« Les entreprises qui ont l’intention de s’équiper chez Huawei devraient chercher un autre fournisseur si elles tiennent à leur propriété intellectuelle, à la vie privée de leurs consommateurs et à la sécurité nationale des États-Unis d’Amérique. » C’est en substance ce qu’à déclaré Mike Rogers dans une interview à la chaîne télévisée CBS, rapporte l’agence Bloomberg.
Mike Rogers est un sénateur républicain du Michigan qui, avec son acolyte démocrate du Maryland Dutch Ruppersberger, est l’auteur d’un rapport sur les équipementiers chinois Huawei et ZTE. Fruit d’une enquête de près d’un an sur les pratiques liées à l’espionnage des entreprises visées, le rapport doit être présenté ce lundi 8 octobre devant les sénateurs américains.
Il va sans dire, selon les propos de Mike Rogers, que Huawei et ZTE ne bénéficient pas de la confiance des rapporteurs américains. Les deux fournisseurs chinois sont soupçonnés depuis plusieurs mois d’être à la solde du gouvernement chinois et, dans ce cadre, de profiter des matériels réseaux déployés au sein des entreprises américaines pour espionner leurs activités, quand leurs routeurs ne sont tout simplement pas mis en cause pour leur sécurité.
Huawei comme ZTE ont toujours nié ces accusations rappelant leurs statuts d’entreprises privées totalement indépendantes du gouvernement local et le fait que les conquêtes de parts sur les marchés occidentaux sont le résultat de leurs stratégies d’innovation. Huawei et ZTE sont respectivement deuxième et cinquième sur le podium mondial des équipementiers.
Les deux groupes chinois sont par ailleurs régulièrement soupçonnés de pratiques de dumping pour remporter des marchés à la barbe des équipementiers européens et américains. En réponse, Huawei et ZTE se disent victimes de protectionnisme.
En France, le rapport du sénateur (Union centriste) Jean-Marie Bockel sur la cybersécurité recommande également d’éviter les routeurs chinois sur les cœurs de réseaux qui présentent un risque pour la sécurité nationale et à l’échelle européenne.
Selon Les Echos, le sénateur du Haut-Rhin et ancien secrétaire d’État à la Défense, va rencontrer les dirigeants de Huawei dans les prochaines semaines. Ce qu’il n’avait pas fait jusqu’alors. Il devrait également défendre ses conclusions auprès de la ministre déléguée à l’Économie numérique, Fleur Pellerin.
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