Pour gérer vos consentements :

Icann : derniers raouts avant l’émancipation américaine

Une page va se tourner demain dans la gouvernance d’Internet. En effet, à partir du 1er octobre, la tutelle américaine sur l’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) va prendre fin au profit d’une gouvernance multipartite. Un bond en avant qui a mis du temps à se concrétiser. En 2014, après l’affaire Snowden, Barack Obama ouvre la porte aux discussions pour transférer la gouvernance de l’Internet à l’Icann. Discussions, retards, retournements, finalement la date du 1er octobre 2016 est actée.

A partir de demain, l’Internet mondial sera gouverné par un système « multipartite », avec trois instances : un conseil d’administration exécutif, un tribunal arbitral composé de juges indépendants chargés de traiter les litiges, et une assemblée générale composée de 4 collèges représentants le secteur privé, la communauté technique, les gouvernements et la société civile. Les décisions seront prises par consensus avec un système de vote capable d’éviter les blocages.

L’Icann assure que le transfert de compétence n’aura pas de conséquence sur le fonctionnement quotidien de la toile. L’organisation est en charge de gérer les noms de domaine (les gTLD dont le plus connue est le .com) et a développé depuis quelques années plusieurs autres extensions, comme le .cloud, le .apps, etc.

Derniers soubresauts avant l’émancipation

Mais ce transfert de compétence fait grincer des dents aux Etats-Unis où plusieurs élus contestent cette procédure. Plusieurs sénateurs, dont l’ancien candidat à la présidentielle Ted Cruz, ont tenté de bloquer le processus au Congrès. Mais leur proposition n’a pas été votée. Ils avaient reçu le soutien de Donald Trump qui est contre cette émancipation. Il regrette « l’abandon du contrôle de l’Internet à des puissances étrangères » et de stigmatiser la Russie et la Chine en futurs censeurs du web.

Derniers soubresauts, 4 procureurs américains, Ken Paxton (Texas), Mark Brnovich (Arizona), Scott Pruitt (Oklahoma) et Adam Paul Laxalt (Nevada) ont déposé plainte contre ce transfert de compétence. Ils le jugent inconstitutionnel en s’appuyant sur le fait que le transfert d’une propriété des Etats-Unis doit obtenir l’aval du Congrès. L’Icann est une organisation de droit californien. Cette plainte ne devrait pas bloquer pour autant l’émancipation prévue demain.

L’Icann a pu compter sur les géants du web et de la Silicon Valley qui se sont mobilisés pour appuyer cette gouvernance plus équilibrée de l’Internet.

A lire aussi :

Internet : Facebook, Google et Twitter soutiennent l’Icann

Icann : les US relâchent leur mainmise, mais imposent leurs vues

Recent Posts

Oracle choisit l’expertise Java et SQL pour son « IA qui code »

Le voile est levé sur Oracle Code Assist. Présenté comme spécialisé en Java et SQL,…

2 jours ago

EPEI (Daniel Kretinsky) vise Atos : les axes directeurs de sa proposition

EPEI, la société d'investissement de Daniel Kretinsky, a déposé une offre de reprise d'Atos. En…

2 jours ago

Onepoint veut reprendre Atos : les grandes lignes de son offre

Onepoint, l'actionnaire principal d'Atos, a déposé une offre de reprise du groupe. En voici quelques…

2 jours ago

AWS prend ses distances avec VMware version Broadcom

Broadcom a repris seul la main sur la vente de l'offre VMware d'AWS... qui, dans…

3 jours ago

Avec ZTDNS, Microsoft essuie les plâtres du zero trust appliqué au DNS

Microsoft expérimente, sous la marque ZTDNS, une implémentation des principes zero trust pour le trafic…

3 jours ago

Atos sur la voie d’un sauvetage ? Point de situation

Accord de principe entre créanciers, propositions de reprise, discussions avec l'État... Le point sur le…

3 jours ago