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GAIA-X : les data spaces entre effervescence et pragmatisme

GAIA-X peut-il à la fois se structurer et produire des résultats ? De l’association qui le pilote aux data spaces qui en sont le carburant, l’édifice est en plein développement à tous les étages.
Pour autant, on perçoit une « soif de concret ». Tout du moins chez Jean-François Cases. « Il nous faut des résultats maintenant. 2021-2022, c’est [là] qu’est le momentum », affirme le DG délégué d’Amadeus.

L’intéressé est aussi président du comité des data spaces. Récemment créé au sein de l’association GAIA-X, cet organe coordinateur mène ses travaux sous deux angles. D’un côté, des « domaines d’expertise » qui devront faire l’objet de standardisations. De l’autre, des groupes de travail dits « écosystèmes verticaux ».

Les domaines d’expertise sont au nombre de quatre. Ils couvrent essentiellement l’organisation des data spaces, les modèles économiques, le respect des règles européennes sur les données… et les architectures techniques.

C’est en référence à ce dernier point que Jean-François Cases insiste sur l’importance d’aboutir rapidement à des résultats. Et sur les éventuelles « solutions pragmatiques » qui en découleront.
La définition des architectures en question revient au comité technique de GAIA-X, rappelle-t-il. Mais celui-ci travaille à un horizon qui ne permettrait pas une mise en œuvre des objectifs dès 2021-2022.

La feuille de route de GAIA-X illustre l’étendue potentielle des « solutions pragmatiques » auxquelles on recourra à court et moyen terme.

GAIA-X : une coloration encore très franco-allemande

Les « écosystèmes verticaux » constituent l’un des points de convergence susceptibles de donner naissance à de telles solutions. Chacun regroupera des data spaces qui viendront s’y insérer en fonction des usages qu’ils couvriront. À leur tête, on trouvera systématiquement deux personnes, « dans le but d’augmenter la diversité ».

Le couple franco-allemand domine encore largement aux rênes de ces « écosystèmes verticaux ». Le tableau ci-dessous l’illustre. Jelle Houdemakers et Sergio Levi, respectivement basés en Belgique et aux Pays-Bas, font figure d’exceptions.

Les data spaces eux-mêmes conservent pour l’heure cette forte empreinte. Côté français, on reconnaît la situation. Témoin les groupes sectoriels Énergie et Finance & Assurance, qui mettent tous deux « européenne » entre guillemets lorsqu’ils évoquent l’échelle de coordination de leurs démarches.

Chez la plupart des data spaces les plus « avancés », les jonctions avec les autres pays que l’Allemagne en sont souvent au stade de la « prise de contact ». Par exemple, avec l’Italie et l’Autriche sur le data space Éducation & Compétences. Celui dédié à l’aérospatiale a dépassé la prise de contact avec l’Italie, mais on compte dans ses rangs un seul représentant transalpin.

Data spaces : connexion en cours

On en est aussi largement au stade de la réflexion pour ce qui est des jonctions entre data spaces. Certains sont par nature transversaux. En particulier, le data space Green Deal. Ou celui de la Mer, fraîchement constitué (le 29 avril).

D’autres ont identifié des connexions plus restreintes, à l’instar du data space Mobilité. D’un côté, avec le data space Santé sur le Health Pass. De l’autre avec le groupe de travail allemand sur la mobilité urbaine.

Ces jonctions revêtent plusieurs dimensions. Aujourd’hui, on sait recommander aux data spaces comment s’organiser pour qu’à l’intérieur d’un écosystème, le partage de données soit facile. Rester à définir les précautions à prendre pour qu’un data space puisse, le moment venu, s’interfacer avec un autre. On en reste à la phase de développement de ces « patterns de compatibilité », pour reprendre les termes d’Hubert Tardieu, premier CEO de GAIA-X.

Autre élément en réflexion : la labellisation. La tendance est à un processus d’attribution automatisé, fondé sur des étiquettes représentant des attributs.

Les labels échoiraient aux services de l’écosystème et non à leurs fournisseurs. L’idée est de s’inspirer de l’existant, comme SecNumCloud et son pendant allemand C5. Tout en ajoutant la prise en charge des exigences que formuleraient les membres des data spaces. Francesco Bonfiglio, qui a pris le relais d’Hubert Tardieu aux commandes de l’association GAIA-X, donne comme image une voiture pour laquelle on requerrait un attribut de couleur tout en laissant aux acheteurs le choix de cette couleur.

Les objectifs avant l’été

Francesco Bonfiglio a pris ses fonctions le 8 mars dernier. Sa nomination officielle était intervenue quelques jours plus tôt, parallèlement à celle de Pierre Gronlier (OVHcloud), investi CTO.

L’équipe dirigeante établie, on a enclenché un processus de renouvellement du conseil d’administration. À l’heure actuelle y siègent l’essentiel des 22 membres qui ont fondé l’association en juin 2020.
Le cercle s’est élargi début mars avec l’accueil de 212 membres supplémentaires. Tous ceux qui disposent d’un siège dans l’UE peuvent présenter un candidat au board. L’assemblée générale du 7 juin prochain donnera lieu à l’attribution de 24 sièges.

Pour faire l’intermédiaire entre l’association et les data spaces, il y a des hubs nationaux. Quatre pays en ont officiellement lancé un : France, Allemagne, Belgique et Luxembourg. On en attend dix de plus d’ici à fin juin.

Concernant la maturité des data spaces, ils sont 9 à avoir publié le « position paper » destiné à exposer leurs cas d’usage prioritaires. Parmi eux :

  • Finance : gestion des identités, open banking, IA responsable…
  • Santé : catalogue des bases de données dans l’UE, imagerie médicale, parcours de soins…
  • Énergie : certifications vertes, prévention des risques, décentralisation énergétique…
  • Mobilité : seamless travel, ou comment proposer un billet unique pour l’ensemble des étapes d’un voyage

Dans certains data spaces, on est plutôt sur l’optimisation d’une base existante. Celui dédié à l’agriculture en est l’emblème. Il s’agira de comprendre comment GAIA-X peut aider les plates-formes qui œuvrent aujourd’hui déjà à construire un espace de données commun. Il est notamment question d’une application de l’identité numérique : la gestion du consentement des agriculteurs.

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