibles, même si nous disposons des mètres carrés nécessaires dans nos datacenters », plaide Benjamin Revcolevschi.

François Fleutiaux

En dehors de ce positionnement sur le Cloud, la stratégie d’expansion du Japonais dans l’Hexagone passe largement par les services, qui pèsent déjà 50 % de l’activité dans le pays (contre environ 30 % il y a 5 ou 6 ans). Une stratégie qui va à rebours de celle d’acteurs comme IBM ou HPE, qui se désengagent de cette activité où les marges s’effritent. « Fujitsu est le dernier acteur à avoir un portefeuille de bout en bout, du PC à l’outsourcing en passant par l’applicatif et le conseil », plaide François Fleutiaux. Mais ce dernier écarte toutefois l’idée d’un rachat d’une SSII dont le centre de gravité serait très hexagonal. « Nos acquisitions peuvent soit viser des sociétés spécialisées avec pour objectif de renforcer notre portefeuille de solutions digitales, soit cibler des sociétés plus importantes, mais celles-ci doivent alors être présentes sur plusieurs plaques géographiques et travailler avec des entreprises globales. »

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